REACTION

LA FRANCE S’EST EMBOURBEE A TRAVERS L’OPERATION « SANGARIS » DANS LA BOUE « CENTRAFRICAINE ».


Alwihda Info | Par abdou abidine - 26 Février 2014



Par KOMNATI ABIDIN
Etats-Unis d’Amérique


« Tel est pris qui croyait prendre ». Cet adage reflète très bien la situation dans laquelle les militaires français ainsi que leurs Autorités politico-administratives se trouvent aujourd’hui en Centrafrique. Un retour à l’histoire nous montre que les Autorités politiques françaises au plus haut niveau avaient prévu une intervention rapide et miser sur une réussite certaine. Pourtant, il est une règle qui est fondamentale chez les militaires qui leur recommande de tenir compte des réalités du terrain. Autrement dit, c’est le « terrain qui commande ». Dans le cadre de la présente réflexion, ya t’il eu une « incompréhension » entre les politiques et les militaires Français chargés d’exécuter les tâches sur le terrain centrafricain ? Rien ne permet de le penser compte tenu de l’organisation, de la discipline et des moyens conséquents qui sont misent à la disposition du commandement militaire de l’opération Sangaris laquelle, de surcroit bénéficie du soutien du Conseil des Nations Unies ainsi que de l’appui multiforme de certains pays membres de l’Union européenne. S’agit-il alors d’une « erreur » d’appréciation ou d’un calcul délibéré pour un retour en force sur le théâtre de « l’Oubangui-Chari- Tchad » en jouant sur les rivalités des élites religieuses surtout catholiques lesquelles, voyaient d’un mauvais œil la montée en puissance du lobby islamisé avec l’arrivée au pouvoir du chef rebelle DJOTODIA qui n’a jamais caché sa foi en la religion de ALLAH ? Toute porte à croire que c’est cette dernière hypothèse qui s’avère la plus plausible. Jugeons-en par les faits :

1er acte : le 25 Mars 2014, Michel DJOTODIA AM NON DROKO accède au pouvoir grâce aux rebelles de la coalition SELEKA, une nébuleuse qui s’est agrandie au fur et à mesure qu’elle progressait vers la capitale Bangui. Les exactions commises par les éléments de la SELEKA sont trop nombreuses pour être citées dans cet article, surtout qu’elles ont duré plus de huit mois après la prise du pouvoir par cette junte.

La corrélation de ce 1er acte avec le paramètre religieux fut que tous les vendeurs de thé, de friperie communément appelé « choisi », des aventuriers de tout bord et autres coupeurs de route appelés « Zaraguina » se sont arrogés des grades d’officier de l’armée et, au nom de ce nouveau statut, ont perpétrés dans toute impunité des actes de vandalisme sur les civils qu’ils soient Musulmans ou Chrétiens.

2ème acte : Les Autorités politico-administratives françaises chauffées à bloc par des visites ; rapports et plaidoyers pour une intervention militaire en vue de stopper les exactions de la SELEKA mais en réalité, pour réduire l’influence des élites musulmanes qui a commencé à gagner du terrain surtout, dans des domaines qui leur étaient jusqu’alors difficiles d’accès, à savoir l’armée nationale par exemple. De ce point de vue, on n’est pas surpris de l’activisme dont on fait montre le premier Ministre de l’époque, l’Archevêque de Bangui, les acteurs de la société civile et des associations de femmes qui ont tour à tour, déployés leur énergie pour justifier et légitimer à l’échelle nationale l’opération Sangaris.

