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INTERNATIONAL

Forum politique de haut niveau 2025 : les dirigeants du monde réaffirment leurs engagements en matière des ODD


Alwihda Info | Par Olivier Noudjalbaye Dedingar, Expert-consultant international, humanitaire et journaliste indépendant. - 28 Juillet 2025


Le Forum politique de haut niveau sur le développement durable 2025 s'est achevé la semaine dernière à New York par un appel à une coopération renouvelée, et à une action urgente pour accélérer les progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Face aux défis mondiaux actuels, les pays participants ont adopté une déclaration ministérielle, témoignant de leur engagement continu en faveur du Programme 2030.


Au siège de l'ONU à l’occasion du Forum politique de haut niveau sur le développement durable 2025 Photo : au.int
Au siège de l'ONU à l’occasion du Forum politique de haut niveau sur le développement durable 2025 Photo : au.int
Organisé sous l'égide du Conseil économique et social des Nations-Unies, le Forum de cette année a réuni plus de six mille participants issus de gouvernements, d'organisations internationales, de la société civile, du monde universitaire et du secteur privé. Il s'est tenu à un moment crucial, alors que les pays continuent de faire face aux défis économiques, aux risques climatiques, aux conflits et à la montée des inégalités. Les discussions ont porté sur cinq Objectifs de développement durable : la santé et le bien-être, l'égalité des sexes, le travail décent et la croissance économique, la vie aquatique et les partenariats pour la réalisation des Objectifs.

Tout au long des dix jours de session et de l'événement, les participants ont évalué les progrès réalisés depuis le dernier Forum, et partagé les politiques qui ont produit des résultats dans diverses régions. De nombreux intervenants ont reconnu que, malgré des améliorations dans des domaines tels que l'accès à la santé, l'éducation et les infrastructures numériques, le rythme des progrès reste inégal. Le rapport sur les Objectifs de développement durable à l'horizon 2025 indique que seulement 35 % des cibles sont en bonne voie ou progressent modérément. Une grande partie progresse trop lentement et 18 % sont dans la mauvaise direction.

La Déclaration ministérielle a appelé à un engagement renouvelé en faveur du principe de ne laisser personne de côté. Elle a encouragé les pays à aligner leurs plans nationaux sur les ODD, et à investir dans le développement économique inclusif, la résilience climatique, la couverture sanitaire universelle et la connectivité numérique. La déclaration a également souligné l'importance de la bonne gouvernance et de la coopération internationale comme outils essentiels pour promouvoir le développement durable. Elle a été adoptée par un vote enregistré de 154 pays pour, deux contre et deux abstentions.

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a décrit les ODD comme un guide pratique pour un avenir meilleur, les qualifiant de plan visant à tenir les promesses faites aux plus vulnérables et aux générations futures. Bob Rae, président de l'ECOSOC, a souligné que l'appropriation nationale des objectifs doit être plus qu'une simple préférence politique. Il a appelé à ce que les ODD soient au cœur des décisions budgétaires et de planification des gouvernements.

L'un des temps forts du Forum a été la présentation de trente-cinq Examens Nationaux Volontaires. Ces rapports ont démontré comment les pays mettent en œuvre les Objectifs, conformément aux priorités locales et les adaptent à divers contextes sociaux et économiques. Le Bangladesh a présenté sa plate-forme Future Nation, qui aide les jeunes à accéder à des formations professionnelles et à des opportunités de mentorat. L’Éthiopie a décrit son initiative nationale de codage visant à développer les compétences numériques. La Finlande a fait état de progrès en matière de protection des océans et de soutien aux efforts internationaux visant à réduire la pollution plastique.

D'autres examens ont couvert un large éventail de domaines. L’Allemagne a présenté sa loi sur l'égalité des sexes, exigeant une plus grande représentation des femmes aux postes de direction. La Papouasie-Nouvelle-Guinée a présenté des initiatives visant à développer la culture numérique des femmes rurales. Le Nigeria a décrit ses investissements dans la gouvernance et les infrastructures numériques pour soutenir les petites entreprises et la création d'emplois. Le Japon a indiqué que la sensibilisation du public aux ODD avait presque doublé en deux ans, grâce à un programme national de récompenses qui encourage l'innovation et l'action.

Outre les sessions officielles, le Forum a accueilli plus de 190 événements parallèles, expositions et laboratoires techniques. Plusieurs nouveaux rapports ont été lancés, notamment des documents thématiques sur les synergies entre climat et développement, l'accès à l'énergie et la couverture d'assurance contre les catastrophes. Ces rapports visent à renforcer la planification fondée sur des données probantes et à fournir aux pays des outils supplémentaires pour mesurer les progrès et s'adapter à l'évolution des conditions.

