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TCHAD

FACT et CCMSR en retrait de l'accord : "Le Tchad risque de revenir à la case départ" (Dr. Ahmat Yacoub)


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 8 Août 2022


L'accord de paix de Doha, signé ce 8 août 2022, a été boycotté par au moins 18 groupes politico-militaires qui accusent les autorités tchadiennes de mauvaise foi. Pour l'opinion publique, les groupes qui ont le plus de combattants sur le terrain sont en retrait de l'accord, ce qui a un impact sur l'inclusivité du dialogue.


"En dehors des poignées de main suivie de la signature de l'accord de paix, une image historique pour un pays qui revient de loin, on constate avec regret que 15 mouvements politico-militaires n'ont pas répondu à l'appel de la salle. Parmi lesquels, deux importants groupes politico-militaires en l'occurence le FACT et le CCMSR qui possèdent une présence militaire menaçante sur le terrain, en plus des trois autres dont les leaders charismatiques sont d'un poids incontestablement historique comme le colonel Adoum Yacoub du FPRN, Dr. Bichara Idriss Haggar du CNR, Choua Dazi du MDJT", réagit Dr. Ahmat Yacoub Dabio, président du Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEDPE).

Le FACT justifie son refus par le fait que ses revendications n'ont pas été prises en compte dans le projet d'accord. Parmi ses revendications, on peut citer entre autres : la libération immédiate des prisonniers de guerre dès la signature de l'accord, la dissolution et la formation d'un nouveau Comité d'organisation du dialogue national inclusif (CODNI) respectant des quotas équitables puis la réforme de la charte de transition qui doit exclure le CMT des élections.

"Je crois que le CMT serait prêt à céder sur le premier point, difficilement sur le deuxième et impossible sur le troisième point", observe Dr. Ahmat Yacoub Dabio.

Et d'ajouter : "il convient de reconnaître que le processus dans son ensemble était dès le départ mal organisé. Il y a eu un manque de transparence au point où des gens ont senti que les autorités voulaient tout contrôler. Réalisé d'une manière unilatérale en excluant tous les autres acteurs indépendants de la vie politique et sociale, le draft des quotas est taillé sur mesure à tel point que d'aucuns estiment que le dialogue est une sorte de forum MPS 3 qui ne vas certainement pas résoudre le problème tchadien. À titre d'exemple, le CNT a 99 sièges".

Pour le président du CEDPE, "si le FACT et les autres mouvements non-signataires ne reviennent pas sur leur décision et si le CMT refuse de céder aux exigences de ces mouvements, le Tchad risque de revenir à la case départ et l'actuel accord n'aura servi à rien".

Toutefois, "il n'est pas encore trop tard pour une reprise des pourparlers avec les non-signataires, si le CMT accepte de mettre un peu de l'eau dans son vin en repoussant le dialogue de deux à trois semaines afin de ramener les autres à signer l'accord et repartir sur une bonne base".



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)