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ANALYSE

Quel rôle pour la femme dans les systèmes de la Choura islamique ?


Alwihda Info | Par Kamal Znidar - 24 Septembre 2016


Dieu, dans Son Noble Livre, dit : {Par le figuier et l'olivier ! Et par le Mont Sinin ! Et par cette Cité sûre ! Nous avons certes créé l'Homme [homme & femme] dans la forme la plus parfaite} Versets 1, 2, 3 et 4 de la Sourate 95.


Quel rôle pour la femme dans les systèmes de la Choura islamique ?
Dans un autre passage coranique, Il dit : {Ô Hommes [hommes & femmes] ! Nous vous avons créé d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux. Dieu est certes Omniscient et Grand-Connaisseur} Verset 13 de Sourate 49.

La femme n'est pas un être qui manque de raison comme il est affirmé par certains Hadiths attribués mensongèrement au Prophète de l'Islam (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui). Elle n'est ni la pire des choses qui existent dans cette planète, ni la source de tous les maux et les problèmes, ni le diable en personne.

Dieu n'a pas créé la femme pour s'occuper uniquement de ses enfants et de son mari. Il n'a jamais limité son rôle à sa perfection de bien-manier un aspirateur, un four, le lave-linge, et masser le corps des hommes après les travaux et les déplacements fastidieux.

Ce joli trésor est loin d'être une esclave ou une bonne. Elle est une perle précieuse qui ne différencie pas beaucoup de l'homme, qui doit étudier, œuvrer et apporter un plus à l'humanité comme le reste des hommes. Dieu a créé les Hommes à partir d'un mâle et d'une femelle, et le plus noble entre les deux, auprès d'Allah, est le plus pieux.

La femme est un être humain que Dieu a créé pour partager la vie avec l'homme et être son acolyte sur terre. Elle est un des secrets de la beauté de ce monde. En son absence, la terre perdra son charme, la vie perdra sa valeur, et son goût deviendra fade voire amer.

La femme, c'est la mère courageuse qui a souffert pour nous ramener au monde et lutté ardemment pour nous rendre des hommes. Elle est aussi la sœur, l'épouse et la fille… ces étoiles étincelantes qui rayonnent la vie de l'homme et qui méritent notre respect, notre amour et toutes les joies du monde.

Dieu, le Tout Puissant, dit dans Son Saint Livre : {Et dis : "Œuvrez, car Dieu va voir votre œuvre, de même que Son Messager et les croyants, et vous serez ramenés vers Celui qui connaît bien l'invisible et le visible. Alors Il vous informera de ce que vous faisiez"} Verset 105 de la Sourate 9.

Dans un autre passage coranique, Il dit : {Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Dieu, car Dieu est, certes, dur en punition !} Verset 2 de la Sourate 5.

Ces deux commandements divins s'adressent aux hommes et aux femmes. Les deux doivent œuvrer et s'entraider dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété. Les deux doivent bosser ardemment et s'entraider harmonieusement afin de contribuer au progrès de leur monde.

La femme doit être un agent actif qui veille sur le respect de la Loi et l'apport d'un plus à la société. Elle doit être une machine humaine dynamique qui bosse ardemment pour rendre service à sa nation, et pourquoi pas à l'humanité toute entière.

La femme est une représentante de la communauté musulmane qui doit veiller à être exemplaire dans la vie scolaire, universitaire, professionnelle et sociale. Elle doit être l'exemple d'une citoyenne typique qui réussit dans sa vie privée et s'engage dans la vie sociale.

La femme doit être active dans les organisations bénévoles. Elle doit être une âme charitable qui soutient les personnes moins privilégiées et traite justement et gentiment les non-musulmans et vit en harmonie avec eux.

La femme doit être une voix qui encourage les musulmans à agir contre la pauvreté et la faim dans le monde. Elle doit être une force qui défend les libertés individuelles et combat les injustices contre les humains qu'ils soient musulmans ou non.

