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N'Djamena-Kousseri : des femmes qui bravent les dangers pour nourrir leurs enfants


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 15 Décembre 2021


Le conflit intercommunautaire survenu le 8 décembre 2021 à Kousseri en territoire camerounais influence l'échange commercial. Lundi 13 décembre 2021, au pont de N'gueli dans le 9ème arrondissement de N'Djamena, quartier frontalier, l'ambiance commercial qui fut fluide auparavant n'y est pas. Bien que l’on constate les vas et vient des femmes commerçantes exerçant les petits commerces.


Nous, nous rapprochons de deux agents de différents corps (douanier et policier de l'immigration) pour confirmer cette baisse d'affluence : "comme vous le voyez, la circulation sur le pont n'est pas comme d'habitude. Il y avait tellement d'engouement sur le pont tous les jours. C'est dû à ce conflit certainement. Nous n'avons pas fermé le pont pour permettre à ceux qui fuient la bataille de trouver refuge", explique le douanier.

"Jusqu'à preuve du contraire, l'État camerounais n'a pas encore réagi, nous également en tant que police d'immigration nous observons de près ces familles qui arrivent. Les femmes et les enfants sont en grand nombre. Il y a ceux qui ont également traversé en pirogues. L'État tchadien réagira lorsque ces réfugiés sèmeront des troubles, pour l'instant la situation est calme", précise le policier.

À Kousseri, l'inquiétude plane encore. Les magasins et boutiques sont restés fermés par crainte qu'un autre incident survienne. Oumarou, boutiquier en territoire camerounais, explique "qu'il est encore difficile d'ouvrir les boutiques car la peur y est".

"L'on ouvre lorsqu'un client se présente et on referme après la vente. On ne peut pas ouvrir et faire sortir les marchandises, on risquerait d'être surpris quand ça va reprendre"
, affirme Oumarou.

En territoire tchadien, beaucoup ont bravé la psychose pour traverser. Quelques femmes et jeunes filles rencontrées au cours de la route ont déclaré se justifient : "on ne peut pas rester à la maison, nous sommes habituées bien qu'il y a la bagarre. Nous sommes venues chercher les marchandises, nous avons des enfants à charge. Si tu ne vient pas à Kousseri, ce n'est pas facile".

"La fête approche, il faut chercher de quoi vêtir les enfants", nous dit l'une d'elles. Depuis plusieurs années, elle aide son mari avec son petit commerce. "Les choses sont chères aujourd'hui du fait que les boutiques ne sont pas toutes ouvertes. J'ai juste pris un carton de savons et deux sacs de lessive", précise cette mère de deux enfants.

Le conflit affecte l'échange commercial entre les deux villes voisines. Pour de nombreuses personnes qui traversent quotidiennement la frontière, les autorités des deux pays doivent rapidement trouver des solutions.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)