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ANALYSE

​Emigration clandestine : BRING BACK OUR BOYS ! Ils sont violés, vendus et tués par les libyens


Alwihda Info | Par Aliou TALL - 16 Novembre 2020



Partie 2 (Par Aliou TALL)

​Emigration clandestine : BRING BACK OUR BOYS ! Ils sont violés, vendus et tués par les libyens
Pour les migrants africains, l’enfer existe, c’est la Libye : détention arbitraire dans des cachots improvisés, confiscation des documents d’identité, viols, humiliations sexuelles, prostitution forcée, travail forcé, coups, blessures et sévices psychologiques, exploitation domestique et champêtre, privation de nourriture, de sommeil et de soins, servitude pour dette arbitraire, ventes aux enchères comme de la marchandise ou du bétail. C’est du terrorisme racial. Imaginons que L’Etat islamique enlève 200 jeunes filles Blanches et en fait des esclaves. L’Amérique, l’ONU, l’Union européenne et l’OTAN coaliseraient leurs forces pour aller les libérer illico, au nom de la lutte contre le terrorisme et la traite d’êtres humains. Avec le rapt de filles nigérianes par Boko Haram, la communauté internationale s’est offusquée, et a encouragé la diffusion d’un slogan : « Bring Back our Girls ». La Libye fait pire. Alors maniez-vous, et BRING BACK OUR BOYS !

L’enfer, c’est la Libye.

La colère et le ressentiment m’ont envahi quand une africaine, que je conseillais pour son droit d’asile, m’a montré des images d’elle après son viol collectif par trois libyens. J’ai été sidéré d’apprendre que ces trois lamentables violeurs revenaient de la prière musulmane du vendredi, où ils ont rebattus des « Allahou Akbar » hypocrites. Il y a lieu de se révolter contre cette abjection. L’homme Noir ne doit point passer sa vie dans une obscure résignation, à l’instar des animaux que la nature a formatés pour la survie et les besoins primaires. Crier son indignation face à l’infamie libyenne, et s’en arrêter là, une fois le buzz éteint, ramènerait l’homme Noir à cet état néandertalien. La révolte ne doit pas frémir. Les images de la vidéo filmée par une journaliste de la CNN font encore froid dans le dos. Des migrants africains vendus aux enchères, comme du bétail, au prix moyen de 450 euros, trois fois moins cher qu’un chien Chihuahua. Avec un marchandage qui rappelle les tristes temps de la traite des Nègres en Amérique.

En avril 2014, quand le Groupe islamiste Boko Haram a enlevé 276 lycéennes au Nigéria, de nombreuses personnalités et célébrités ont exprimé leur indignation en brandissant le slogan devenu viral : « Bring back our gilrs ! » Pourquoi leur silence face aux crimes contre l’humanité que subissent les migrants africains en Libye ? Leur action était-elle juste un prétexte pour combattre l’idéologie islamiste, et non un réel engagement pour la liberté des filles enlevées ? Je suppose que non. Alors j’invite les Michèle Obama, Puff Diddy, Sylvester Stallone, Hilary Clinton, Jessica Alba, Alicia Keys aux Etats-Unis ; les Christiane Taubira, Sonia Rolland, Carla Bruni, Najat Wallaud-Belkacem, Julie Gayet, Nathalie Kosciusko-Morizet en France, à s’activer pour la libération des africains asservis ou retenus contre leur gré en Libye. BRING BACK OUR BOYS !

L’arsenal juridique contre l’esclavage moderne et les traitements inhumains et dégradants ne sert à rien en Libye.