La femme doit inculquer que si elle ne s'occupe pas de la politique, c'est la politique des hommes qui est souvent machiste et sexiste qui va s'occuper d'elle et rendre sa vie infernale sur terre.

LA FEMME ET LA MISSION PROPHETIQUE

On ne connait pas de femmes qui ont joué le rôle de Prophètes ou Messagères. Les Prophètes et Messagers que nous connaissons étaient tous des hommes. Mais cela ne veut pas dire que l'homme est meilleur que la femme. Cela ne veut pas dire que Dieu a voulu que les grandes missions soient seulement assurées par l'homme.

Ce choix divin n'est pas une dévalorisation ou une exclusion de la femme. La femme n'est pas une bonne ou une esclave que Dieu a créé pour servir l'homme. Cette créature est un être humain qu'Allah a créé pour coopérer avec l'homme et être son acolyte sur terre.

Il n'y a pas de différence entre homme et femme, comme il a été déjà dit en haut. Dieu ne fait pas de distinction entre les deux. Pour Lui, les deux sont pareils… et le plus noble entre eux est le plus pieux.

Le fait qu'Il n'a -d'après ce que nous connaissons- jamais désigné la femme en tant que Prophète ou Messagère ne peut pas s'expliquer comme une sous-estimation ou une exclusion de la gent féminine.

Ce choix a été toujours dicté par la nature machiste des sociétés concernées par Son Message. Ces sociétés excluaient la femme et n'acceptaient le débat qu'avec des hommes.
Une mission prophétique accomplie par une femme aurait été -à l'époque- vouée à l'échec dès son départ.

Pour que cette mission ait une chance de réussite, il fallait donc que le Prophète ou le Messager soit de sexe masculin. Seuls les hommes étaient bien-placés pour se déplacer, rentrer en contact avec les différentes sociétés et leur transmettre le Message d'Allah. Seuls eux étaient capables de supporter la pénibilité des missions prophétiques.

La vie des Prophètes et Messagers n'était jamais facile. Ces hommes dans le cadre de leur mission ont été moqués, insultés, persécutés, mis en prison, chassés de leur monde, etc. Pire encore, une bonne partie a été assassinée voire châtiée jusqu'à la mort.

Confier cette mission à une femme aurait été donc insensé. Déjà ces mondes ne prenaient pas au sérieux le discours des femmes, perçues comme "êtres qui manquent de raison". En plus ces dernières ne menaient pas une vie qui va leur permettre d'affronter les risques de la mission prophétique.

LES FEMMES ET LA GOUVERNANCE DU MONDE MUSULMAN

La femme est un Homme comme le reste des humains de cette terre. L'Islam, dans son volet politique, ne fait pas de distinction entre la gent féminine et la gent masculine. Les deux sont pareilles. Elles bénéficient des mêmes droits et sont chargées des mêmes responsabilités.

Ces Hadiths qui dévalorisent et méprisent la femme n'ont rien d'islamique. Ils sont des Hadiths inventés par des machistes et attribués mensongèrement au Messager pour légitimer l'exclusion de la femme et sa privation d'une grande partie de ses droits.

La femme, comme l'homme, a un rôle à jouer dans la da'awa islamique. Elle, aussi, est demandée de recommander le bien et combattre le mal. Comme lui, elle a un rôle à jouer dans la construction de son monde. Elle, aussi, est ordonnée de payer les impôts et contribuer au progrès de sa société que ça soit par les idées ou par les œuvres.

La femme a un mot à dire sur les affaires de son monde comme tout citoyen du monde de l'Islam. Elle peut faire des propositions, s'opposer à des lois et des politiques, etc. Si elle le veut, elle peut même postuler au poste de chef d'Etat.

Personne n'a le droit de la priver de ses droits (inclus son droit de postuler au pouvoir ou à la Khilafat). Personne n'a le droit de la priver de sa liberté d'expression et de son rôle consultatif dans la gestion des affaires du monde de l'Islam.

Au passé, nombreux étaient les spécialistes du fiqh islamique qui ont offert à la femme le droit d'être Qadi (magistrat). Mais aucun de ces spécialistes ne lui a offert le droit d'occuper le poste du Calife.

