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L’ONU a frappé BADICA, mais…


Alwihda Info | Par Le pays - 24 Aout 2015


« Qui veut noyer son chien l’accuse de rage », dit un vieil adage. A l’heure où les centrafricains focalisent leur attention sur l’issu de la crise avec, au summum, l’organisation des élections crédibles transparentes et apaisées, la Communauté internationale tente à sa manière de plonger l’opinion nationale vers le néant, vers ce qui ne ferait que tirer la nation entière vers le bas.


La question des sanctions infligées à certaines milices centrafricaines, y compris le bureau d’achat des diamants centrafricains (Badica), semble inadmissible. Comment partir des situations qui ne se fondent pas véritablement pour l’étendre sur l’ensemble de la population ? Du fait que le fruit d’une telle catastrophe aura des répercussions sur la vie d’une part des jeunes et d’autre part, du socle de la vie socio politique, notamment les populations civiles. En effet, à la surprise générale, l’ONU vient de prendre une des décisions impopulaires. Selon les dispositions prises la société Badica, qui s’active de tout temps, et selon la règle dans le champ minier principalement dans les préfectures de la Haute-Kotto, la Lobaye, la Sangha-Mbaéré, l’Ombelle-Mpoko, aurait au lendemain de la prise de pouvoir des Séléka, puis après par les anti-balaka, été une source de financement des ces groupes armés et aurait entretenu à sa manière la guerre. Il faut dire qu’à l’origine, une première conclusion des experts avait été tirée. Cette conclusion partie des saisies d’un coli de diamants appartenant à Kardiam en Belgique, une filière de Badica. Kardiam intervient sur plusieurs régions qui disposent des pierres précieuses. 

Le coli parti de la RDC via le Cameroun 

Une fois saisi, il y aura des élucubrations qui stipulaient  que ces diamants devraient appartenir à la RCA. Et pourtant avec le concours des autorités centrafricaines, il était clair que sous sanction, la Centrafrique, suspendue, avait cessé l’exportation des pierres sous toutes les formes. Unanimement, cette accusation fut rejetée en bloc par manque d’éléments concluants. Lesquelles conclusions qui se fondaient sur la qualité de ces pierres n’avait pas leur raison d’être. D’après ces experts, la traçabilité de ces pierres regorgeait des zones d’ombres. Selon toute vraisemblance, au vu de ces experts, les diamants saisis émanaient de la Centrafrique. Ironie du sort, ces répliques de Badica seront foulées au pied. L’ONU laissa en rade ces considérations de taille, pour s’accrocher à ses propres convictions et ses évidences en dépit des irrégularités relevées. Aussi, l’ONU ne se basa que sur des élucubrations pour poser les bases d’une véritable déstabilisation du système économique centrafricain par une décision infondée. Aussi, à ce jour, l’attention devrait être braquée sur les modalités de sortie de la crise. Si à l’époque, un flou planait sur les attitudes pendant les évènements, au moment où le processus de sortie de crise est amorcé, il faut aller au large. Revenir sur cette affaire serait replongé à nouveau dans la crise. Si les origines de la crise reviendraient à la une, le vrai problème centrafricain est parti du comportement des hommes politiques centrafricains. Les protagonistes de la crise sont surtout ceux qui ont tout fait pour engendrer le problème, la classe politique centrafricaine. En plus des vraies questions relatives au comportement inhumain des forces onusiennes  demeurent. La question notamment des viols des femmes et des mineurs et autres bavures perpétrés par le personnel des Nations unies. L’ONU devait par contre accélérer ce processus pour une justice équitable que de distraire l’opinion internationale sur des questions qui ne se justifient même pas. Curieusement, un silence plane sur ces meneurs. Par ailleurs, il faut dire que les conséquences d’une telle décision serait très désastreuse pour une grande partie de la population centrafricaine notamment les jeunes. Plusieurs jeunes générations exercent en grande partie pour leur survie les activités minières. Mettre un terme de cette manière serait la méthode la plus plausible d’augmenter le taux de chômage et par conséquent augmenter le taux de violences. Les jeunes désœuvrés seront ainsi obligés de s’investir à fond sur un autre domaine à savoir la culture de l’anarchie. Aussi, derrière une telle décision presque infondée, on peut lire en filigrane des intentions macabres. La question de la coloration religieuse. Nul n’ignore que les activités minières sont pratiquées par la plupart des musulmans. En revanche, suspendre une telle activité est également une manière de se comporter en violation des droits humains. En d’autres termes, empêcher certaines personnes de vaquer librement à leur occupation favorite. Il faut comprendre que de cette allure se dégage une manière de museler une catégorie de leader d’accointance musulmane. Les leaders musulmans seront obligés en quelque sorte de se mettre en retrait nonobstant leur pertinence, leur potentialités et aptitude. En guise de rappel, on se souvient que les experts à l’époque avaient entrepris une démarche en dehors des autorités centrafricaines. Le directeur des Mines leur avait répondu que leur démarche ne s’inscrivait dans la logique des choses, parce que tous les bureaux d’achats avaient respecté les sanctions émises dans le cadre du processus de Kimberley. A telle enseigne qu’un large intervalle existait entre les conclusions des experts. Malheureusement, cette décision prime et triomphe malgré tout. Le comble dans ces gesticulations de la communauté internationale est que derrière cette décision se base en quelque sorte sur des rumeurs. Les preuves d’une telle décision d’une Institution de cet acabit ne sauraient se réduire à des suppositions. En réalité, Badica ne méritait pas un tel sort.

Affaire à suivre…

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