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TCHAD

Tchad : "on peut donner 1000 citernes à la SNE, il y aura toujours des coupures", Djerassem s'explique


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 17 Novembre 2022


N'Djamena - Le ministre des Hydrocarbures et de l'Énergie, Djerassem Le Bemadjiel a présenté le 16 novembre un état des lieux des défis énergétiques du Tchad, au Palais de la démocratie. Il a évoqué deux facteurs limitants (carburant et infrastructures de production) et a laissé entendre qu'il ne sert à rien de s'acharner sur la Société nationale d'électricité (SNE).


Le ministre des Hydrocarbures et de l'Énergie, Djerassem Le Bemadjiel. © Malick Mahamat/Alwihda Info
Le ministre des Hydrocarbures et de l'Énergie, Djerassem Le Bemadjiel. © Malick Mahamat/Alwihda Info
Pour le ministre, "l'orientation vers les énergies renouvelables, surtout le solaire, n'est pas une option, c'est un impératif. On doit absolument aller vers ce mix énergétique pour sortir de la dépendance face aux énergies fossiles".

Djerassem Le Bemadjiel met en exergue des défis liés à la planification :
"Dans le cas du Tchad, et surtout si nous prenons la ville de N'Djamena, le besoin en énergie augmente au moins de 8% par an. C'est dire que si vous perdez deux ans, le besoin aura augmenté de 16%. Si vous faites 10 ans, c'est 80% de la consommation qui sera augmentée. Le problème majeur c'est surtout la planification. C'est une question de planification".

Contrairement à ce que l'on pense, la SNE n'est pas l'auteur principal du manque d'énergie :
"La SNE est regardée comme l'auteur principal mais la SNE fait ce qu'elle peut. Beaucoup de gens pensent que c'est la SNE, qu'on détourne le carburant, je peux vous assurer qu'on peut donner 1000 citernes à la SNE, il y aura toujours des coupures parce que ce n'est pas le carburant. Le besoin de la ville de N'Djamena est passé en 8 ans de 70/80 Mw à 120/130 Mw actuellement".

Le déficit d'infrastructures de production est un véritable frein pour le Tchad :
"La dernière centrale installée est celle de Farcha 2 qui date de 2012, ça fait déjà 10 ans. On avait emmené entretemps des générateurs conteneurisés de 40 Mw mais ce sont des générateurs qui ont en moyenne une durée de vie de 4/5 ans. Et donc, ces 40 Mw sont perdus. Nous sommes avec des centrales initiales et dont la capacité maximale tourne autour de 80/90. La production effective tourne autour de 75 Mw. Il y a ce déficit d'infrastructures de production qui est à la base de tout ce qu'on peut ressentir".

Le déficit énergétique est particulièrement ressentie en période de chaleur :
"Pendant les périodes de chaleur, il n'y a que 45% de la ville qui est couverte. C'est pour ça que le délestage était énorme. On voyait des pics de 130, 135 Mw. Avec la chaleur, la performance des groupes baisse encore plus donc ce n'est pas seulement le carburant le facteur limitant mais les infrastructures de production".



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)