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AFRIQUE

Malnutrition : la nécessité de réponses rapides et efficaces


Alwihda Info | Par Koffi Dieng - 5 Mars 2023



Malnutrition : la nécessité de réponses rapides et efficaces
Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), dans les 15 pays les plus touchés au monde, plus de 30 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë. Dans sa forme sévère, ils sont 8 millions à être concernés, le Tchad fait partie de ces pays les plus affectés.

Les estimations sont alarmantes. Au Tchad, entre octobre 2022 et septembre 2023, près de 1,8 millions d’enfants de moins de 5 ans seront en situation de malnutrition aiguë. De même pour 275 000 femmes enceintes et allaitantes, si la tendance ne change pas radicalement.

Des conséquences sur plusieurs générations

La malnutrition aiguë est une forme de dénutrition provoquée par une consommation alimentaire insuffisante, ou encore par une maladie. Elle est notamment reconnaissable par une perte de poids soudaine et disproportionnée par rapport à la taille, ou par l’apparition d’œdèmes nutritionnels.

Chez l’enfant, dans sa forme sévère, elle est meurtrière : il a 12 fois moins de chance de vivre qu’un autre enfant bien nourri. Et quand il survit, il rencontre des problèmes de croissance et de développement tout au long de son existence. Pire, il devient plus sensible aux maladies, à l’échec scolaire et à la pauvreté ; dont les répercussions sont inévitables sur les générations futures.

Des effets aux causes

Cette année, les Tchadiens sont privés de leurs moyens de subsistance. Faute certainement au réchauffement climatique, les inondations ont durement touché les zones céréalières. Plus de 1,3 million de personnes sont affectées dans 19 des 23 provinces du pays. Car, plus de 350 000 hectares de champs ont été détruits, et 20 000 têtes de bétails et 80 000 habitations emportées. Les conflits internes et transfrontaliers ont aussi impacté les capacités de production.

Début 2023, la province du Lac est victime de la recrudescence d’incidents contre la population civile. Plus de 380 000 personnes ont fui leurs villages à la suite d’attaques des groupes armés non-étatiques, ce qui représente 58% de la population de la province (657 000 habitants). En 2022, 118 actes de terrorisme y avaient été relevés, 49 cas de criminalité, et 27 cas de conflits armés causant notamment la mort de 285 personnes. Sans compter les 191 enlèvements, les blessés.

Les réponses urgentes

Face à la vulnérabilité de millions d’enfants, les organismes des Nations-Unies ont appelé à une action immédiate et coordonnée pour les protéger. Parmi eux : l’UNICEF (enfance), le HCR (réfugiés), la FAO (alimentation et agriculture), l’OMS (santé) et le PAM (alimentaire). Ils ont accéléré la mise en œuvre du plan d’action mondial de lutte contre l’émaciation infantile, dictant les interventions prioritaires à mener, dans les domaines de la nutrition maternelle et infantile, de santé, d’approvisionnement en eau, d’assainissement, et de protection sociale.

De son côté, la Commission de l’UE a alloué 102,5 millions d’euros d'aide humanitaire en faveur de la région du lac Tchad. Le montant sera réparti entre le Cameroun (17 millions d'euros), le Niger (25 millions d'euros), le Nigeria (34 millions d'euros) et le Tchad (26,5 millions d'euros).



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)