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Tchad : La fausse pénurie d’essence réapparaît


Alwihda Info | Par ATPE - 23 Mai 2015



Tchad : La fausse pénurie d’essence réapparaît
Tchad : La fausse pénurie d’essence réapparaît
Depuis plusieurs jours, la quasi-totalité des stations-services que compte la ville de Moundou sont restés vides d’essence, sauf le gasoil. Par contre, les détaillants font le plein de leurs
tables. C’est à se demander si les stations d’essence ne se sont pas vidées au profit des vendeurs informels. Une situation qui perdure à Moundou depuis plus d’un mois.  D'aucuns parlent d'une fausse pénurie entretenue, d’autres s'insurgent contre la Société des Hydrocarbures du Tchad (STH) qui n'arriverait plus à ravitailler la ville en quantité et en temps réel. Des versions diverses qui alimentent les conversations dans la capitale économique. Les autorités, vers lesquelles les yeux sont tournés, multiplient des efforts mais apparemment en vain.
 
« Nous avons l'impression que certains tchadiens sont méchants envers les autres », déplorait le nouveau Gouverneur de la région, le lendemain de son installation, et aussitôt après avoir trouvé le dossier du carburant sur sa table. Lors de la série de prises de contact avec les différentes couches logonaises, et notamment avec les gérants des stations-services, Ahmadaye Abdelkerim Bakhit a insisté sur une gestion règlementaire de la dotation du super destiné à la ville de Moundou. Il avait également compté sur la bonne foi des consommateurs pour que cette pénurie artificielle soit rapidement jugulée.
 
Mais jusqu’à présent,  la fièvre n’est pas retombée et les démons de la pénurie sauvage vécue l’an dernier hantent encore les esprits à Moundou. A tel point que dès qu’une station est alimentée, des longues files d’attente des motocyclistes se constituent. « Nous réalisons que certains de nos compatriotes ne veulent pas qu'on vive en paix », vocifère un consommateur qui s'interroge sur le déclenchement de cette « pénurie » qui perdure. Ils ne manquent pas de déplorer le comportement antinational de certains responsables des stations d’essence qui, à leurs yeux, agissent en complicité avec les détaillants. D’autres évoquent un double jeu orchestré par des commerçants véreux, qui vident nuitamment les stations pour faire la surenchère afin d’arrondir leurs chiffres d’affaires.
 
Une vente florissante dans l’informel
 
Au plus fort de la crise passée, des instructions fermes des autorités ont même été données aux gérants des stations-services de ne pas servir un client au-delà de cinq litres, de même qu’il était formellement interdit de prendre le carburant dans les bidons. Mais à peine l’orage passé, l’on est revenu à la case de départ.  Ces derniers jours, ce sont d’ailleurs les détaillants  qui sont le plus rapidement servis. Chaque vendeur à la sauvette fixe à sa guise son prix, qui varie d’un point de vente à un autre. Quand bien même que les stations d’essence sont vides, les rues fleurissent de bouteilles de carburant. Hormis les stations-services dont le prix fixé demeure à 525F CFA, le litre d’essence coûte au-delà de 750F CFA voire 900F dans les zones reculées.
 
Comme il fallait s’y attendre, les responsables de ces stations, eux, tiennent le même langage.  Ils réfutent à l’unisson et à qui veut les entendre que les allégations formulées contre eux sont fausses. « Nous avons toujours servi les clients selon les instructions données par les autorités locales, et nous n’avons aucun intérêt de tricher ans le commerce  », affirment-ils. Ils défendent également,  la main sur le cœur, que depuis deux semaines ils ne sont pas approvisionnés.Mais ce qui étonne, c’est qu’en quelques mois, plusieurs autres "petites" stations ont vu le jour dans la ville et toutes dépendent de la SHT, seule institution habilitée à faire la répartition du super provenant de Djarmaya.
 
Selon les responsables des stations de  carburant, la dotation du super attribuée par la SHT à la ville de Moundou ne répond plus à la forte consommation d’une population qui s'accroît chaque jour. Ils estiment que Moundou, une ville carrefour, ne mérite pas cette quantité parce que d’autres capitales provinciales viennent s’approvisionner dans la capitale économique. Autre problème : le timing de distribution n’est plus respecté comme par le passé. « Il se passe des semaines sur la date prévue avant que le carburant n’arrive », se plaint un grossiste.
 
Quelle solution ? Du côté du gouvernorat, on dit rester en contact avec N’Djaména pour pallier la situation. Ainsi, selon nos sources, les quatre citernes hebdomadaires prévues pour Moundou devraient incessamment passer à cinq, sur insistance des autorités régionales. Restera alors la question de la livraison effective.
 
Dikbo Hubert



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