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TCHAD

Un émissaire Qatari attendu au Tchad pour une éventuelle décrispation des relations diplomatiques


Alwihda Info | Par - 24 Décembre 2017


Le rétablissement des relations diplomatiques entre N'Djamena et Doha permettra de renforcer l'instauration d'une paix durable au Tchad.


S'achemine-t-on vers le début d'un probable rétablissement des relations diplomatiques entre le Tchad et le Qatar ? Rien n'est moins sûr mais tout porte à croire que le Qatar chercherait à rétablir ses relations diplomatiques avec le Tchad. Le pays est considéré comme un rempart contre le terrorisme au Sahel et son président Idriss Deby Itno, un agent de stabilité de la sous-région. Cet allié inconditionnel des occidentaux doit à tout prix être préservé, notamment à travers la paix et la stabilité pour éviter une "somalisation" du Tchad et une "balkanisation" de la sous-région au cas où le verrou saute.

C'est dans cette optique qu'un haut émissaire Qatari est attendu ce dimanche 24 décembre 2017 à N'Djamena où il devrait rencontrer les autorités tchadiennes pour évoquer une possible reprise des relations diplomatiques. Le Tchad a mis un terme de manière unilatérale à ces relations pour protester contre le Qatar, l'accusant de soutenir financièrement et militairement plusieurs mouvements rebelles tchadiens présents sur le sol Libyen qui chercheraient probablement à renverser le régime du président Idriss Deby Itno.

Ce revirement spectaculaire du Qatar s'expliquerait par la pression accrue de la France et d'autres pays occidentaux qui craignent qu'un Tchad instable pourrait favoriser la prolifération des mouvements terroristes dans toute la sous-région, ayant pour conséquence néfaste l'instauration pérenne d'un chaos.

Un autre élément pourrait obliger le Qatar à se rapprocher de N'Djamena ; des divergences ambiantes existent entre les différents mouvements rebelles tchadiens qui cherchent à s'emparer de pouvoir. Ceux-ci n'ont aucun agenda précis pour le Tchad. Ils sont plus enclins à entretenir des querelles intestines et procéder à des règlements de comptes interne plutôt que de penser à leur unité d'action.

Pour preuve, l'affrontement entre les éléments de l'Union des Forces de la Résistance (UFR) de Timane Erdimi en Libye, il y a, à peine un mois, a entraîné plusieurs morts. Une bonne partie de l'Etat major de Timane Erdimi a été complètement décimé, ce qui traduit une parfaite illustration de la faiblesse et de la fragilité de ces groupes armés qui ne sont pas en mesure dans l'immédiat d'inquiéter le régime du président Idriss Deby.

Le Qatar cherche finalement à renouer ses relations diplomatiques avec le Tchad qui a su gagner la sympathie de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme plutôt que de chercher à soutenir des mouvements rebelles tchadiens dont le sort est tributaire de l'évolution de la situation en Libye et des acteurs libyens impliqués dans le conflit.

Ces mouvements rebelles tchadiens présents en Libye seraient difficilement en mesure de mener des opérations de grande envergure dans le désert contre les positions de l'armée. Même avec un éventuel soutien du Qatar, les résultats d'actions armées seraient très peu reluisantes. Les rebelles se heurteraient au refus des autochtones d'accepter d'abriter des mouvements rebelles dans la zone désertique.

La condition posée par les autorités tchadiennes est l'expulsion du sol qatari des chefs rebelles tchadiens et de la cessation de tout soutien aux différents mouvements rebelles tchadiens. Le Qatar serait prêt à accepter ces exigences et l'aurait promis au Soudan.

Le rétablissement des relations diplomatiques entre N'Djamena et Doha permettra de renforcer l'instauration d'une paix durable au Tchad.
Djimet Wiche Wahili
Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 95415519 / 66304389 E-mail :... En savoir plus sur cet auteur



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