Advienne que pourra...

Pour une République Démocratique du Congo fédératrice et émancipatrice

Depuis l’accord de Sun City ratifié en 2002 jusqu’à la coalition FCC-CACH signé en 2019, la République Démocratique du Congo n’a cessé d’être en proie aux intérêts groupusculaires, voire individuels, avec comme conséquences le pillage des ressources, l’impunité accordée aux auteurs des crimes de guerres et crimes contre l’Humanité, les violences sexuelles comme arme de guerre, la déstabilisation du territoire national, la volonté manifeste d’exclure les Congolais d’origine et leurs descendants de leur nationalité ancestrale, le souhait d’écarter la diaspora de la gestion de la chose publique et de la pratique politique… Bref, le népotisme et la faillite étatique, ainsi que la soumission sur le plan régional et l’inexistence diplomatique à l’échelle continentale.
Fort de ce négatif et catastrophique constat, la Direction internationale de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) rappelle avec force et vigueur que le passé doit éclairer le présent en vue d’un avenir économiquement viable et politiquement incontournable. Ainsi faudrait-il mettre sur pied des institutions républicaines de transition et non seulement un gouvernement d’union nationale sur la base des schémas qui sont à l’origine de la dramatique impasse dans laquelle se trouve, de nos jours, la République Démocratique du Congo.
Tout en prenant acte de l’initiative du Président de la République Démocratique du Congo dans la recherche des solutions idoines, la Direction internationale de l’ABACO n’est pas hostile à l’émergence d’une transition institutionnelle qu’elle a toujours appelée de ses vœux – cf. différents ouvrages, articles et communiqués de presse(*).
Que les pesanteurs spirituelles soulagent enfin les souffrances et éveillent la conscience patriotique des populations congolaises !
Que les forces ancestrales protègent le Kongo !
Que vive à jamais la République Démocratique du Congo, à la fois fédératrice et émancipatrice !

Résolution prise par visioconférence depuis la France.

Fait à Paris, le 27 décembre 2020

Pour la Direction internationale, Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) chargé des affaires extérieures


Contact : [email protected]  – Tél. : 0033612066872

(*) Notamment les ouvrages intitulés Les 10 propositions pour la République Démocratique du Congo et Le Congo-Kinshasa en quelques lettres.


Franchement, où va la RDC ?
En République Démocratique du Congo, alors qu’il faudrait parvenir à mobiliser les recettes, l’exécutif a retenu l’hypothèse d’un budget de 10 milliards de dollars américains pour l’exercice 2020. Ainsi faudrait-il proposer des mesures d’accompagnement en vue de la sécurisation des recettes et de la limitation des dépenses. Les 17 % d’appui budgétaire extérieur sur lesquels comptent le gouvernement congolais, soit environ 1,7 milliard de dollars, paraissent d’ores et déjà insuffisants pour couvrir le coût de la gratuité de l’enseignement primaire souhaité, à juste titre, par le président de la République.
Au lieu de s’appuyer inconsciemment sur la Banque mondiale ou le FMI pour réaliser le programme présidentiel, Kinshasa ferait mieux d’assurer la présence étatique dans la partie orientale. Cela lui permettrait de sécuriser la région du Kivu et l’Ituri, et d’avoir le contrôle sur le trafic des minerais de sang. Ainsi pourrait-il financer aisément la gratuité de l’enseignement primaire et lutter efficacement contre la pauvreté, plutôt que de faire de manière tacite du Rwanda le premier exportateur de coltan dont ne regorge pas son sous-sol.
Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, une réunion devrait se tenir les 24 et 25 octobre à Goma en compagnie des états-majors de la République Démocratique du Congo, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda dans le but d’éradiquer des groupes armés, aussi bien étrangers que congolais. Par conséquent, dans le cadre du futur état-major intégré, les armées burundaise, rwandaise et ougandaise pourraient y avoir des délégués. Quid de l’Africom et de la Monusco, déjà présents dans la région en tant qu’observateurs ?
Dans mon dernier ouvrage, tel un entomologiste, je me suis penché les faits constituant le véritable rôle de la Monusco dans l’Est de la République Démocratique du Congo(*). En tout cas, le projet de l’état-major intégré en vue des opérations conjointes contre les groupes armés congolais et étrangers soulève sérieusement la question de la présence onusienne dans la partie congolaise de la région des Grands Lacs. Faudrait-il réintroduire officiellement sur le sol congolais les pays voisins, et notamment le Rwanda et le Burundi accusés de se faire la guerre dans cette partie du territoire congolais en instrumentalisant les groupes armés congolais et étrangers ? Devrait-on maintenir, dans la région du Kivu et en Ituri, une force onusienne qui, depuis plus de vingt ans, ne parvient pas à y instaurer la paix ?
À l’instar du chanteur, musicien, compositeur et acteur français Enrico Macias, les Congolais osent de tout cœur espérer que « rien [ne sera] plus beau qu’un fusil rouillé, qu’un soldat un jour [aura] oublié quelque part à l’ombre d’un buisson pour courir vers son village et sa maison. Et qui ne servira plus jamais, plus jamais. »
 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
 
(*)   Lire Mais quelle crédibilité pour les Nations Unies au Kivu ?, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Atelier de l’Égrégore, Paris, 27 septembre 2019.

Mais quelle crédibilité pour les Nations Unies au Kivu ?
Conseil d’insécurité pour les faibles, ou syndicat des nations les plus puissantes ? En tout cas, beaucoup de rapports de l’Organisation des Nations Unies sont catégoriques. Les crimes commis dans la région du Kivu, en présence des mili­taires de la Monusco, pourraient officiellement constituer une assise solide en vue des poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI). La déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo relèverait-elle d’une guerre économique, que l’on ne souhaiterait surtout pas assumer publique­ment ? S’agirait-il d’une sorte de recolonisation que l’on n’oserait pas reconnaître comme telle ? Le colonialisme serait-il de retour, sous d’autres aspects et dans des habits tout neufs ? Serait-il tout simplement question d’occupation ?
Est-on en train d’assister, s’agissant de l’exploitation des enfants dans les mines du Kivu et des violences sexuelles, à une nouvelle forme d’esclavage ? Dans l’affirmative, pourrait-on évoquer l’irresponsabilité des Congolais, en particulier, et la complicité des Africains, en général, au même titre que celles de quelques-uns de leurs aînés durant la traite négrière ?
La tentative de balkanisation de la République Démocratique du Congo ne pour­rait qu’inciter plus d’un observateur à s’interroger sérieusement sur le véritable rôle, voire l’efficacité, des troupes onusiennes dans la région des Grands Lacs africains. Pour éviter la transformation du Kivu et de l’Ituri en une zone de non-droit, où tout le monde pourrait se procurer les minerais de sang à moindres frais, l’autorité de l’État congolais devrait être rétablie dans le plus court délai sur l’ensemble du territoire national.

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