Pourquoi Qadi, oui et non pour le poste du Calife ?! Ceci s'expliquait par les spécificités de ce poste et la nature des missions assurées par ce plus haut responsable du monde de l'Islam. Et précisément, par le coté guerrier qui ne pouvait pas s'assurer par les femmes à l'époque.

Mais aujourd'hui, les mentalités et les normes ont changé. On ne vit plus le moyen-âge. Il n'est plus nécessaire que l'Homme le plus fort du système soit un guerrier qui fait peur à tous ses adversaires. Exclure la femme de ce poste n'a aujourd'hui aucun sens.

Dieu, le Très Haut, dit dans Son Noble Livre : {Ceux qui ont cru et qui placent leur confiance en leur Seigneur, qui évitent [de commettre] des péchés les plus graves ainsi que les turpitudes, et qui pardonnent après s'être mis en colère, qui répondent à l'appel de leur Seigneur, accomplissent la Salat, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons, et qui, atteints par l'injustice, ripostent} Versets 36, 37, 38 et 39 de la Sourate 42.

A l'heure actuelle, si des musulmans et des musulmanes voient dans une femme, l'être le plus apte et le plus compétent pour gérer leurs affaires, qu'ils votent et optent pour elle en tant que parlementaire, présidente voire même Calife dans le monde de l'Islam.

LA FEMME ET LE DROIT D'ETRE IMAM

Le machisme est un ensemble des idéologies qui :
- stipulent que l'homme est un être supérieur à la femme ;
- sacralisent et favorisent la gent masculine ;
- légitiment l'humiliation de la femme et la privation de ses droits.

Le machisme est la phobie de la montée des femmes dans un monde égalitariste et méritocratique où la concurrence (religieuse, politique et socioprofessionnelle) sera pure et parfaite. Il est une tendance qui cherche à discréditer la gent féminine par l'invention des stéréotypes dévalorisant la femme et limitant son rôle.

Les arabes, à l'époque de la Djahiliya, étaient des machistes jusqu'aux os "Pareil pour les arabes de la Seconde Djahiliya, alias l'époque actuelle". Ils étaient des barbares qui considéraient la femme comme une souillure qui doit être enterrée vivante.

L'Islam est venu pour honorer la femme et mettre fin à sa souffrance dans les systèmes arabes fondés sur une idéologie purement machiste et sexiste. Ce dogme est venu pour dire au monde machiste qu'il n'y a pas de différence entre l'homme et la femme et que le plus noble entre les deux est le plus pieux.

L'Islam est une religion qui proclame l'égalité devant la Loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de statut socioprofessionnel, de race, de sexe ou de religion. Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Ils sont tous libres, tous responsables des affaires de leur monde et décideurs de leurs actions collectives.

Dieu n'a rien dit à propos de l'imamat. En parcourant le Coran de haut en bas et de bas en haut, on ne trouvera pas une seule Loi interdisant à la femme d'être imam ou un seul texte coranique affirmant que cette mission doit s'assurer seulement par les hommes.

Ces stéréotypes dévalorisant la femme et limitant son rôle, sont des Hadiths inventés par des machistes qui ont été attribués mensongèrement au Messager pour légitimer l'exclusion de la femme et sa privation de ses droits (inclus le droit d'être imam).

L'imamat de la femme était et il est toujours sujet de divergence entre les différents imams des courants de l'Islam. Des imams l'ont catégoriquement interdit dans les prières mixtes. C'est le cas d'Ash-Shâfi'î, Al-Nawawi et Ibn Hazm à titre d'exemple.

D'autres l'ont entièrement permis. Ceci fut l'avis d'Abû Thawr, Al-Mouzni et Tabari. Le reste (Ahmad Ibn Hanbal, Mohammed Ibn Tamim, Abou Al-Khattab Al-Kalwadani, etc.) l'a autorisé mais seulement dans les Tarawihs et les prières surérogatoires.

