Chaque année, de nombreux jeunes obtiennent leur diplôme universitaire mais peinent à trouver un emploi. Ce phénomène des "diplômés-chômeurs" met en lumière une déconnexion entre la formation académique et les réalités du marché du travail. Le manque d'orientation professionnelle adéquate est souvent pointé du doigt, menant à une saturation de certains secteurs et à des difficultés d'insertion pour les jeunes diplômés.
D'autres chemins vers l'accomplissement
Cependant, la réussite ne se limite pas au parcours académique traditionnel. L'expérience, le talent inné, les compétences pratiques et un fort esprit entrepreneurial sont autant d'atouts qui permettent à des individus de prospérer sans être passés par les bancs de l'université. Les métiers techniques comme la maçonnerie, la plomberie, la couture, la mécanique ou l'électricité offrent de réelles opportunités pour ceux qui choisissent des voies moins conventionnelles.
Au Tchad, des exemples concrets illustrent cette réalité. De nombreuses personnes, même illettrées, sont devenues des opérateurs économiques prospères sans avoir jamais fréquenté l'école. Ce n'est pas un cas isolé : dans plusieurs pays africains, des milliers de petits commerçants, artisans ou entrepreneurs réussissent grâce à leur savoir-faire et à leur sens aigu des affaires. Abakar Issa, un couturier d'une trentaine d'années rencontré au marché de Diguel centre, en témoigne : « J'ai quitté le banc de l'école depuis la classe de 3ème. Depuis lors, je me suis lancé dans la couture, et c'est grâce à ce métier que j'arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. »
Repenser la réussite et l'orientation
Il est donc essentiel de repenser notre conception de la réussite. L'école doit continuer à jouer son rôle fondamental dans la construction des savoirs, mais elle ne doit pas être perçue comme l'unique voie vers l'accomplissement. Une valorisation accrue des filières techniques et des parcours alternatifs est aujourd'hui nécessaire.
Offrir aux jeunes une meilleure orientation, plus adaptée aux réalités changeantes du marché du travail, pourrait être la clé d'un avenir plus inclusif et plus prometteur pour tous.