De nombreux intervenants ont souligné le défi persistant du financement. Le déficit d'investissement pour les ODD s'élève désormais à quatre mille milliards de dollars par an. Les délégués de Guinée, de Micronésie et d'autres pays ont appelé à un soutien accru aux efforts nationaux, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire confrontés à un lourd endettement. La Déclaration ministérielle a reflété ces préoccupations, appelant à des réformes du système financier international et à un soutien accru à la mobilisation des ressources nationales.

L'éducation a également été identifiée comme un domaine nécessitant une attention accrue. Les représentants ont averti que des centaines de millions d'enfants ne sont toujours pas scolarisés et que nombre de ceux qui y sont scolarisés n'atteignent pas les niveaux d'apprentissage de base. Le Japon, s'exprimant au nom du Groupe des amis de l'éducation, a déclaré que l'investissement dans l'éducation demeure l'une des stratégies les plus efficaces pour la paix, la croissance et la cohésion sociale à long terme.

La santé et la protection des enfants et des jeunes ont été des thèmes récurrents tout au long du forum. L'UNICEF et d'autres organisations ont alerté sur le fait que des millions d'enfants n'ont toujours pas accès aux soins de santé de base, à l'éducation et aux services de protection. Dans les zones de conflit, les conséquences sont encore plus graves. Un intervenant a souligné que toutes les quatre minutes, un enfant, quelque part dans le monde, meurt des suites de violences. De nombreux délégués ont convenu que l'investissement dans les services à la petite enfance est essentiel pour briser les cycles de la pauvreté et des inégalités.

Plusieurs groupes régionaux ont partagé des points de vue façonnés par les expériences locales. Les petits États insulaires des Caraïbes et du Pacifique ont appelé à des politiques climatiques qui reflètent les connaissances et les réalités locales. La Fédération mondiale des Roms a demandé une plus grande inclusion des groupes marginalisés dans les processus des ODD et une plus grande visibilité sur les plate-formes des Nations-Unies. La Tunisie a attiré l'attention sur la situation humanitaire à Gaza, demandant que les engagements internationaux s'accompagnent d'un soutien significatif aux personnes touchées par la violence et les déplacements.

Des chefs d'entreprise et des banques de développement ont également contribué au Forum. Des représentants du secteur privé ont partagé des exemples de la manière dont les entreprises soutiennent une croissance durable par l'innovation et les partenariats. L'ONUDI a souligné la nécessité de stratégies de développement industriel dans les économies émergentes, en particulier dans les régions touchées par les perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales et la baisse des investissements.

La Roumanie a mis en place une stratégie nationale de formation des professionnels du développement durable, annonçant que 2000 personnes seront certifiées d’ici la fin de l’année. Le pays développe également une plate-forme numérique pour soutenir la mise en œuvre des ODD au niveau local en connectant les acteurs du gouvernement, de la société civile et du secteur privé.

Dans son discours de clôture, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations-Unies, Li Junhua, a décrit le Forum de 2025 comme un rappel de ce qui est possible lorsque les pays se rassemblent. Il a déclaré que la Déclaration ministérielle transmettait un message d’objectif commun et reconnaissait les contributions de tous les participants. Si les défis restent importants, a-t-il ajouté, les décisions prises à New York offrent un fondement à l’action collective pour les années à venir.

Alors que le monde entre dans la dernière ligne droite avant 2030, le Forum s’est conclu par une compréhension lucide du travail qu’il reste à accomplir. La réalisation des ODD nécessitera une volonté politique, des investissements soutenus et une coordination étroite entre les pays et les communautés. La vision reste intacte. L’important maintenant, c’est la mise en œuvre.

Adejoke Orelope-Adefulire, assistante spéciale principale du président pour les Objectifs de développement durable (OSSAP-ODD), présente le troisième Examen national volontaire (ENV) du Nigeria lors du Forum politique de haut niveau des Nations-Unies (FPHN) sur le développement durable 2025. Photo : thesun.ng
Adejoke Orelope-Adefulire, assistante spéciale principale du président pour les Objectifs de développement durable (OSSAP-ODD), présente le troisième Examen national volontaire (ENV) du Nigeria lors du Forum politique de haut niveau des Nations-Unies (FPHN) sur le développement durable 2025. Photo : thesun.ng

Bannière des ODD au Forum politique de haut niveau de 2025. Photo : hlpf.un.org
Bannière des ODD au Forum politique de haut niveau de 2025. Photo : hlpf.un.org



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