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Pour une paix durable en RDC et dans la région des grands lacs‏


Alwihda Info | Par RDPC - 9 Octobre 2012



M. Joseph Kabila est président de la République depuis 2001. Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, force est de constater qu’il n’est parvenu, onze années plus tard, à sécuriser le territoire national ni à pacifier la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Pis encore, la présence étatique n’est pas assurée dans certaines contrées. Cela risque de porter préjudice à l’unité nationale, au point de rendre de plus en plus crédible l’hypothèse du démembrement de la région du Kivu. Dans ce contexte défavorable à la cohésion nationale, le plan de sortie de crise préconisé par M. Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), a certes le mérite de mettre les pieds dans le plat. Malheureusement, il pêche sur plusieurs plans, comme nous l'explique Gaspard-Hubert Lonsi Koko.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du Rassemblement pour le développement et la paix au Congo (RDPC). Photo RDPC.

Il est des moments où une crise doit aller jusqu’au bout de son paroxysme. Ainsi est-il inutile de vouloir systématiquement contourner un obstacle. Il faudra au contraire avoir le courage de s’appuyer dessus.
Un négociateur impartial

D’aucuns connaissent le rôle néfaste joué par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi en vue de la déstabilisation de l’Est de la République Démocratique du Congo. Accepter le président ougandais,Yoweri Kaguta Museveni, comme négociateur entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ne pourrait que relever de la naïveté, de l’impuissance et de la complicité. En effet, l’Ouganda, qui mise, comme ses alliés locaux, sur la désintégration de son grand voisin, sera a fortiori juge et partie. Sa partialité ne pourra que renvoyer dos-à-dos les belligérants, et cautionner l’impunité en faveur des criminels réclamés par la Cour pénale internationale.
Coopération militaire France-Ouganda, entraînement au combat urbain. Photo ambassade de France en Ouganda.

La République Démocratique du Congo étant un pays souverain, le Rassemblement pour le développement et la paix au Congo (RDPC) milite pour que l’oubli n’efface à jamais les crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis par les bourreaux des grands lacs. En conséquence, aucun pays impliqué d’une manière ou d’une autre dans les actions relatives aux violences sexuelles, aux violations des droits fondamentaux de la personne humaine, à l’enrôlement de force des enfants dans les groupes armés et au génocide congolais[1] ne doivent faire partie de la médiation. Ainsi, le RDPC demande-t-il au président Joseph Kabila de solliciter ses pairs francophones en vue d’une diplomatie susceptible de convaincre le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda de cesser toute implication, directe ou indirecte, dans la région du Kivu. La Francophonie en particulier, et la communauté internationale en général, devront mener à leur encontre la politique de la carotte et du bâton.
Une assistance militaire aux FARDC[2]
Insigne Opération Turquoise.

Le malheur des populations de l’Est de la République Démocratique du Congo résulte de l’opération Turquoise[3]. La France ayant de ce fait une responsabilité morale au regard des crimes et des violations des droits fondamentaux de la personne humaine à l’encontre des autochtones congolais, le RDPC incite le président Joseph Kabila à demander à son homologue François Hollande pour que la France pèse de tout son poids au Conseil de sécurité des Nations unies. L’objectant consiste à ce que la Monusco reste la force neutre et puisse assister les FARDC dans leur tâche ayant trait à la pacification de la région du Kivu.
Le rôle néfaste des multinationales

D’aucuns savent que le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi ne sont que des bras séculiers de multinationales qui sont intéressées à moindre coût par les richesses dont regorge la République Démocratique du Congo. La non-ingérence de ses entreprises étrangères privera leurs faire-valoir de la région des grands lacs de moyens qu’ils mettent à la disposition des rebelles qui sévissent dans la région du Kivu.

Le RDPC souhaite que le législateur congolais adapte quelques lois nationales aux divers plans anti-corruption, comme la loi américaine contre les pratiques de corruption à l’étranger (Foreign Corrupt Practices Act)[4] et la loi anglaise[5] concernant les poursuites à l’encontre des multinationales dont les maisons-mères n’ont aucun dispositif de prévention adéquat.
L’illégitimité du pouvoir politique

On ne peut continuer d’ignorer l’illégitimité du pouvoir politique en place à Kinshasa, qui ne cesse d’hypothéquer la cohésion nationale. En effet, les conséquences de la crise due aux élections bâclées de 2011[6] ne peuvent qu’encourager le recours aux armes pour sanctionner ceux qui se sont maintenus aux commandes des institutions étatiques indépendamment de la volonté populaire. Sans pour autant sombrer dans les erreurs du passé, allusion, entre autres, au système « 1 + 4 »[7] ayant été mise en place avant l’élection présidentielle de 2006, le RDPC est favorable aux solutions idoines. Ainsi les Congolais de l’étranger doivent-ils être impliqués, au même titre que les acteurs locaux, dans toute initiative relative à la cohésion nationale.

© Jolpress
Documentation

- L’opération turquoise, ou la responsabilité morale de la France ;

- Vœux à la nation congolaise ;

- Nicolas Sarkozy et Paul Kagame : les noces franco-rwandaises.


[1] La mort de six millions de Congolais est reconnue par les Nations Unies (voir rapport du Projet Mapping 2010 concernant les violations des droits de l'homme 1993-2003).

[2] Forces armées de la République Démocratique du Congo.

[3] Cette opération fut mandatée par les Nations Unies, par le vote de la résolution 929, et menée et par l’armée française – sous le commandement du général Jean-Claude Lafourcade du 21 juin au 24 août 1994 – pour le maintien de la paix au Rwanda. La résolution onusienne avait prévu un déploiement français avec des objectifs humanitaires en coopération avec la Mission des Nations Unies au Rwanda (MINUAR). Un pont aérien fut donc réalisé entre Paris et Goma, ayant projeté hommes et matériels à l’Est de la République du Zaïre (l’actuel République Démocratique du Congo).

[4] Elle a été utilisée de manière agressive par des juges américains contre des multinationales, lors de pratiques de dessous de table avérées dans le monde.

[5] Une nouvelle loi anti-pots-de-vin au Royaume-Uni, peut-être la plus dure en l’espèce dans le monde, peut avoir des effets sur la lutte contre la corruption à un niveau global. Votée à la fin de l’année 2010, elle est en principe entrée en vigueur en avril 2011.

[6] Lors de la présentation officielle de son rapport final sur le déroulement des élections du 28 novembre dernier, la Voix des sans voix (VSV) a proposé l’organisation de nouvelles élections. Selon cet ONG, la République Démocratique du Congo connaît une crise de légitimité de pouvoir à cause des irrégularités constatées lors de ces élections. Elle a donc proposé l’instauration d’un dialogue entre Joseph Kabila et l’opposant Étienne Tshisekedi, le président d’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), pour la gestion consensuelle du pays en vue de l’organisation des nouvelles élections. (In La VSV demande l’organisation de nouvelles élections en RDC).

[7] Le pouvoir devait être partagé entre un président : Joseph Kabila et quatre vice-présidents. Le gouvernement d’union nationale, formé le 30 juin 2003, était chargé de mettre en œuvre le processus électoral dont le référendum constitutionnel, organisé les 18 et 19 décembre 2005, constituait la première étape, suivie par les élections présidentielle et législatives en juillet et octobre 2006. Le gouvernement avait aussi pour mission de rétablir l’autorité de l’État dans toutes les provinces, autorité bafouée par les belligérants qui s’étaient répartis leur contrôle administratif et militaire, au gré de leurs alliances et de leurs intérêts économiques.

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Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)
Liberté, Égalité, Sécurité et Prospérité



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