RELIGIONS

L’ultime Objectif du croyant : Accéder au paradis


Alwihda Info | Par Talha Mahamat Allim - 5 Janvier 2013



Direct du Min’bar – Vendredi 22 Safar 1434 – 04 Janvier 2013 – L’ultime Objectif du croyant : Accéder au paradis
 
 
L’Imam Cheikh Sofiane à Genève a d’abord reconnu la solennité de ce premier Vendredi de la nouvelle année 2013 sur le calendrier Grégorien, non sans rappeler l’importance de l’usage du calendrier lunaire dans les événements du musulman comme rapporté par le Qur’ân (V.189, S.2). Et c’est justement dans cet esprit humain d’évaluer et de redéfinir des objectifs et des ambitions à l’orée de tout nouveau cycle qu’il plaça le thème de la prêche de ce vendredi dans ce qui est peut-être l’objectif ultime de tout croyant, soit d’accéder au Paradis. Qu’Allah fasse de nous des habitants du Paradis et dès ici !
 
L’anecdote vient d’un compagnon du prophète qui remarquait que les formules de prière que le prophète utilisait dans diverses circonstances étaient à la fois variées, savamment formulées et pas faciles à retenir toutes par cœur. Ayant remarqué que certains des compagnons arrivaient à les apprendre et les retenir, lui qui n’y arrivait pas s’en plaignit au Prophète. Le Prophète lui demanda alors ‘qu’est-ce que tu dis dans tes invocations ?’ Il répondit ‘Allah accordes-moi le paradis et préserves-moi de l’enfer’ : Et le Prophète de louer son intelligence dans une formule qui à la fois sollicite  tout ce à quoi un croyant peut aspirer et se prémunit de tout ce dont il peut craindre (Jalb et Daf’-).
 
D’où le désir du croyant de faire de sa vie une trajectoire de conquête du Paradis, qui de facto signifie échapper au châtiment. Et parmi les nombreux noms et les diverses descriptions alléchantes qu’Allah fait du Paradis dans le Qur’ân, il y en a un qui sert déjà de repère – Dàrus-Salàm, La demeure indemne de tout mal – (V .127, S.6). Car rappelle l’Imam, lorsque vous entrez au Paradis vous êtes indemne de tout mal et de tout poids, et la vraie définition de la paix, c’est cela, être indemne de toute contrainte. D’ailleurs ce terme Salàm fait partie des Attributs d’Allah, et Sa signification dans ce registre est exactement Celui qui Procure immunisation et protection contre tout mal, d’où la définition du paradis – Demeure indemne de tout mal et la caractéristique de ses aspirants (cœur indemne et pur – Qalb salîm – V.89, S.26). Ce sont donc pour ces cœurs indemnes de rancœur, remplis d’appréhension positive, et sans aucune animosité – que cette demeure indemne de tout mal est réservé, CQFD.
 
Parmi les définitions de ce Paradis, il y aussi le Paradis des jouissances qui rétribue la soif des sens – goût, odorat, vue, toucher – et Allah de promettre à une catégorie de ses serviteurs ce Paradis de jouissance (V85., S.26) dont le Prophète Ibrahim a prié d’être parmi ses habitants. Mais le summum de la jouissance réside dans le sens des sens – cœur – et c’est ainsi que les aspirants de la jouissance ultime au paradis anticipent dans cette formule de prière (V.10, S.59) pour se prémunir d’exprimer le moindre ressentiment à l’endroit de quelque croyant qu’il soit. 
 
Car, en fait, il y aurait contradiction dans la séquence des ingrédients du Paradis – Demeure indemne de tout mal, habitée par des cœurs indemnes de toute rancœur et réservée aux Vertueux. Et donc, l’aspiration au Paradis commence par purifier le cœur, en soi et dans ses interactions avec l’environnement (appréhension positive) pour se conformer aux exigences de la résidence. Le Prophète dans l’exaltation des croyants à œuvrer pour le paradis a laissé une formule parmi les innombrables formules de prière – Seigneur accordes-moi le paradis et incites-moi à tout ce qui y rapproche soit par parole ou acte’. Et il ajoutait aussi que nous devrions ambitionner le plus élevé des Paradis – Jannatul Firdaws ou  ‘illiyyîn -  
 
