POINT DE VUE

(Tribune) Africains en Chine : Non à l'Apartheid sanitaire


Alwihda Info | Par Aliou TALL - 16 Avril 2020



Africains en Chine : Non à l'Apartheid sanitaire.
Nous ne sommes ni vos pangolins, ni vos chauves-souris. La Chine gagnerait mieux à suspecter les animaux sauvages porteurs de virus dont raffole sa population, et non les immigrés africains qu’elle maltraite pour éviter une nouvelle vague de l’épidémie du Coronavirus. L’Apartheid sanitaire qu’elle inflige à des immigrés africains n’est-il pas un bourgeon du racisme sournois qu’entretiennent des chinois contre les africains ? Serait-il la manifestation institutionnelle d’un mépris de l’homme Noir, parfaitement illustré par les propos d’un immigré chinois en Afrique ? : « Tous les Kenyans sont comme des singes, même le président Uhuru Kanyatta ». 

Le problème ce n’est pas la couleur de peau des africains, mais l’estomac des chinois. 
Les chinois feraient peut-être mieux d’arrêter leur appétence à la consommation de viande d’animaux sauvages, réservoirs et transmetteurs de virus, tels le pangolin, la chauve-souris et la civette. Une agence étatique chinoise a démontré que les génomes d’un virus prélevés sur des pangolins sont identiques à ceux du Coronavirus dépistés chez des patients chinois. On a tous été choqués par les images de mammifères sauvages vivants, vendus dans un marché de Wuhan à des consommateurs qui vont s’en délecter, et faire des cocktails nauséabonds avec leurs organes, leurs boyaux, leurs écailles, et leurs os, pour se soigner. Et c’est à Wuhan qu’est partie cette pandémie qui décime une partie de l’humanité. C’était aussi par l’intermédiaire de la civette, un petit mammifère sauvage dont les chinois savourent la chaire, que s’est répandue l’épidémie du Sras en 2002 et 2003. 

 Les chinois devraient donc s’attaquer à eux-mêmes et à leurs habitudes alimentaires décriées un peu partout dans le monde, au lieu de maltraiter et de faire subir un Apartheid sanitaire aux africains. C’est à eux d’arrêter de se régaler avec des soupes de rats et de serpents ; des grillades de chauve-souris, de porcs-épics et de salamandres ; des barbecues de renards et de louveteaux. Les africains en Chine ne sont ni des adeptes, ni des acteurs de ces extravagances alimentaires propices à la propagation de virus létaux. C’est aussi à la Chine d’assumer sa responsabilité sur les dizaines de milliers de morts que déplore le monde, pour avoir dissimulé, selon les américains et une partie de la communauté internationale, l’existence et la gravité de la pandémie du Coronavirus. 

Du racisme sournois en Afrique à l’Apartheid sanitaire décomplexé en Chine. 
Nul besoin de faire des lapalissades sur le racisme que subissent  les Noirs dans tous les pays du monde. Mais c’est choquant de voir des chinois culottés qui, de surcroit,  tirent leurs moyens de subsistance en Afrique, y faire des actes de mépris et de racisme virulent envers les africains. En 2018 un immigré chinois au Kenya, dénommé  Liu Jiaqi, était filmé en train de vomir sa bile sur les Noirs. Il affirmait fougueusement  que tous les Kenyans sont des singes, même leur président. Qu’il n’aimait pas ce peuple de singes, pauvre et qui sent mauvais. Il a été expulsé par les autorités kenyanes, à juste titre. Quand on est raciste, on reste chez soi pour y souffrir de sa haine. Les africains ne doivent pas se laisser affecter par les vils propos de lamentables racistes qui essayent de blesser leur  amour propre et de les déshumaniser. L’inhumain ce n’est pas eux, c’est le raciste. Son âme est tellement vaine qu’il a besoin d’injurier, de diffamer, et de ségréguer  pour justifier son existence. 

La coopération entre la Chine et l’Afrique est irrémédiablement maculée par les images des vidéos qui montrent des africains expulsés dans la rue comme des pangolins pestiférés, des ségrégations dont ils font l’objet dans la ville de Canton, et des  confinements discriminatoires.  Des pratiques qui rappellent les heures noires de l’Apartheid en Afrique du Sud, et de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Il faut ressusciter Rosa Parks et Nelson Mandela, et, s’il y a lieu, réinventer l’ANC, signifiant cette fois ci : l’Afrique dit Non à la Chine. L’OMS devrait dénoncer ouvertement l’Apartheid sanitaire qu’inflige la chine aux africains sur son sol. Elle aura donné raison à Donald TRUMP, si elle faisait la politique de l’autruche ou se murait dans un silence bruissant de complicité, le temps que les indignations passent. 
 
Il faut boycotter les produits et commerces chinois et appliquer la réciprocité. 
Même s’ils n’ont pas totalement confiance aux produits chinois, les africains aiment se les procurer avec l’attrait des prix bas. Mais beaucoup de produits chinois vendus en Afrique sont d’une qualité médiocre, voire dangereuse pour la santé et la sécurité. Toutefois, la pauvreté amène beaucoup d’africains à les plébisciter. Pour la dignité de nos frères et sœurs en Chine, les africains devraient boycotter les produits et commerces chinois en Afrique et ailleurs, jusqu’à ce que la lumière soit faite sur ces actes odieux, et la sécurité des africains assurée en Chine. 

Le respect ça ne se négocie pas, ça s’impose. Dans les relations internationales la réciprocité est la seule arme efficace pour se faire respecter. Les gouvernements africains ne doivent pas se contenter de convoquer des ambassadeurs chinois pour des explications convenues. Ils vont leur servir des déclarations diplomatiquement stéréotypées, et vides de sens, du genre : la Chine est l’amie de l’Afrique et regrette ces incidents. Elle aidera l’Afrique. Les gouvernements africains doivent refuser cette infantilisation et prendre des mesures de rétorsions : sanctionner puis expulser les chinois qui sont auteurs d’actes ou de propos racistes ; qui font de l’esclavage moderne dans nos pays ; qui font du commerce dans nos pays sans droit au séjour ni sociétés dûment enregistrées ; qui fraudent massivement à nos fiscalités. Un gouvernement qui ne se fait pas respecter met en danger ses ressortissants à l’étranger. Les chinois n’auraient pas ainsi traité des ressortissants américains, français ou anglais. Car ils savent que leurs gouvernements réagiraient illico pour les protéger. Faisons-nous respecter !

Aliou TALL,
Président du RADUCC.  
Email : raducc@hotmail.fr

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