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Sénégal: Vade rétro, CPI !


Alwihda Info | Par Le Témoin - 3 Novembre 2014



SENEGAL/Commentaire :

Vade rétro, CPI !

Depuis lundi dernier, et jusqu’à ce jour, vendredi, la Cour Pénale Internationale (CPI) organise une session de formation à l’intention des avocats africains travaillant avec elle. C’est la première fois qu’une telle formation est délocalisée puisque, jusque-là, elle se tenait chaque année à La Haye, aux Pays-Bas, où se trouve le siège de cette juridiction. La session de Dakar est aussi ouverte, outre les avocats sénégalais, à leurs confrères de la sous-région même si, pour cause d’Ebola, beaucoup parmi ceux-là n’ont pas pu faire le déplacement. La délégation de la CPI a profité de l’occasion pour tenir une session à l’intention de la presse. Ce afin de mieux faire connaître son travail. Une opération de communication en quelque sorte. Il faut dire que cette juridiction créée en 1998 et dont notre pays a été le premier au monde à avoir ratifié la charte en a grandement besoin !
Instituée officiellement pour réprimer les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocides — en attendant que les conditions relatives aux crimes d’agressions soient réunies —, la CPI s’est surtout tristement illustrée pour être le bras armé judiciaire de l’Occident contre l’Afrique. En effet, de sa création à ce jour, cette juridiction « Ku klux Klan » comme nous l’avons toujours appelée dans ces colonnes, n’a poursuivi, détenu et jugé que des Africains noirs. Vous l’aurez compris, c’est un tribunal éminemment raciste même si son actuelle procureure, Mme Fatou Bensouda, est une Gambienne mais elle joue le rôle de négresse de service. Elle a succédé à l’Argentin Luis Moréno Ocampo, qui avait donné à la juridiction son orientation anti-africaine. Une chose est incontestable en tout cas, les faits parlant d’eux-mêmes : aucun autre ressortissant d’aucune autre région du monde que l’Afrique Subsaharienne n’a jamais fait l’objet ne serait-ce que d’une enquête préliminaire de cette Cour. Tous ses inculpés, ses prévenus et ses détenus viennent d’Afrique noire, c’est cela la triste réalité. Surtout, la CPI a une prédilection pour les chefs d’Etat africains, peu importe pour elle qu’ils soient au pouvoir — ce qui a du reste sa préférence — ou qu’ils ne soient plus aux affaires. A preuve, elle a inculpé le président soudanais en exercice, le général Omar El Béchir, pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » tandis qu’elle détient actuellement dans ses geôles de Scheveningen, aux Pays-Bas, l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, M. Laurent Gbagbo — tout en exigeant que lui soit livrée l’épouse de ce dernier Mme Simonne Gbagbo ! Mieux, elle a aussi ouvert des poursuites contre l’actuel président kenyan, M. Uhuru Kenyatta, pour son rôle présumé dans les violences post-électorales de 2007-2008 qui avaient fait quelque 1500 morts. Dans son collimateur se trouve également l’actuel vice-président de ce grand pays d’Afrique de l’Est, M. William Ruto. Hélas pour cette Cour, et comme pour lui infliger un désaveu cinglant, le peuple kenyan, dont pourtant ils sont accusés d’avoir massacré des composantes, a plébiscité le tandem Kenyatta-Ruto aux élections présidentielles de 2012 ! Malgré tout, la CPI maintient les procédures qu’elle a initiées contre les deux dirigeants kenyans.
Dans les prisons de la CPI se trouve aussi un autre Africain noir, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo(RDC), M. Jean-Pierre Bemba poursuivi pour le rôle présumé de ses troupes en République centrafricaine où elles se seraient livrées à des massacres et à des viols en série. Egalement emprisonné par la CPI, Charles Blé Goudé, ex-leader des « Jeunes Patriotes » — en fait l’organisation de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI). Il lui est reproché, en même temps qu’à son mentor, le président Gbagbo, ainsi qu’à l’épouse de ce dernier, d’avoir perpétré des massacres au cours de la crise post-électorale ivoirienne de 2010. Curieusement, dans ce pays qui a connu une guerre civile sanglante qui a duré de 2002 — lorsqu’une rébellion armée venue du Burkina Faso a occupé la moitié Nord du pays — jusqu’en 2010, dans ce pays, donc, qui a connu une guerre civile sanglante et où des massacres à grande échelle ont été commis par les deux camps en présence, seuls des dirigeants du camp vaincu ont été déférés à la CPI. Aucun dirigeant du Front Nord, en particulier les tristement célèbres « comzones » qui ont mis sous coupe réglée de vastes régions du pays, n’a été inquiété. Au contraire, ces derniers ont pris du galon et se pavanent aujourd’hui dans les allées du pouvoir. Quant à l’ex-chef dudit Front Nord, l’honorable Guillaume Soro, il est aujourd’hui le bienheureux président de l’Assemblée nationale ivoirienne. L’instrument qui symbolise la justice, c’est la balance dont le fléau doit demeurer bien en équilibre entre les deux plateaux pour montrer l’équité des jugements rendus. Hélas, sur les bords de la lagune Ebrié, ce fléau de la balance de la CPI penche scandaleusement, outrageusement du côté du camp des vainqueurs de l’élection présidentielle d’octobre 2010. Du moins de ceux que la France et l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire ont déclaré vainqueurs à l’issue de ce scrutin.
Ce sont donc d’éminents membres de ce tribunal « Ku Klux Klan » qu’est la CPI, cette juridiction qui ne poursuit que des Africains noirs, chefs d’Etat de préférence, qui sont venus faire leur com au Sénégal. Notre ministre de la Justice, l’éminent avocat droit-de-l’hommiste Me Sidiki Kaba, élu par ses pairs à la présidence de l’Assemblée des Etats-parties de la CPI — une sorte de Parlement et d’organe de contrôle de gestion de la CPI — conscient de la triste image de cette Cour en Afrique, a promis de la « réconcilier » avec le continent. Vaste perspective !, aurait dit le général De Gaulle. Et, surtout, mission impossible, car de cette Cpi anti-Africains et anti-Nègres, nos peuples ne veulent tout simplement pas. Définitivement.
Mamadou Oumar NDIAYE

« Le Témoin » quotidien sénégalais ( novembre 2014)



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