Le Qur’ân décrit plusieurs paradis – ‘Adn (V23., S.13 ; V.72, S.9 ; V.31, S.16 ; V.31, S.18 ; V.61, S.19 ; V.76, S.20 ; V.33, S.35 ; V.50, S.38 ; )., Firdaws (V. 107, S.18 et V.11, S.23), Na-îm (V. 65, S.5 ;  V.21, S.9 ; V.9, S.10 ; V.56, S.23 ; V.8, S.31 ; V.43, S.37 ; V.17, S.52 ; Vs.12&89, S.56), ‘Illiyyîn  (V.18, S.83) ou  même simplement un paradis (28 fois cités) sous lequel coulent des rivières (V.25, S.2 ; V.136, S.3). Et ses habitants sont décrits comme des exaltés (Vs.22 – 28, S. 83), comme des proches d’Allah (Vs 10 – 38, S.56) ou encore comme des hôtes traités par des serviteurs aux diadèmes en or, habillés comme des princes (Vs. 5 – 22, S.76) et qui savourent des boissons exquises aux saveurs de camphre, de gingembre et autres, puisés à la source.
 
Ce paradis qui est donc la finalité de la vie (après la vie et de la vie) après la mort - auquel nous aspirons en tant que croyant, le Prophète nous informe que nous y entrerons rajeunis à 33 ans, avec le faciès de notre ancêtre Adam, dotés chacun de capacités physiques équivalentes à 100 unités d’un humain, en particulier dans le manger, le boire et l’accouplement et le tout est évacué par des sueurs aux odeurs du Musc pur. Et puisque la mort elle-même sera exécutée le jour du jugement dernier, c’est la vie éternelle – comme le cite 40 fois le Qur’ân, aussi bien pour les bienheureux habitants du Paradis (Qu’Allah nous compte parmi ceux-là) comme pour les châtiés (Qu’Allah nous préserve d’un tel sort). Bref, Allah nous dit que nous aurons au Paradis ce que nous désirons, comme nous le désirons quand nous le désirons (V.31, S.41) délivré exclusivement sur demande.
 
Il y aura ajoute le Prophète huit portes d’entrée et certaines catégories de croyant auront le choix – Le prophète d’ajouter que ceux qui lorsqu’ils font leurs ablutions le font avec dévouement et piété et une fois complété dans les règles prononcent la formule de Ahchadu an Là ilàha ilal-Làh…, ceux-là dit le prophète entreront par la porte de leur choix. 
 
Et combien sont les opportunités offertes aux croyants pour entrer au paradis – à travers la pratique de la religion, le comportement social, l’utilité aux autres, le don de soi,  l’humilité, la bienséance, le cœur pur, l’action sincère indemne d’ostentation ou de m’as-tu vu, l’appréhension positive, l’assistance aux nécessiteux,  l’aide discrète aux démunis, le support à sa famille et ses proches, le rapprochement entre des frères/sœurs, la réconciliation entre des croyants en mésentente, l’œuvre sociale dans les utilités comme école, hôpitaux, mosquées, points d’eau, l’humanitaire, le bien public, et que sais-je encore…
 
les portes du paradis sont en fait ouvertes depuis ce monde et l’Imam de rassurer que l’aspiration au Paradis a le secret d’ouvrir les bénédictions de ce monde (V.96, S.7). N’est-ce pas Cheikhal Hadj Malick qui disait ‘Ce paradis que Allah nous a promis (V.72, S.9), pourquoi ne l’expérimentons – nous pas dans ce monde - ci ?’
 
La morale dira l’Imam, c’est de nous évertuer à accomplir les pratiques religieuses dans les règles et de ne pas nous laisser emporter par la modernité. Parmi les croyants avertit-il, nombreux qui ne savent pas faire des ablutions correctes – et qui donc plombent leur chance d’entrer au Paradis, nombreux qui ne connaissent pas comment accomplir une Salât, ou même un Sajd, nombreux ignorent leur devoir envers Allah, envers leurs famille, nombreux ne prennent pas soin de réviser leurs leçons de pratique dans tout domaine de la religion. 
 
Il s’est offusqué pour paraphraser Gandhi que nous rivalisons de voler au ciel comme les oiseaux alors que notre démarche sur terre est incorrecte ou encore à parfaire !
 
Il dira donc inviter tout un chacun dans ce désir légitime de changer, d’évoluer et de se faire de nouvelles ambitions en ce nouvel an de s’auto-évaluer et de se résoudre à aller à une meilleure conquête du paradis. 
 
Excellente Année 2013 dans les habits des habitants du Paradis (V. 10, S.10) – Alhamdulilàh !
HTG
Talha Mahamat Allim

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