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Cameroun : réfugiés tchadiens en danger


Alwihda Info | Par - Җ€BIЯ - - 15 Février 2008


Il est urgent que le Comité exécutif de l’UNCHR prenne des mesures promptes pour rappeler la section du HCR-Cameroun à l’ordre. Il y a actuellement de nombreuses personnes déplacées qui campent devant le siège du HCR à Yaoundé sans qu’elles aient pu être prises en charge. Ces personnes sont laissées à leur triste sort alors qu'elles n'ont ni de quoi manger ni où dormir.


Les ressortissants tchadiens qui ont fui leur pays par crainte d’être arrêtés par la « police » ne sont pas les bienvenus au Cameroun. Nombre de Tchadiens qui ont trouvé refuge dans un premier temps à Kousseri ont dû migrer plus loin vers le Cameroun profond. « Kousseri a été infiltrée par les agents de l’ANS et ceux des Renseignements généraux du Tchad », confie un ressortissant tchadien arrivé dans cette ville le 5 février. « J’ai vu le Directeur de l’ANS sillonner les rues de Kousseri en voiture», précise Abel M. qui a quitté Kousseri avec un autre compagnon de fortune pour Yaoundé où ils sont arrivés demander l’asile auprès du HCR.

« Nous nous sommes présentés au siège du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés le 14 février pour demander l’asile. Il y a une très longue file d’attente. Il y a beaucoup de Tchadiens qui attendent chacun leur tour pour entrer. On a attendu une demi-journée pour pouvoir y accéder », explique Abel la mine grave. La surprise attend ce demandeur d’asile lorsqu’il accède dans les bureaux où les demandes sont enregistrées. Après avoir rempli le formulaire, on le demande de revenir deux mois plus tard, le 14 avril 2008 pour instruire son dossier. Abasourdi, Abel se demande avec quel moyen pourrait-il subsister pendant tout ce temps ?

Le Haut Commissariat des Réfugiés fait partie des nombreux organismes créés à l’initiative de l’ONU pour venir en aide aux personnes dont les pays sont affectés par la guerre et les calamités naturelles. Le rôle premier du HCR consiste à protéger les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes déplacées. Prendre en charge les populations poussées par des événements malheureux à abandonner leur pays pour aller trouver refuge ailleurs. C’est le cas de ces Tchadiens arrivés ces derniers jours au Cameroun. Il est cependant inconcevable que les responsables du HCR-Cameroun laissent les demandeurs d’asile tchadiens à leur triste sort et les demandent de revenir deux mois plus tard sans les prendre en charge.

Dire à ces malheureux que « le HCR n’a rien et ne peut prendre personne en charge » parce qu’il s’agit de réfugiés venus du Tchad est une aberration. L'UNHCR est financé par les contributions des gouvernements, de fondations et de donateurs privés, qui lui permettent d'intervenir rapidement pour fournir aux réfugiés de la nourriture, un abri et des biens essentiels distribués par le biais de différents partenaires non gouvernementaux. Il a été constaté depuis plusieurs années que le HCR-Cameroun rejette systématiquement les demandeurs d’asile en pâture. Ce comportement inhumain jette le discrédit sur le fonctionnement dudit organisme mais surtout fait perdre la confiance aux donateurs mais aussi aux personnes susceptibles de prendre le chemin de l’asile un jour.

Il est urgent que le Comité exécutif de l’UNCHR prenne des mesures promptes pour rappeler la section du HCR-Cameroun à l’ordre. Il y a actuellement de nombreuses personnes déplacées qui campent devant le siège du HCR à Yaoundé sans qu’elles aient pu être prises en charge.

Kébir

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