
Chaque soir, dans divers quartiers de N'Djamena, des enfants et jeunes adultes, âgés de 10 à 25 ans, s'adonnent à des matchs de football directement sur les voies de circulation. Cette pratique génère non seulement d'importants nuages de poussière, mais est aussi à l'origine de nombreux accidents.
Face à cette pratique du sport de rue, certains jeunes justifient leur choix par le manque criant de terrains de sport adéquats ou par l'éloignement des infrastructures existantes. « Il faut effectuer un long déplacement pour rejoindre un terrain, et c'est souvent saturé, raison pour laquelle on préfère jouer sur la route près de chez nous », témoigne Anicet, 12 ans.
Cependant, cette habitude perturbe la circulation et est une source fréquente d'accidents. « Un motocycliste a renversé mon enfant alors qu'il jouait avec ses amis sur la voie ; heureusement pour lui, il en est sorti sain et sauf. Je leur ai interdit de jouer sur la route, mais ils ne respectent pas », regrette Francis, père de famille résidant dans le quartier Charité Mongo.
À N'Djamena, particulièrement en saison sèche, une épaisse brume de poussière couvre une grande partie de la ville en soirée. Cette poussière, exacerbée par les engins, le vent et ces matchs de football improvisés, est une cause fréquente de grippe et peut provoquer des difficultés respiratoires chez les personnes asthmatiques.
Il est vrai que les espaces dédiés à la pratique sportive sont rares dans certains secteurs de la capitale, mais cela ne justifie pas de s'exposer ainsi sur les voies de circulation. Il est essentiel que les jeunes comprennent que le football doit se pratiquer sur des terrains adaptés, et non sur la route.