Tchad : parents et gouvernants, unir leurs forces pour lutter contre la délinquance juvénile

Ils sont nombreux dans les snacks, de petites épiceries pour filles et garçons, ce qui les pousse à commettre des actes contraires à la loi. Ces derniers sont trop attirés par la vie des stars du cinéma et la plupart ont abandonné l'école, trop attirés par l'argent facile.

Les raisons de ces dérives sont que de nos jours, les enfants jouissent d'une grande liberté. Au nom de la loi protégeant les enfants, notamment l'interdiction de la chicotte et d'autres actes de violence, certains foyers ne sont pas stricts dans l'éducation de leurs progénitures comme auparavant. Malheureusement, cette liberté est pour eux une occasion de chuter.

À un jeune âge, certains ne sont pas contrôlés par leurs parents. Si les enfants sont bien éduqués, c'est dans l'intérêt de toute la société. Mais aujourd'hui, ni les éducateurs ni les parents ne sont capables d'éduquer les enfants comme il se doit. Nous tendons vers une cité où les jeunes ne respectent personne. "C'est la prophétie de fin des temps, les enfants ne respecteront pas leurs parents, ils seront aveuglés par la connaissance de la technologie, amis de l'argent", souligne Djerassem Pierre, diacre de l'église évangélique des frères.

Toutefois, As-djim Florent, sociologue de formation, pointe du doigt les parents qui sont à l'origine de cette délinquance juvénile : "Face à ce monde de tentation, les parents doivent contrôler leur progéniture. Mais ce n'est pas le cas, il y a trop de laisser-aller au point où les enfants ne respectent ni les aînés ni la tradition. Dans certains foyers où le papa et la maman sont occupés, les enfants grandissent sans repères", explique-t-il.

L'école n'est toutefois pas en mesure de combler toutes ces lacunes. Il faut plutôt une éducation morale et civique pour conduire les jeunes sur le droit chemin. La délinquance juvénile est un problème du monde moderne, selon l'Organisation des Nations unies pour l'éducation. Dans un exposé récent sur ce phénomène, les étudiants ivoiriens estiment que la délinquance juvénile s'explique par une carence de l'autorité morale des parents sur leurs enfants et l'incapacité des familles à satisfaire les besoins de leurs progénitures. Ce phénomène touche plus de 50 % de la population africaine, qui est majoritairement jeune.

Il n'est jamais trop tard, dit un adage populaire. Les gouvernants et les parents doivent s'unir pour éduquer, conseiller et orienter les enfants. Sinon, c'est un manque à gagner pour la société tchadienne.