Le rapport statistique mensuel de données de l’Éducation en Situation d’Urgence publié le 31 janvier 2024, par le ministère de l’éducation nationale du Burkina Faso, fait état de 5 319 structures éducatives fermées en date du 31 mars 2024.
818 149 élèves dont 394 293 filles et 24 281 enseignants sont impactés. La crise sécuritaire dans la région du Sahel est à l’origine d’une hausse de plus de 70 % des violations graves commises à l’encontre des enfants. Des groupes armés djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État Islamique au Sahel (EIS), s’opposent à l’enseignement, en commettant des attaques sur les écoles ou toute autre forme de structures éducationnelles.
Les atrocités des terroristes ont des répercussions psychosociales, au point que certains élèves refusent de retourner dans leurs anciennes écoles. Il en est de même pour les enseignants victimes d’enlèvements, tortures ou d’exécutions sommaires. La brutalité et la terreur des exactions commises par ces groupes armés entraînent des fermetures d’écoles, ainsi que le retrait d’enfants des établissements scolaires. Des faits qui ont un impact direct sur la qualité de l’enseignement. La Banque Mondiale fait état d’un taux alarmant de 90% des enfants ne sachant lire, révélant une lacune évidente d’alphabétisation et calcul de base. « Cette crise a des conséquences sur l'éducation non seulement à travers la fermeture des écoles, des abandons scolaires, mais aussi des insuffisances des ressources publiques qui sont allouées à l’éducation », relate Miriem Cisse chercheuse au West Africa Think Thank (WATI).
La défense au détriment de l’éducation
L’absence d’enseignants et de moyens éducatifs est une autre conséquence de l’insécurité. La crise sécuritaire a aussi réorienté les priorités des politiques publiques en terme de budget. Ainsi, les dépenses de la défense ont fortement augmenté au détriment des dépenses pour l’éducation. D’autre part, l’insécurité liée à un chômage endémique ainsi qu’a une fragilité des ménages encourage le développement de stratégies néfastes comme le travail des enfants, les mariages forcés, l’enrôlement des jeunes dans les groupes armés. En plus de tous ces facteurs, les déplacements de populations fuyant les violences reportent sur les systèmes scolaires des pays voisins tels que la Côte d’Ivoire ou le Bénin une pression supplémentaire.
Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaire (OCHA) rapporte un bilan de plus de 2 millions de déplacés depuis 2016. « L'éducation est en état de siège en Afrique de l'Ouest et centrale. Le ciblage délibéré des écoles et le déni systémique de l'éducation en raison des conflits ne sont rien de moins qu'une catastrophe. Chaque jour où un enfant n'est pas scolarisé est un jour volé à son avenir et à celui de sa communauté », déclare Hassane Hamadou, Directeur régional du Norvegian Refugee Council (NRC) pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
Le système éducatif de la population Sahélienne est assombri par des violences alors qu’il pourrait être un élément essentiel de lutte contre la pauvreté et permettre le développement durable pour la paix. Les autorités au pouvoir doivent en faire une priorité pour endiguer une situation ou les inégalités s’amplifient à mesure qu’une crise sécuritaire, humanitaire et sociale grandi.
818 149 élèves dont 394 293 filles et 24 281 enseignants sont impactés. La crise sécuritaire dans la région du Sahel est à l’origine d’une hausse de plus de 70 % des violations graves commises à l’encontre des enfants. Des groupes armés djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État Islamique au Sahel (EIS), s’opposent à l’enseignement, en commettant des attaques sur les écoles ou toute autre forme de structures éducationnelles.
Les atrocités des terroristes ont des répercussions psychosociales, au point que certains élèves refusent de retourner dans leurs anciennes écoles. Il en est de même pour les enseignants victimes d’enlèvements, tortures ou d’exécutions sommaires. La brutalité et la terreur des exactions commises par ces groupes armés entraînent des fermetures d’écoles, ainsi que le retrait d’enfants des établissements scolaires. Des faits qui ont un impact direct sur la qualité de l’enseignement. La Banque Mondiale fait état d’un taux alarmant de 90% des enfants ne sachant lire, révélant une lacune évidente d’alphabétisation et calcul de base. « Cette crise a des conséquences sur l'éducation non seulement à travers la fermeture des écoles, des abandons scolaires, mais aussi des insuffisances des ressources publiques qui sont allouées à l’éducation », relate Miriem Cisse chercheuse au West Africa Think Thank (WATI).
La défense au détriment de l’éducation
L’absence d’enseignants et de moyens éducatifs est une autre conséquence de l’insécurité. La crise sécuritaire a aussi réorienté les priorités des politiques publiques en terme de budget. Ainsi, les dépenses de la défense ont fortement augmenté au détriment des dépenses pour l’éducation. D’autre part, l’insécurité liée à un chômage endémique ainsi qu’a une fragilité des ménages encourage le développement de stratégies néfastes comme le travail des enfants, les mariages forcés, l’enrôlement des jeunes dans les groupes armés. En plus de tous ces facteurs, les déplacements de populations fuyant les violences reportent sur les systèmes scolaires des pays voisins tels que la Côte d’Ivoire ou le Bénin une pression supplémentaire.
Le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaire (OCHA) rapporte un bilan de plus de 2 millions de déplacés depuis 2016. « L'éducation est en état de siège en Afrique de l'Ouest et centrale. Le ciblage délibéré des écoles et le déni systémique de l'éducation en raison des conflits ne sont rien de moins qu'une catastrophe. Chaque jour où un enfant n'est pas scolarisé est un jour volé à son avenir et à celui de sa communauté », déclare Hassane Hamadou, Directeur régional du Norvegian Refugee Council (NRC) pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
Le système éducatif de la population Sahélienne est assombri par des violences alors qu’il pourrait être un élément essentiel de lutte contre la pauvreté et permettre le développement durable pour la paix. Les autorités au pouvoir doivent en faire une priorité pour endiguer une situation ou les inégalités s’amplifient à mesure qu’une crise sécuritaire, humanitaire et sociale grandi.