Moi, je la considère comme sujet de la Choura, une partie de ces affaires que Dieu a laissé à l'estimation des Hommes (hommes & femmes). Si un groupe de musulmans accepte d'être dirigé par une femme dans ses prières, qu'il le fasse… il n'y a rien qui l'empêche de le faire.

UN ECLAIRAGE SUR LA QIWAMA

La Qiwama n'est ni asservissement des femmes ni atteinte à l'identité féminine. Ça ne signifie pas l'exclusion de la femme et sa privation de son droit de devenir politicienne et chef d'Etat même… ça ne veut pas dire, faire de la politique une affaire des hommes et rien d'autres que les hommes.

La Qiwama est une forme de galanterie et d'altruisme masculins. Elle est une culture islamique qui rend les hommes des êtres prédisposés à servir la femme et veiller sur son bonheur et sa réussite. Son concept n'a vraiment aucun lien avec cette culture de la Djahiliya fondée sur l'avidité masculine et l'envie de prédominer et s'accaparer les clefs du pouvoir.

La Qiwama est un comportement social qui n'a aucun lien avec les enjeux et calculs politiques. Son principal et unique objectif est rendre service à la femme et s'assurer qu'elle soit satisfaite et heureuse. Malheureusement ce sens a été détourné par les hypocrites du monde musulman et est devenu synonyme d'asservissement et persécution des femmes.

À cause de ces ennemis de la femme "ces symboles de la seconde Djahiliya" et leurs mystifications religieuses, on a oublié le véritable sens de la Qiwama. Nous avons oublié qu'elle est un ensemble de règles et de procédures ayant comme objectif de traiter les femmes correctement et leur rendre la vie facile et si c'est possible paradisiaque.

Laisser passer la femme en premier, lui offrir la place dans les bus bondés, l'aider à monter ses valises et les placer dans le compartiment d'un train, venir à son aide en la voyant porter une charge lourde dans un sac, un paquet, etc., payer son ticket de bus ou la tarif du taxi… Combien sont les musulmans qui font toujours ça ?

Aujourd'hui, les hommes ne parlent de la Qiwama que quand il s'agit de vouloir priver la femme de sa liberté et ses droits. Ceux qui emploient ce concept dans son véritable sens sont devenus très rares. Limite inexistants, les hommes qui ont compris que la Qiwama, c'est être gentleman, romantique, artiste du bonheur des femmes et pas machiste et sexiste.

Ceci a nuit à la situation de la femme au monde musulman… aussi à l'image de cette belle religion de l'Islam qui est devenue à cause de la mauvaise compréhension de la Qiwama et ce qu'elle a produit comme dégénérescence des mœurs masculines synonyme d'une religion antiféministe qui ne donne naissance qu'aux artisans des malheurs de la gent féminine.

LA PLACE DE LA FEMME DANS LES DEBUTS DU MONDE DE L'ISLAM

La femme a prêté serment d'allégeance au meilleur homme qu'a connu l'histoire humaine (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui). Elle était sa partenaire dans le monde des affaires comme elle était sa partenaire dans le monde de la politique.

Elle participait à ses voyages commerciaux comme elle participait à ses guerres : ces guerres dans lesquelles elle avait montré une bravoure majestueuse qui ne différenciait en rien de la bravoure des hommes.

La femme contribuait à la défense des intérêts de l'Islam et des musulmans, participait aux consultations et prenait part aux grands débats. Comme tout citoyen du monde musulman, elle avait un avis qui doit être écouté et un mot à dire sur les affaires et les décisions de la nation.

La femme a une place très spéciale dans l'histoire du monde musulman. Elle est le premier Homme qui s'est converti à l'Islam et le premier musulman qui a offert son soutien à Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui).

La femme est le premier être humain qui a aidé le Messager de Dieu dans sa lutte et sa mission prophétique. Toujours, c'est elle qui a donné naissance à la première université islamique qu'a connu l'histoire du monde de l'Islam.