Il existe un cadre légal et des organisations internationales susceptibles de mettre un terme au terrorisme racial que subissent les migrants Noirs en Libye ; et de poursuivre les criminels. Les traitements esclavagistes et les travaux forcés illégaux sont prohibés par la communauté internationale depuis la convention de la Société des Nations en date du 25 septembre 1926 ; puis par une convention du bureau international du travail en 1930 ; par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui édicte dans son article 4 que nul ne sera tenu en esclavage, ni en servitude, et que l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ; de même que par deux convention des Nations Unies de 1949 et 1956 prohibant la traite des êtres humains et des pratiques analogues, la servitude pour dette, la vente ou la mise à disposition d’un enfant pour exploiter son travail. Au niveau européen l’article 3 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales incrimine les peines et traitements inhumains ou dégradants infligés à un être humain.

Mais l’enfer libyen démontre que toutes ces législations constituent un droit très mou, voire désuet, quand il s’agit de défendre des africains. Les réactions timorées des organisations internationales chargées de lutter contre ces atteintes aux droits fondamentaux sont déconcertantes. Avec ce silence bruissant de culpabilité, les tortionnaires libyens, nostalgiques de leur héritage esclavagiste, sont persuadés de perpétuer une coutume normale : acheter, vendre et asservir des Noirs. Hormis l’entrée irrégulière des migrants africains sur le territoire libyen, c’est cette normalité culturelle et sociétale, renforcée par l’absence d’une normativité punitive, qui justifient la condition servile à laquelle les libyens réduisent les migrants, et les crimes odieux qu’ils commettent impunément contre eux. A quoi servent alors le droit pénal international et le droit international humanitaire, que les européens aiment tant promouvoir à travers le monde ?

Par devoir d’ingérence, l’Europe, l’ONU et l’OTAN doivent intervenir en Libye pour arrêter ces crimes contre l’humanité.

Lors d’un cours de Sciences politiques que j’animais pour un Master, j’expliquais aux étudiants que la rhétorique humaniste qui sous-tend le fameux devoir d’ingérence humanitaire est une fumisterie politique. Une idéologie impérialiste qui sert de camouflage aux velléités dominatrices des grandes puissances, pour justifier l’usage de leur force et contraindre les plus faibles. Pourquoi des pays comme les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine, qui avaient proposé au Nigéria leur aide pour pourchasser les ravisseurs de Boko Haram et libérer les filles qu’ils avaient enlevées, ne font pas la même chose pour libérer les africains traités ou vendus comme esclaves en Libye ? Pourquoi, d’un côté, on fait la guerre aux Talibans pour les mauvais traitements qu’ils font à leurs femmes, et que, de l’autre, on deal avec les libyens qui font pire aux migrants africains ? La notion de devoir d’ingérence humanitaire, qu’ils ont fomentée, justifie pourtant que ces pays et la communauté internationale interviennent en Libye pour mettre un terme à la barbarie criminelle contre les migrants. Alors pourquoi cette inertie ? Parce que la Libye fait le sale boulot pour l’Europe ? Parce qu’aucun pays développé ne veut perdre sa part du gâteau pétrolier, quand ce pays sera pacifié par une réconciliation et des élections ? Ou bien parce la vie des Noirs ne compte pas ?

L’Union européenne et l’Italie sous-traitent avec les garde-côtes libyens pour la traque en mer, la détention et le refoulement des migrants africains. Alors qu’elles sont conscientes de leur brutalité et du fait qu’ils empêchent le sauvetage en mer de migrants africains par des ONG. Il est donc indéniable que l’Europe a une lourde responsabilité, en fermant l’œil sur l’engouffrement des migrants africains dans la gueule maléfique du loup libyen, et sur atrocités et les terribles conditions de détention des africains dans d’abominables geôles surpeuplées, où ils sont entassés comme des mouches venimeuses. Ils y souffrent de faim, de maladies dermatologiques, et d’autres pathologies causées par la saleté et la promiscuité dans ces lieux. Ils y meurent d’épuisement et de défaut de soins, dans une indifférence révoltante. L’Europe serait coupable de non assistance à personnes en danger de mort, si elle faisait de la Libye son bourreau, recruté pour mater l’immigration clandestine africaine, par le sang et par le crime.

Aliou TALL,
Président du RADUCC.
Email : [email protected]



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