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LITTERATURE

Roman : un ministre sorcier d'État


Alwihda Info | Par Anatole GBANDI - 15 Septembre 2019



Roman : un ministre sorcier d'État
Un jour, un ami congolais de Kinshasa m'avait demandé pourquoi les ministres centramachains venaient systématiquement s'installer en France après leur limogeage.

– Tu sais, avait-il ajouté, quand un ministre angolais voyage, il retourne chez lui.

J'étais abasourdi par la question, désarçonné par sa remarque subsidiaire. Je savais que mon ami avait vécu en Angola. Mais j'étais loin de me douter qu'il exemplariserait un jour les anciens ministres angolais au détriment de leurs homologues centramachains. Je lui demandai, pour masquer mon embarras, qu'il me racontât plutôt le sort des anciens ministres congolais.

– Après tout, tu es Congolais ! Pourquoi vas-tu chercher des exemples en Angola ? Aurais-tu quelque chose à cacher sur le sort des anciens ministres congolais ?

Sa réponse fusa comme une insulte, comme un argument péremptoire.

– Les anciens ministres congolais ne sont pas des nomades vagabonds. Ce sont des gens respectables qui possèdent des palaces, des hôtels particuliers, des palais et des dollars à gogo. Alors quand ils voyagent, ils retournent à la maison.

Des années plus tard, je me suis souvenu de l'ancien ministre centramachain Kogbomet Gbokolobio, qui n'avait pas pu voyager, et qui cherchait du travail. A la Sorcellerie de l'État où il fut reçu, le grand sorcier d'État lui demanda pourquoi il n'avait pas tout simplement repris son ancien boulot. Sa réponse fait encore jaser. Elle fait encore rire.

Je change de tonalité : la tonalité triste ou tristounette aurait ajouté de la tristesse à la tristesse ambiante. Je passe au rire ou au sous-rire. Mais dans les circonstances actuelles, il ne peut s'agir que d'un rire cathartique, analogue à celui du poète américain Langston Hughes :

<< Et pour ne pas pleurer, j'ouvre la bouche

Et je ris. >>

Et pour ne pas pleurer, je prends ma plume et j'écris UN MINISTRE SORCIER D'ETAT, une farce politique, une comédie qui déroule jusqu'à plus soif des personnages truculents, des suspenses, des rebondissements, des quiproquos...

Savez-vous que le livre fondamental de l'Empire s'écrivait au jour le jour ? Découvrez les noms de ses principaux rédacteurs ainsi que leurs pages les plus cocasses que j'ai compilées pour vous.

Dans le roman, la Sorcellerie d'État est le Bureau des Doléances ouvert à tout le peuple centramachain. Découvrez les hommes qui se sont plaints de Sa Majesté, dans une fête populaire, dans son propre palais, et qui en sont sortis vivants.

Savez-vous que Sa Majesté qui voulait vivre heureux avait ordonné à un éminent sorcier universitaire de féticher contre un pays heureupéen ?

Savez-vous ce qu'un ami de Sa Majesté pensait des Heureupéens ? Ho ! Ho ! ils n'ont pas toujours vécu heureux, les Heureupéens ! Kokanda a vécu parmi eux, il a fait leur guerre. Il peut vous parler de la guerre mondiale heureupéenne.

J'ai vu, à la télévision sparnacienne, des fautes d'orthographe que ne feraient pas les écoliers centramachains. Découvrez la contribution exceptionnelle du proviseur Emma Roger à l'orthographe française.

Le roman se déroule en une nuit, c'est-à-dire en pleine journée des sorciers. Et autour de Sa Majesté ce soir-là, il y avait un sorcier public, le grand Babajaba, et un sorcier de l'ombre prénommé Sambé et réputé dangereux.

UN MINISTRE SORCIER D'ETAT
Anatole Gbandi
Ed. Édilivre
348p.



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