Dieu quand Il a ordonné aux épouses du prophète (que Dieu les agrée toutes) de rester dans leurs foyers, il ne les a pas ordonné ça pour s'occuper de l'éducation des enfants et des tâches ménagères mais pour s'occuper de l'apprentissage des sciences coraniques et la sagesse prophétique.

L'objectif de cet ordre divin était de faire de ces femmes les enseignantes qui vont assurer la transmission de la culture et du savoir islamique au reste des musulmans surtout après la mort de Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) et pas autre chose.

RETROGRADATION DE LA SITUATION DES FEMMES AU MONDE MUSULMAN

La femme, on est censé la protéger. Et au lieu de la protéger, on a violé ses droits et on l'a persécuté. On est censé contribuer à son bonheur et sa réussite. Au lieu de ça, on l'a enfermé entre quatre murs et on a fait d'elle une des plus malheureuses créatures de ce monde.

Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) a libéré la femme de sa soumission aux hommes des sociétés machistes. Mais ceci n'a malheureusement pas duré longtemps. Quelques années après, la femme musulmane va devenir une nouvelle fois "soumise" avec l'effondrement du règne des califes bien-guidés (que Dieu les agrée tous).

La femme a prêté serment d'allégeance à Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) et participé à l'élection des califes bien-guidés (que Dieu les agrée) qui ont gouverné le monde musulman après sa mort. Mais après la fin de leur règne, elle a été exclue du monde politique et privée de son droit de participer au choix des gouverneurs.

Depuis la montée des omeyyades au pouvoir, la femme a cessé de participer aux consultations et prendre part aux grands débats. L'évolution politique qu'a connu le monde musulman après le départ d'Ali, le dernier des califes bien-guidés (que Dieu l'agrée), a fait perdre aux femmes le poids politique qu'elles ont gagné avec l'arrivée de l'Islam.

A l'époque de Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) et des califes bien-guidés (que Dieu les agrée tous), la femme avait un avis qui doit être écouté et un mot à dire sur les affaires et les décisions de la nation. Mais avec les omeyyades, la politique va devenir une affaire des hommes où il n'y a plus de la place pour la présence féminine.

La femme a payé le prix fort de ces changements politiques. Après avoir pris part aux grands événements de la vie sociale et politique à l'époque du règne du Prophète et des califes bien-guidés, elle est devenu au meilleur des cas un objet de décor ornant la cour des monarques, les sièges du gouvernement, du parlement et des partis politiques.

Grâce à l'arrivée de l'Islam, elle s'est débarrassée de sa soumission aux hommes et est devenue un être libre. Elle a pris confiance en elle et est devenu un pilier majeur de la société musulmane qui ne se limitait pas à une simple coopération avec les hommes dans la construction de leur monde mais qui marquait le fiqh islamique par son emprunte.

L'Islam a incité les femmes à la participation politique et sociale. Il les a exhorté de s'affirmer, s'imposer et participer dans la sphère publique. Ceci a été parfaitement respecté à l'époque du règne du Messager et des califes bien-guidés. Hélas ! A la fin de cette période dorée de l'Islam politique, c'est le contraire qui leur a été demandé et imposé par la force.

L'Islam avait comme objectif, l'émergence de générations de grandes femmes qui vont marquer l'histoire humaine par leurs idées et leurs œuvres dans tous les domaines de la vie sociale, politique, culturelle, scientifique, économique, etc. Mais ceux qui ont dirigé le monde après la fin du règne des califes bien-guidés avaient une vision opposée à tout ça.

Pour justifier cette vision, des hadiths attribués mensongèrement à Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) ont été inventés. Ils mettent en doute les capacités cérébrales de la femme, la présentent comme être qui manque de raison et ne sert ni à gouverner le monde musulman ni à être consulté sur les affaires de ce monde.

Ces hadiths n'ont pas seulement fait perdre à la femme sa place politique mais l'ont aussi fait perdre sa reconnaissance sociale et le respect qu'elle avait. Devenus sources de vérité absolue, la femme est devenue aux yeux des musulmans un être inférieur qui ne sert qu'à l'occupation des tâches ménagères, l'exploitation sexuelle et l'éducation des enfants.

