INTERNATIONAL

Le terrorisme a multi-visages


Alwihda Info | Par - 28 Avril 2013


Le terrorisme jihadiste
Par Clifford D. May – Via Middle East and Terrorism | Adapté par Hanna Lévy
Ce qui est arrivé à Boston la semaine dernière a été épouvantable et terrifiant – précisément le résultat que cherchent à atteindre les terroristes. Mais cela aurait pu être pire.


Les politiques de défense ne sont pas créées dans le vide. Elles sont conçues pour répondre aux menaces. Au fil du temps, les menaces changent de telles façons qu’elles sont difficiles à prévoir. Dans le passé, les ennemis de l’Amérique portaient généralement des uniformes et affrontaient des soldats américains sur un champ de bataille étranger. Aujourd’hui, les ennemis de l’Amérique peuvent porter des casquettes de base-ball à l’envers et attaquent des hommes, des femmes, des enfants acclamant des marathoniens un après-midi ensoleillé d’avril en Nouvelle-Angleterre.
 
Ce qui est arrivé à Boston la semaine dernière a été épouvantable et terrifiant – précisément le résultat que cherchent à atteindre les terroristes. Mais cela aurait pu être pire. Cela a été pire le 11 septembre 2001, et cela sera pire encore si nous relâchons notre vigilance, si nous cessons de combattre ceux qui ont juré de nous détruire, si nous refusons de comprendre qui ils sont, ce qu’ils croient et ce qu’ils veulent.

Ils nous ont dit, à plusieurs reprises, qu’ils mènent ce qu’ils appellent le djihad. La politique de l’Administration actuelle et en grande partie celle de l’Administration précédente également, a été d’esquiver une telle terminologie. À une notable exception près : Juste avant, qu’elle ait démissionné, la Secrétaire d’État Hillary Clinton a parlé avec une rare franchise : « Nous sommes maintenant confrontés à une menace djihadiste d’envergure », a-t-elle dit. « Nous devons reconnaître que c’est un mouvement mondial ».

Pourtant, beaucoup de personnes – dans le gouvernement, les médias, les milieux universitaires – refusent de le croire ou du moins refusent de le reconnaître. J’ai été sur le CSPAN du ‘Washington Journal’, cette semaine au programme, Hina Shamsi, directrice du Projet de Sécurité nationale de l’Union américaine pour les Libertés civiles débattait. Elle a déclaré : « Il n’y a aucune guerre mondiale… Il n’y a aucun mouvement djihadiste mondial ».

À propos du massacre de Boston, il y a beaucoup de choses que nous ignorons encore. Mais les preuves disponibles à ce jour ne peuvent que conduire à la conclusion que deux jeunes hommes originaires de Tchétchénie ont commis un acte de terrorisme sur le sol américain en faveur de ce qu’ils croient être un djihad mondial.

Pourquoi un attentat à la bombe et non pas une manifestation – laïque, sans racines islamistes – contre l’occupation de la Tchétchénie par la Russie et en faveur de l’indépendance de la Tchétchénie ? Parce que dans ce cas, l’objectif aurait été Moscou et non Boston.

Également : en août dernier, le frère aîné, Tamerlan Tsarnaev, a associé à sa page You Tube une vidéo intitulée « L’émergence de la prophétie : Les drapeaux noirs de Khorasan ». Comme mes collègues, Tom Joscelyn et Bill Roggio , l’ont souligné, la vidéo est basée sur la croyance djihadiste du Khorasan, une région de l’Asie centrale, que les djihadistes « vont infliger la première défaite contre leurs ennemis dans sa version musulmane d’Armageddon. La bataille finale doit avoir lieu en Orient – Israël, la Syrie et le Liban ».

La vidéo présente, sous fond de musique effrénée, de courageux guerriers et des citations de l’Écriture islamique. Elle met en lumière une ancienne prophétie : Un jour, Allah lèvera une armée de « non-Arabes qui seront de grands cavaliers et qui auront de meilleures armes que les Arabes ». Les Tchétchènes, bien sûr, ne sont pas des Arabes – ils sont originaires du Caucase, ce qui signifie qu’ils sont, littéralement, des Caucasiens.

Les armes utilisées à Boston étaient des engins explosifs improvisés, peu différents de ceux utilisés par les djihadistes autoproclamés pour tuer les troupes américaines en Irak et en Afghanistan. Il est possible, bien que peu probable, que les frères Tsarnaev aient appris à faire ces armes sur Internet sans aide d’instructeur.

