COMMUNIQUE

Lettre aux Autorités françaises


Alwihda Info | Par - Җ€BIЯ - - 6 Février 2008


Nous tenons à rappeler ici que nous ne sommes pas « des rebelles à la solde du Soudan », mais des Tchadiens libres et indépendants, pour la plupart issus de l’armée de notre pays, de son administration ou de la diaspora de l’étranger. Nous n’avons qu’un seul objectif : l’établissement d’un régime démocratique et d’un Etat laïc au Tchad.


Monsieur le Président de la République Nicolas Sarkozy,

Monsieur Axel Poniatowski, président de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale,

Monsieur Josselin de Rohan, président de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat,

Messieurs les Députés,

Messieurs les Sénateurs,



La situation du Tchad est extrêmement préoccupante. Le pays est engagé, depuis une quarantaine années, dans une guerre fratricide qui risque de durer encore longtemps si une solution politique n’est pas rapidement trouvée.



A plusieurs reprises, bien avant la récente bataille de N’Djamena, notre Union a fait preuve de bonne volonté en proposant au gouvernement dictatorial du président Idriss Déby des solutions précises et concrètes pour régler pacifiquement la crise. Ces gestes de conciliation n’ont jamais été entendus par le président-dictateur, qui a préféré s’autoproclamer « président à vie » en modifiant la constitution . Pour se maintenir au pouvoir contre la volonté de son peuple, Idriss Déby a recours à des fraudes électorales massives et à l’élimination systématique de ses opposants.



Aujourd’hui notre combat continue. Nos forces sont intactes, prêtes à repartir à la bataille. Nous ne déposerons pas les armes tant qu’un processus réellement démocratique ne sera pas engagé au Tchad.



Mais dans un souci d’apaisement et de responsabilité, pour éviter que le sang tchadien coule à nouveau, nous préférons faire entendre la voix de la raison, ainsi que nous venons de le prouver en nous retirant de N’Djamena, pour éviter un carnage parmi la population civile.



Aussi nous sollicitons l’appui du peuple français, ami de toujours du Tchad, pour que soit organisé sans délai un « Forum national » qui puisse déboucher très vite sur des élections libres et démocratiques, garanties par les grandes organisations internationales telles que l’ONU, l’Union Africaine et l’Union Européenne.



Cette volonté de dialogue que nous réitérons est la seule solution pour éviter que le pays ne se retrouve plongé, pendant des années encore, dans la guérilla et l’instabilité.



Devant le manque total de compréhension qu’a reçu jusqu’ici notre Union de la part du ministère français des Affaires Etrangères et de son ministre Bernard Kouchner, ami de 20 ans d’Idriss Déby qu’il tutoie, nous sollicitons donc l’arbitrage de la France au plus haut niveau : celui du président de la République, Nicolas Sarkozy, des parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat.



Nous tenons à rappeler ici que nous ne sommes pas « des rebelles à la solde du Soudan », mais des Tchadiens libres et indépendants, pour la plupart issus de l’armée de notre pays, de son administration ou de la diaspora de l’étranger. Nous n’avons qu’un seul objectif : l’établissement d’un régime démocratique et d’un Etat laïc.



Il faut noter que plus de 3000 rebelles soudanais lourdement armés par Déby sont à N’Djaména.



Nous sommes également tout à fait favorables au déploiement de la force européenne de l’Eufor, dont nous sommes sûrs qu’elle peut contribuer au retour de la stabilité au Tchad.



Par ailleurs, nous sommes prêts, monsieur le Président de la République, messieurs les Parlementaires, à venir vous exposer, de vive voix, le plan de sortie de crise pacifique que nous proposons.



Dans cette attente, nous vous prions de croire, monsieur le Président, messieurs les Parlementaires, à l’expression de notre respectueuse considération.


Paris, le 05 février 2008

La Représentation de l’Union des forces de la résistance

(RFC-UFDD-UFDDF) en France


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