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AFRIQUE

Cameroun : l’homme d’affaires Amougou Belinga entendu au Tribunal


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 9 Novembre 2022


Le président directeur général du groupe L’Anecdote a été entendu le 4 novembre 2022 au Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé-centre administratif. L’homme d’affaires camerounais a, pour l’occasion, été acculé et a manqué d’éléments de preuve contre les agents des impôts qu’il accuse de lui avoir extorqué de l’argent, pour annuler une grosse ardoise fiscale.


Cameroun : l’homme d’affaires Amougou Belinga entendu au Tribunal
Le procès a été ouvert le 4 novembre 2022, à 10 heures 30, au tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif. L'affaire à l’ordre du jour oppose la direction générale des impôts (DGI) à la chaîne de télévision Vision 4.

En effet, Jean-Pierre Amougou Belinga, président directeur général du Groupe L’Anecdote a porté plainte contre des hauts responsables de la DGI pour corruption. Il s’agit de Gérard Amia Mounamba, chef de la cellule du contentieux du Cric 1 ; Emilienne Mvogo épouse Biyina, chef du Cric 1 ; Languel Il et de Mohamadou Tidjani, tous les deux inspecteurs vérificateurs au Centre spécialisé des impôts des professions libérales et de l’immobilier de Yaoundé (Csipli), Dai-Awe épouse Tabouli, chef du Csipli et de Ngono Marguerite Edwige, chef vérificateur au Csipli.

Le richissime homme d'affaires accuse les fonctionnaires du fisc convoqués, d’avoir essayé de lui escroquer un montant 500 millions de FCFA dans le cadre d’un redressement fiscal effectué contre son entreprise audiovisuelle. Devant la barre, Amougou Belinga rame à contre-courant. « Son témoignage a eu l'effet d’un pétard mouillé. On attendait beaucoup. Le nœud de ce dossier tourne autour d’une prétendue corruption.

Il était incapable d’apporter les éléments de preuves relativement à toutes les déclarations qu’il a faites dans les médias pour enfoncer nos clients. Ils ont prétendu qu’ils avaient beaucoup d'éléments de preuves et nous attendions aujourd’hui la production de ces éléments de preuves. Aucune preuve, ni vidéos ni enregistrements sonores », résume Me Pierre-Alexis Bayebec, avocat des fonctionnaires des impôts.

Si l’on se réfère aux explications du PDG du groupe L’Anecdote, propriétaire de la chaîne Vision 4, il en résulte qu’il est un acteur actif de la corruption. Ce qui fait de lui un coupable au même titre que les contrôleurs des impôts. Car, il reconnaît avoir remis à 3 agents du fisc une enveloppe de 5 millions de FCFA chacun, et un montant de 50 millions de FCFA à Emilienne Mvogo. Une déclaration que les accusés démentent énergiquement.

Le PDG reconnaît devant la barre que les locaux de son entreprise sont parsemés de caméras de surveillance, qui pouvaient aider la partie plaignante à prouver le délit ou la présence des responsables du Centre spécialisé des Impôts des professions libérales et de l’immobilier de Yaoundé. Mais, aussi curieux que cela puisse paraître, aucune vidéo montrant la présence des accusés à la tour de Nsam n’a été diffusée.

Aucune image n’est disponible. En plus, «il dit que la corruption s’est déroulée dans l'antichambre de son bureau, or dans le fait de corruption, il faut apporter les preuves. Parce que si c’est parole de l’un contre parole de l’autre, pourquoi le tribunal va privilégier la parole de l’un au détriment de l’autre.

Pour les départager, il faut un autre témoignage oculaire, parce qu’il s’agit de corruption. Or, dans le cas d’espèce, Jean-Pierre Amougou Belinga a lui-même déclaré qu'il n'y a pas eu de témoin. Que ça s’est passé dans l’antichambre », déclare le conseil. Pour ce dernier, il s’agit d’un dossier de non droit. « On veut la justice et ils veulent nous offrir une apparence de justice et nous disons non. Ça ne peut jamais passer puisque nous sommes dans un Etat de droit. Nous n’allons pas à pas démontrer l'inanité de cette procédure et de ces accusations », conclut-il.

Le 4 novembre dernier, un soupçon de blanchiment d’argent va jaillir du témoignage de Jean-Pierre Amougou Belinga. Selon lui, les chiffres d’affaires de vision 4, oscillent entre 50 et 100 millions de FCFA. Pourtant, l’Agence nationale d’Investigation financière (ANIF), découvre un volume important de transaction financière dans le compte de Vision 4. Des dépôts en espèces avoisinant 100 milliards de FCFA dans le compte de sa télévision.

C’est d’ailleurs cette découverte qui a incité l’ANIF à demander à la direction générale des impôts d’effectuer un contrôle financier. De sources sûres, le président directeur général du Groupe l’Anecdote n’a jamais pu justifier la présence de ces milliards dans le compte de Vision 4. « Quand vous faites les transferts dans une banque, vous devez apporter des documents sur la provenance de cet argent.

S’il s’agit d’un marché, vous devez apporter le document, si c’est un paiement fait par un actionnaire, vous devez apporter les supports matériels qui justifient l’origine de ces fonds », explique Me Pierre-Alexis Bayebec. En rappel, la DGI a, il y a quelques mois, a engagé un redressement fiscal contre le Groupe L’Anecdote, propriétaire de la chaîne privée Vision 4, redevable de plus de 11 milliards de FCFA au fisc camerounais.

Ce montant, après un recours en grâce auprès du ministère des Finances, a été ramené à 1,7 milliards de FCFA. Toute chose qui démontre de la volonté du groupe l’Anecdote de ne pas payer les impôts à un régime qui lui a tout donné et qu’il prétend soutenir. Quel paradoxe !



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