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Tchad : une affaire de garde à vue prolongée suscite de nombreuses réactions à Doba


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 30 Mai 2022


Une affaire de garde à vue prolongée suscite de nombreuses réactions à Doba, dans le chef-lieu de la province du Logone Oriental.


Tchad : une affaire de garde à vue prolongée suscite de nombreuses réactions à Doba
 Beaucoup ne comprennent pas les motivations qui ont conduit le parquet à cette décision. En effet, un éleveur qui aurait été dénoncé pour détention d’arme de guerre et vol de bétail après avoir proféré des menaces, a été appréhendé par les éléments de la gendarmerie de Kara sur ordre du sous-préfet. Ce dernier a été arrêté un petit matin à son domicile et conduit à la brigade de recherche Doba où il a été auditionné sur procès-verbal régulier.

Il a été retrouvé chez lui, une arme de guerre qui a été rapportée par les gendarmes. Après interrogatoire, l’éleveur a avoué avoir volé quelques bétails aux alentours du canton Bodo. Sur ordre de leur hiérarchie, les éléments de la gendarmerie sont descendus avec le présumé voleur pour identifier les quelques bœufs qu’il avait volé. Chose faite. Sur instruction de Madame la procureure, les bœufs ont été conduits et gardés chez le chef de canton de la localité en attendant que la procédure ne parvienne au parquet.

Pour des besoins d’enquête, le présumé voleur a été gardé au-delà du délai de garde à vue à la brigade de gendarmerie. Selon nos sources, le 25 mai dernier, la procureure de la République de Doba, Madame Nadjilem née Ngaoundi Bombaïto Colette, a demandé le transfert du présumé voleur au parquet, accompagné du procès-verbal. Curieusement, le procès-verbal arrive au parquet sans le scellé, chose qu’elle détecte grâce sa vigilance, indique notre source.

Interrogé sur la question, l’officier en charge de l’affaire explique que sa hiérarchie aurait confisqué l’arme et que cette arme ne pourrait plus être retournée. La procureure constate alors qu’il y a un vice de procédure et exige que l’arme accompagne le dossier, seule condition pour présenter le prévenu devant les juges. Avec sa parfaite collaboration avec la hiérarchie dont l’officier parle, la procureure aurait émis des doutes que ce soient eux qui aient confisqué l’arme en question, nous confie notre source car, selon elle, les deux responsables (gouverneur et commandant de Légion) étaient en déplacement au moment des faits. Elle va donc renvoyer le procès-verbal qui n’était accompagné d’aucun scellé et le prévenu à la brigade, avant de donner un délai de 72 heures à l’OPJ en charge de l’affaire pour retrouver l’arme. Par une une réquisition, elle a décidé de prolonger la garde à vue du prévenu.

Des voix se sont levées pour condamner cette prolongation de garde à vue, nous confie une source. Selon les connaisseurs du droit, La décision de cette dame a son sens et est fondée, eu égard aux explications reçues de notre source.

Joint au téléphone, la procureure dit ne pas vouloir se prononcer pour l'heure mais entend le faire si besoin après l'expiration du délai de 72 heures.

Aux yeux de la procureure, les scellés constitueraient des pièces à conviction, nous confie notre source. Ainsi, la procureure ne saurait traduire le mis en cause devant le tribunal sans cela. Elle reste donc ferme à ce sujet et exige que l’arme soit déposée au parquet ensemble avec le procès-verbal et le prévenu, précise notre source. Affaire à suivre.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)