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France: Un budget 2013 menacé par le ralentissement économique


Alwihda Info | Par - 28 Septembre 2012


Le projet de budget 2013 présenté vendredi, le premier du gouvernement socialiste de François Hollande, vise à permettre à la France de garder son rang dans une zone euro en crise en préservant son principal atout du moment, sa qualité de crédit.


PARIS (Reuters) - Le gouvernement français prévoit un effort de redressement budgétaire global de 37 milliards d'euros pour ramener le déficit public de 4,5% à 3% du produit intérieur brut en 2013, avec le risque de devoir faire plus si la croissance économique fait défaut.
Le projet de budget 2013 présenté vendredi, le premier du gouvernement socialiste de François Hollande, vise à permettre à la France de garder son rang dans une zone euro en crise en préservant son principal atout du moment, sa qualité de crédit.
Il tente aussi de limiter l'impact de cet effort sans précédent depuis l'après-guerre sur l'activité, avec des hausses d'impôts qui seront ciblées sur les ménages les plus aisés et les grandes entreprises.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a assuré que neuf Français sur dix seraient épargnés par ces hausses, ce que conteste l'opposition, conformément à l'engagement du chef de l'Etat de ne pas pénaliser les "classes moyennes".
La création d'une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 45% et la "taxe exceptionnelle" de 75% sur les revenus d'activité au-delà d'un million d'euros en sont les signes les plus spectaculaires.
Ils s'accompagnent d'une forte hausse de la taxation du capital au point que, selon Bercy, les 1% de ménages les plus aisés verront leurs impôts augmenter de plus de 2,8 milliards.
Au total dix milliards d'impôts nouveaux seront levés sur les entreprises et autant sur les ménages. Pour ces derniers, 6,2 milliards le seront dans le budget et le solde dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui sera dévoilé lundi.
Dix milliards d'euros d'économies seront d'autre part réalisées sur le train de vie de l'Etat par un gel en valeur de ses dépenses (hors dette et pensions).
"C'est un budget de combat contre la crise, contre la dette et contre les injustices", a dit le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, devant la commission des finances de l'Assemblée nationale.
UNE PRÉVISION DE CROISSANCE RÉVISABLE ?
"C'est un budget difficile" en raison de la conjoncture économique morose, a-t-il ajouté, en niant toutefois qu'il soit empreint d'austérité avec un déficit diminué de 22 milliards d'euros par rapport à 2012.
Le ministre a répété que la remise en ordre des finances publiques était une question de "crédibilité" pour la France vis-à-vis des marchés et de ses partenaires européens, dont l'Allemagne.
Le budget 2013 marque le premier jalon d'une trajectoire qui ramènerait le déficit à 3% dans un premier temps l'an prochain puis progressivement à 0,3% fin 2017.
L'équilibre strict prévu à cette échéance dans les engagements de François Hollande n'est retenu que pour le solde structurel, dont les méthodes de calcul font débat entre les spécialistes.
Sur la lancée des dernières années de crise, la dette publique culminerait à 91,3% du PIB fin 2013 après 89,9% en 2012, avant de refluer à 90,5% en 2014 et jusqu'à 82,9% en 2017.
Le projet de budget 2013 se fonde sur une hypothèse de croissance de 0,8%, un chiffre supérieur au consensus des économistes alors que l'économie française, qui reste sur trois trimestres de stagnation, aura du mal à terminer l'année 2012 en zone positive.
Pierre Moscovici a réitéré vendredi que cette prévision était "volontariste" et reposait aussi sur l'espoir que la zone euro retrouve sa stabilité.
Le rapporteur socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Christian Eckert, n'a pas exclu que les 0,8% prévu soient révisés à la baisse.
Mais une croissance inférieure compliquerait la tâche du gouvernement s'il veut tenir son objectif de déficit, chaque dixième de point de PIB manquant se traduisant par un milliard d'euros en plus à trouver.
TAUX DE FINANCEMENT FAVORABLES
Là où des pays comme l'Italie et l'Espagne ont engagé d'importantes réformes structurelles, le gouvernement français a privilégié les impôts dans son premier budget. De nombreux économistes le pressent de ne pas accentuer les efforts en cours d'année si la croissance n'était pas au rendez-vous pour ne pas pénaliser encore plus l'activité.
Après le projet de budget, le PLFSS ajoutera 2,5 milliards d'euros d'économies supplémentaires et de nouveaux prélèvements sur les ménages. Ceci portera l'effort engagé sur 2013 à près de 37 milliards en 2013 si l'on intègre l'impact (quatre milliards) des mesures votées en juillet dans la loi de finances rectificative.
En ajoutant l'effet de ces dernières sur 2012, on arrive à environ 44 milliards d'euros depuis l'élection de François Hollande, un montant supérieur à deux points de PIB.
"On attendait un choc de compétitivité, on a un choc fiscal", a déclaré l'ancien ministre UMP du Budget Eric Woerth.
Le projet de budget prévoit de fait un taux de prélèvements obligatoires qui devrait passer à 46,3% en 2013 contre 44,9% à la fin de cette année, avec des dépenses publiques stabilisées au niveau élevé de 56,3% de la richesse nationale l'an prochain.
Un des rares points positifs de l'environnement actuel est la faiblesse des taux de financement de la France, ce qui a permis au ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, de souligner que "la charge de la dette contribue à la réduction du déficit".
La France émettra encore 170 milliards d'euros de dette à moyen et long termes en 2013, un montant en légère baisse par rapport aux 178 milliards prévus cette année.
Edité par Yves Clarisse




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