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INTERNATIONAL

Comment la Chine brise les racines des enfants ouïgours


Alwihda Info | Par Leigh Hartman - S.A. - 9 Août 2019



Les écoles fréquentées par les minorités au Xinjiang sont protégées par une kyrielle de caméras, de fils barbelés et de barrières. (© Ng Han Guan/AP Images)
Les écoles fréquentées par les minorités au Xinjiang sont protégées par une kyrielle de caméras, de fils barbelés et de barrières. (© Ng Han Guan/AP Images)
Les détentions massives par la Chine de Ouïgours et d’autres minorités musulmanes vont donner naissance à une génération d’enfants quasi-orphelins et ignorant leur culture, dénoncent des experts.

« Le gouvernement chinois les met dans des orphelinats où il les soumet à un véritable lavage de cerveau », a signalé Alim Seytoff, du service ouïgour de Radio Free Asia, lors d’une table ronde sur la répression chinoise contre les minorités musulmanes du Xinjiang, organisée le 7 août par le département d’État.

Depuis 2017, les autorités chinoises ont emprisonné plus d’un million de Ouïgours, de Kazakhs et Kirghizes de souche et d’autres membres de minorités ethniques musulmanes au Xinjiang. Dans les camps, les prisonniers sont forcés de renoncer à leur identité ethnique ainsi qu’à leurs croyances et pratiques religieuses. Certains détenus auraient même subi* des tortures et autres maltraitances, tels des abus sexuels.

Leurs enfants sont envoyés dans des orphelinats où on les oblige à scander des slogans patriotiques, à apprendre le mandarin et à répondre à des questions concernant les croyances et les pratiques religieuses de leurs parents. Ces institutions sont en train « d’élever la prochaine génération de Ouïgours en omettant complètement les traditions ouïgoures, l’éducation ouïgoure ou la foi islamique », a expliqué M. Seytoff, qui a fait de multiples reportages sur la question des Ouïgours.

Même les noms des enfants du Xinjiang sont contrôlés par les autorités. La réglementation interdit aux parents de donner un nom islamique aux nouveau-nés et elle prévoit des sanctions contre ceux qui enseignent la religion aux enfants.

Dans son récent rapport*, le chercheur indépendant Adrian Zenz cite des documents officiels du gouvernement chinois qui décrivent une campagne ciblant les Ouïgours et visant à « briser leur lignée, leurs racines, leurs relations et leurs origines ».

Pour Nury Turkel, de l’organisation Uyghur Human Rights Project et qui était aussi présent à la table ronde, si la politique de la Chine au Xinjiang fonctionne, « l’identité ethno-nationale ouïgoure va être anéantie ».



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