Cette conception a privé la femme de son droit de choisir son mari. Elle manque de raison, c'est donc à son tuteur de choisir son mari ! En la laissant choisir, elle fera des mauvais choix ! Elle n'est pas prédisposée à prendre les meilleures décisions et faire le bon choix ! C'est ce qu'on pensait de la femme, c'est comme ça qu'on la concevait, à cause de ces hadiths.

Son mari peut se marier une nouvelle fois, elle n'a pas le droit de se prononcer sur sa polygamie. Elle n'a qu'à accepter la situation et se la fermer. Pourtant, en Islam -le vrai-, la femme a un mot à dire sur la polygamie de son mari. Si elle dit "non", l'homme soit il se soumet à sa volonté soit il divorce et verse ce qui reste de la dot et le reste des charges.

N'ayant pas de travail, un niveau d'études élevé et une source de revenus, la femme n'a qu'à accepter l'enfer dans lequel elle vit. Que le mari épouse une nouvelle femme, qu'il l'agresse verbalement ou physiquement, qu'il la trahisse avec une prostituée ou une maitresse, la femme est très mal-placée pour imposer son respect et mettre de l'ordre dans sa vie.

Dieu n'a autorisé la violence physique à l'homme que pour se défendre et protéger ses enfants et ses biens face à ces femmes qui battent leurs maris, leurs enfants, et cassent les biens de leur domicile conjugal quand elles se mettent en colère. Mais s'il l'utilise en dehors de ça, la femme ne peut ni se défendre ni le plaindre aux tribunaux.

Le fait que la femme ne travaille pas et qu'elle manque de source de revenus l'handicape et la contraint d'accepter des situations inacceptables et de vivre dans des conditions de vie inhumaines. Financièrement, elle est très dépendante de son mari. Aussi, la société machiste dans laquelle elle vit exclue les divorcées et leur prive de leur droit d'avoir une nouvelle vie.

La compréhension de "restez dans vos foyers" a été détournée. Dieu quand Il a ordonné aux épouses du prophète (que Dieu les agrée) de rester dans leurs foyers, il ne les a pas ordonné ça pour s'occuper de l'éducation des enfants et des tâches ménagères mais pour s'occuper de l'apprentissage des sciences coraniques et la sagesse prophétique.

Cet ordre divin qui s'adressait aux épouses de Muhammad (que Dieu les agrée toutes) avait comme finalité de faire de ces femmes les enseignantes qui vont assurer la transmission de la culture et du savoir islamiques au reste des musulmans surtout après la mort de Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui).

Mais ce texte coranique a été détourné de son sens. Et le mauvais sens qui lui a été attribué a été généralisé sur toutes les femmes et utilisé pour justifier leur privation de leur liberté et de la plus grande partie de leurs droits… ce qui a rendu la vie de la femme infernale au monde de l'Islam.

En prenant au sérieux cette falsification religieuse, ces interprétations de l'Islam œuvres des machistes du monde musulman, on finira par se croire que cette religion censée être féministe dénie le principe d'égalité et offre aux femmes un statut inférieur qui les maintient dans une infériorité patente vis-à-vis des hommes.

Pire qu'un être qui manque de raison et ne sera jamais droit, ces interprétations considèrent la femme comme porte-malheur et l'affliction la plus nocive aux hommes. Elles font de la femme une esclave chèrement achetée pour s'occuper des travaux domestiques et l'éducation des enfants.

Toujours selon ces interprétations antiféministes, ce morceau de chair destiné au plaisir des hommes n'a pas le droit de sortir que pour satisfaire ses besoins naturels. En cas de transgression de ces règles, la femme va être torturée. Pire que ça, elle risque d'être accusée d'apostasie et condamnée à la peine de mort en cas de dénonciation de ces normes.

A cause de cette culture, la situation des femmes est devenue catastrophique. Privée de son droit d'aller à l'école, privée de son droit de sortir tout court et de respirer librement un peu d'air, ses déplacements sont devenus limités à deux sorties : une de la maison de ses parents vers celle de son mari et l'autre de son domicile conjugal vers le lieu de son enterrement.

