REACTION

Tchad: 'Si je suis un criminel c’est seulement pour avoir collaboré avec Idriss Deby'


Alwihda Info | Par - ҖЭBIЯ - - 17 Aout 2008


"C’est pour moi un honneur et un privilège que d’être condamné par un pouvoir dictatorial et antinational. Ce qui me fait peur ce n’est pas la parodie de justice qui a aboutit à ma condamnation et celle de mes camarades de lutte mais celle de l’histoire qui un jour ou l’autre me demandera des comptes pour avoir collaboré avec vous et contribué à la puissance néfaste que vous exercez sur notre peuple. Je vous empêcherai de dormir tant que vous régnerez en dictateur sur notre peuple. Et pour cela vous me connaissez très bien !" A. Koulamallah


LETTRE OUVERTE A IDRISS DEBY

Interrogé par l’Agence France Presse suite à votre décision de me condamner, j’avais répondu au journaliste que c’est pour moi un honneur et un privilège que d’être condamné par un pouvoir dictatorial et antinational.

Oui, Monsieur le Président, un seul pré carré du territoire national est sous votre contrôle et je revendique le droit qu’il soit reconquis et restitué à la résistance nationale.

Ce qui me fait peur ce n’est pas la parodie de justice qui a aboutit à ma condamnation et celle de mes camarades de lutte mais celle de l’histoire qui un jour ou l’autre me demandera des comptes pour avoir collaboré avec vous et contribué à la puissance néfaste que vous exercez sur notre peuple.

Si je suis un criminel c’est seulement pour avoir collaboré avec vous et avoir accepté l’inacceptable au point de perdre mon âme et décevoir durant des décennies toutes celles et tous ceux qui ont cru en moi et ont eu la faiblesse un moment de penser que je serai un leader charismatique au point de les défendre contre l’injustice et la dictature.

Je me suis engagé en politique très jeune et j’ai été en 1970 transféré d’autorité par le ministre de l’intérieur de Tombalbaye Douba Alifa du lycée Félix Eboué et obligé de continuer mes études au collège de Bousso pour appartenance au FROLINAT et l’année suivante de retour au lycée Félix Eboué et continuant mes activités « subversives » j’ai été exclu de tous les établissements publics tchadiens au point de m’exiler à 15 ans à Garoua au Cameroun pour continuer mes études. C’est à cette période que j’ai connu mon premier interrogatoire à la gendarmerie nationale.

Il faut dire que je détestais la dictature et l’injustice et aujourd’hui je me demande comment un homme comme moi ait pu renoncer à tant d’idéal et a pu collaborer avec vous durant toutes ces années de plomb ?

J’en perds ma fierté princière !

J’ai perdu auprès de vous mon âme et ma crédibilité de combattant de la liberté.

Ma condamnation par votre justice, et non celle du peuple tchadien, vient enfin de me réhabiliter. J’en suis terriblement fier et honoré !

J’ai enfin retrouvé mes reflexes qui ont fait tant de fois mon succès : celui d’un homme résolu à combattre les despotes de votre espèce.

Oui, monsieur le Président, je revendique la fierté de vous avoir combattu les armes à la main en février dernier jusqu’aux portes de votre palais où j’ai demandé votre démission. Avec mes amis et compagnons, nous avons bien l’intention de revenir à N’djamena et cette fois ci de vous chasser définitivement et débarrasser le Tchad de votre règne calamiteux.

C’est nous qui allons écrire l’histoire. C’est nous qui avons les cartes en main. C’est nous qui vous jugerons car nous portons haut les aspirations du peuple tchadien qui écrira lui-même son histoire et non vos magistrats à la solde.

Continuez de tout mépriser et les juges que vous torturez pour vous faire n’importe quoi se feront un malin plaisir demain de vous mettre face à vos responsabilités quand sonnera le glas de votre pouvoir dictatorial et affligeant !

Vous avez souhaitez me mettre personnellement dans votre collimateur au point de vouloir me priver de la vie mais je vous assure que je vous empêcherais de dormir tant que vous régnerez en dictateur sur notre peuple. Et pour cela vous me connaissez très bien !


ABDERAMAN KOULAMALLAHWAYS
Abderaman Koulamallah
"Ibn Choukri"
"Quand on marche vers l'impossible, il recule tout le temps"
fax 00 33 3 26 83 65 65

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