L’arrivée des Sangaristes va coïncider curieusement avec une montée en force des milices chrétiennes appelées par défaut des « Anti-ballaka » car ces derniers étymologiquement parlant, sont des groupes d’auto-défense utilisant des vertus magico-religieux pour se protéger des armes blanches ou à feu à l’image des miliciens Maï-maï en R.D.C. par exemple.Cependant, les « Anti-ballaka » made in Centrafric, mieux de fabrication Sangariste se sont illustrés dans des activités de destruction de symbole religieux (mosquée, livre saints) ; du pillage systématique des maisons et des lieux de commerce des sujets musulmans ; des tueries et mutilations à la machette des corps humains qui rappelle l’époque horrible de la préhistoire de ce pays caractérisée par des massacres entre les différentes peuplades et des actes d’anthrophagie à nulle autre pareille. Concomitamment, certains éléments fanatiques de la FACA ; des gardes présidentiels de BOZIZE ; des gendarmes et policiers vont subitement retrouver leur ardeur combattante que les troupes de la SELEKA avaient réduite à leur plus simple expression pour diriger des attaques ciblées contre les communautés musulmanes. Il est en de même avec les anciens dignitaires de BOZIZE réfugiés entretemps au pays de Paul BIYA où ils ont trouvé refuge, de regagner sans crainte Bangui et de commencer à espérer reconquérir le pourvoir perdu en multipliant des actions de récupération des « Anti-ballaka » en mal des moyens financiers voire, leur embrigadement dans des pseudo comités de libération d’une Centrafrique qu’ils ont mise en lambeaux.

La corrélation de ce 2 ème acte avec le paramètre religieux est la suivante : Les éléments Sangaristes positionnent leur arsenal de guerre de façon à former un bouclier derrière lequel apparaissent comme par enchantement par petit groupe d’abord et ensuite, une marrée humaine prête à tout saccager. Et c’est cet instant que choisit la troupe Sangariste pour quitter l’endroit et le quartier est livré ainsi à la vindicte des pilleurs. Ainsi furent « nettoyés » tour à tour les habitations ; les lieux de culte et de commerce des quartiers abritant les Musulmans de « combattant » ; « Benz-vi » ; « Miskine » ; « Moustapha » « quartier Sara » ; « Bazanga » ; « Boeing » ; « Ramandji », « Fondo » ; « Kokoro » et, aujourd’hui il ne reste que le troisième arrondissement de Bangui c'est-à-dire ce périmètre qui va du rond point de l’avenue KOUDOUKOU au carrefour de l’avenue de France.

3ème acte : Une vaste campagne radio-diffusée (RFI en tète suivi de la Radio locale « Ndéké-Luka » connue de tout le monde pour ses prises de position contre la communauté musulmane ) vont diaboliser les troupes régulières tchadiennes de la MISCA en faisant croire à l’opinion internationale et nationale qu’elle est de mèche avec les éléments de la SEKEKA mais en vain… les dirigeants de l’Union Africaine vont leur renouveler leur confiance et leur soutien sans faille.

4ème acte : Les éléments Sangaristes vont jouer la carte de l’opposition sanglant avec des relents génocidaires à la Rwandaise entre Chrétiens constitués des « Anti-ballaka » et les civils Musulmans confondus à tort aux éléments incontrôlés de la SELEKA. Ce scénario, s’il s’était concrétisé devrait offrir des arguments supplémentaires aux sangaristes de sensibiliser l’opinion internationale pour un feu vert en vue d’en découdre avec les éléments Tchadiens ou encore, de former une coalition anti-tchadienne en négociant naturellement la participation des forces de la CEAC (déjà sur place) au nom d’une violation de la souveraineté nationale par une troupe « étrangère ». Le départ en masse des ressortissants Tchadiens et des autres communautés musulmanes non tchadiennes de la RCA va mettre à nu ce plan diabolique d’une tuerie à grande échelle. Ainsi, les éléments Sangaristes vont se retrouver en face des « produits » qu’ils ont eux-mêmes contribuer à façonner en l’occurrence, les « Anti-ballaka » incontrôlés qui défient non seulement, les pouvoir en place de la transition mais également, les troupes sangaristes ainsi que celle de la MISCA. Aujourd’hui, la seule sortie de « secours » pour sortir de cet enlisement (dont l’issue ne permet plus aucun doute) qui reste à la France et à son président ( dont la côte de popularité est en baisse constante selon les derniers sondages) semble être l’arrivée des casques bleus ainsi que des troupes européennes dans le théâtre des opérations. Mais que peuvent faire ces troupes d’élite face à une population qui a pris goût à l’argent ou au gain facile à travers le pillage des biens meubles et immeubles des « étrangers » qui sont venus trouver fortune dans la terre de « Zo-kwe-Zo ». C’est cela aussi la justification idéologique de la frange extrémiste des « Anti-ballaka ».

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