Fini l'âge d'or de la femme musulmane. Révolue cette ère dans laquelle la femme était un Homme qui ne différenciait pas des autres hommes. La considération de ces hadiths et ces tafassirs comme "authentiques" a perverti les musulmans… elle les a fait oublier que le Messager d'Allah avait dit : "N'honore la femme que le noble et ne l'offense que l'ignoble".

Aujourd'hui, on est au 21ème siècle et ces sources continuent d'influencer le comportement de la plus grande partie des hommes musulmans. Malgré ses réussites aux différents mondes estudiantin, professionnel, associatif et politique, la femme est toujours perçue comme être inférieur, être qui manque de raison, par les insensés des mondes arriérés.

Ces insensés disent qu'il ne réussira jamais un peuple qui a confié les clefs de son pouvoir à une femme. Mais quand on voit ce qui se passe sur terre, on trouve que ce sont ces sociétés qui ont exclu la femme qui ont cessé de goûter à la réussite… par contre, les mondes ne faisant pas de distinction entre homme et femme sont des mondes très avancés.

Ces sources ont souillé et souillent toujours l'image de l'Islam. A cause de ces références, cette religion est aujourd'hui mal-vue et mal-comprise. L'Islam est devenu synonyme d'une idéologie dans laquelle la liberté et les droits de la femme n'ont pas de la place. Il est devenu aux yeux de beaucoup de monde une religion antiféministe.

Pourtant, parmi les principaux objectifs de l'Islam, la libération de la femme. L'Islam n'était jamais machiste, mais au contraire. Muhammad (que le salut et la bénédiction d'Allah soient sur lui) était féministe jusqu'aux os. Il a bataillé pour un changement de mentalité et pour que la femme soit respectée et considérée comme être qui ne différencie pas de l'homme.

La femme, aux sociétés arabes de la Djahiliya, ne prêtait pas serment d'allégeance, on ne la consultait pas sur les affaires de la nation, ne participait pas aux guerres, n'avait pas de droit à l'héritage, on n'acceptait pas son témoignage. Pire que ça, perçue comme une honte, on l'enterrait à sa naissance vivante.

Tout ça va changer avec l'arrivée de l'Islam et la montée de Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) au pouvoir. Sous son règne et aussi sous le règne des califes bien-guidés, la femme a bénéficié d'une liberté et des droits dont elle n'a jamais bénéficié avant. Malheureusement, cette situation s'est détériorée avec les omeyyades.

La fin du règne des califes bien-guidés (que Dieu les agrée) a été synonyme de la fin de l'âge d'or de la femme musulmane. Avec la chute de ce règne, la femme est devenue une créature qu'on assimilait à un animal. Même dans les tafassirs du Coran, nombreux sont les exégètes qui ont parlé de la gent féminine comme espèce animale et pas en tant qu'espèce humaine.

Ceci a rendu la vie de la femme, qu'elle soit musulmane ou non, infernale au monde musulman. Ceci a suscité la colère d'Allah et causé l'effondrement de ce monde. Allah donne un répit, mais ne néglige jamais. Les musulmans, en s'obstinant dans leur péché, leur humiliation et leur persécution des femmes, Dieu a fini par les châtier et châtier leur monde.

Pauvreté, chômage, crises économiques, retard sur tous les plans, insécurité, perte de Jérusalem… tout ça est partiellement causé par l'humiliation et la persécution de la femme. Tout ça est partiellement dû au changement de mentalité et l'évolution des valeurs que le monde musulman avait connu avec la montée au pouvoir des omeyyades.

Au milieu de cette rétrogradation politique, le monde musulman a connu des périodes dans lesquelles la liberté et les droits de la femme ont été respectés. Mais malheureusement, ces périodes rayonnantes de l'histoire de la femme dans le monde de l'Islam ne durent jamais longtemps. Quelques années de lumière et après la situation dégénère.

(*) Kamal Znidar, écrivain marocain, auteur du livre "Islam : meilleure religion au monde"



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