Comme les attentats du 11 Septembre, l’attentat de Boston a été terrifiant, imaginez un monde où les djihadistes ont des armes nucléaires. Bientôt, ils en auront : l’État djihadiste iranien est susceptible d’atteindre « la capacité critique » dans environ un an, sauf si des mesures sérieuses sont prises – vraisemblablement par les États-Unis ou Israël – pour l’en empêcher. Les Iraniens, donneront-ils un jour des engins nucléaires à des groupes terroristes comme le Hezbollah ou le Hamas ? Évidemment. Pourquoi pas ?


Il n’est pas simple de construire des stratégies et des structures de défense capables de décourager et, finalement, vaincre ceux qui croient que leur mission – assassiner en masse – est divinement ordonnée et approuvée. Mais c’est ce qui doit être fait. Nous encourons d’énormes risques en n’étant pas sérieux à ce sujet. Comme Hillary Clinton a également déclaré : « Ce que nous avons à faire est de reconnaître que nous sommes dans une lutte à long terme ici… Nous devons avoir une meilleure stratégie ».
 
Une telle stratégie aurait plus de composants que je n’ai d’espace pour les décrire : Mais quelques points méritent d’être soulignés :
 
Dépenses: Par tous les moyens, l'armée américaine devrait poursuivre l’action et établir des priorités. Mais ce n’est pas le moment de couper le budget de la défense.

Iran : Aucune menace n’est plus sérieuse que celle représentée par les théocrates iraniens. Ils pensent qu’ils mènent une révolution mondiale – ils considèrent que les armes nucléaires sont un élément essentiel à cette issue. Les principaux dirigeants terroristes mondiaux, ont également brutalement opprimé leurs propres citoyens – cela indique ce qu’ils vont nous faire à vous et moi. Si la pression économique et la diplomatie continue à échouer, des mesures plus draconiennes devront suivre.

La Corée du Nord : Kim Jong Un est une souris hurlante, mais il démontre l’impuissance américaine – sans aucun doute cela doit faire partie des priorités sur sa liste. Sa rhétorique belliqueuse a incité le Président américain Barack Obama à stimuler les défenses antimissiles sur la côte Ouest, mais il faudra un système de défense antimissile plus complet visant à créer le « parapluie nucléaire » que le Président Ronald Reagan souhaitait et que Clinton – oui, encore, une fois Hillary Clinton – a promis. Un arrêt complet de l’aide occidentale et du commerce avec la Corée du Nord pourrait forcer les dirigeants chinois à accepter la responsabilité de l’enfant terrible.

La guerre non conventionnelle : Les djihadistes dans le pays ou à l’étranger doivent être continuellement surveillés – dans cette posture, il est plus difficile d’organiser des attaques complexes, faisant de nombreuses victimes. Les drones ont prouvé une tactique efficace – pas la stratégie – contre les terroristes et leurs maîtres dans des endroits éloignés et dangereux comme le Waziristan et le Yémen. Le Président devrait continuer à les utiliser, en vertu des règles définies et avec le contrôle du Congrès.

Les Renseignements : Pour avoir une longueur d’avance sur nos ennemis, cela exige un flux constant de renseignements exploitables. Cela débouche, sur l’arrestation et non la mort des terroristes chaque fois que possible, ainsi que sur le fait de les interroger efficacement. Ce n’est pas arrivé récemment. Si Dzhokhar Tsarnaev avait été désigné comme « combattant ennemi », comme le préconisait les sénateurs Kelly Ayotte, Lindsey Graham et d’autres, il aurait été possible de l’interroger longuement et peut-être d’obtenir des renseignements vitaux sur les autres terroristes et d’autres complots. Ensuite, il aurait pu être transféré au système de justice pénale pour le procès. L’Administration Obama a préféré dire à Tsarnaev qu’il avait « le droit de garder le silence ».

Vers la fin de la vidéo Khorasan, le narrateur prône un magnifique djihad qui doit conduire à la victoire finale des Musulmans sur les infidèles. Il déclare : « Personne ne peut arrêter ce jihad ! » En réalité, je crois que l’Amérique peut l’arrêter, avec les stratégies et les structures de défense légitimes. Observer la menace d’un regard éclairé serait la première étape.

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http://israel-chronique-en-ligne.over-blog.com/défense-à-l’époque-du-terrorisme-jihadiste

 
Clifford D. May est président de la Fondation pour la Défense des Démocraties, un institut de politique axée sur la sécurité nationale.

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