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Tchad : La pédagogie de l’étude coranique, faut-il s’en remettre ?


Alwihda Info | Par - 15 Janvier 2014


Les « mouhadjirines » étudient dans des conditions déplorables, parfois à même le sol sans respect minimal d’exigence hygiénique. Ils doivent leurs nourritures en mendiant dans les concessions aux alentours de leur lieu d’étude. Rien ne garantie que ces nourritures mendiées respectent les normes d’hygiènes.


Des jeunes à l'école coranique. Crédit photo : Sources
Des jeunes à l'école coranique. Crédit photo : Sources
N'DJAMENA (Alwihda Info) - Au moment où le monde entier et la communauté internationale se remettent pour la protection et les droits de l’enfant, la pédagogie de l’étude coranique considérée comme l’apprentissage divin tarde de se soumettre aux principes dans des nombreux pays et le Tchad n’échappe pas. Les châtiments corporels restent une méthode d’éducation dans les écoles coranique. La mémorisation du coran est le facteur premier des châtiments et reste le souci majeur des maîtres coraniques bafouant ainsi les droits fondamentaux de l’enfant « mouhadjiri ». Le droit à la santé et la protection de l’enfant ne font pas bon ménage avec cette pédagogie tant décrié. Les « mouhadjirines » étudient dans des conditions déplorables, parfois à même le sol sans respect minimal d’exigence hygiénique. Ils doivent leurs nourritures en mendiant dans les concessions aux alentours de leur lieu d’étude. Rien ne garantie que ces nourritures mendiées respectent les normes d’hygiènes.
 
Les enfants sont soumis à une pression sans précédent de la mémorisation du coran et faisant d’eux les damnés de l’étude. Les « mouhadjirines » consacrent une bonne partie de la journée à réciter sans relâche et sous surveillance stricte d’un leader. S’ils ont un temps de repos, c’est aller mendier ou travailler pour le maître. Quelques fois ce dernier exige même que ses élèves lui rapportent de moyens financiers et ce, le montant fixé. Ils n’ont pas droit à l’erreur sinon une punition les attend. C’est une évidence. C’est pourquoi, on peut, de nos jours voire les « mouhadjirines » dans toutes les rues de marchés demander de travail ou transporter les paniers des femmes contre récompense.  Ces enfants subissent des violences de tous genres de la part de leurs encadreurs.  Les maîtres coraniques n’ont pas une méthode standard de formation. Chaque maître à ses méthodes. Les conditions de formation ne respectent pas les textes soulignés dans les conventions juridiques internationales que le Tchad a ratifiées.

Une jeune fille avec son coran dans les bras à l'école. © mabellephoto.com
Une jeune fille avec son coran dans les bras à l'école. © mabellephoto.com
Néanmoins, des efforts se font du coté des associations et les ADH mais restent insignifiants. L’Association pour l’Enseignement Coranique et la Protection des Enfants Mouhadjirine (AECPEM) par exemple, en collaboration avec ses partenaires essais d’intervenir dans les formations des maîtres coraniques en protection et droits de l’enfant. C’est une initiative louable et encourageante que le Gouvernement tchadien et ses partenaires devront soutenir pour que les droits des enfants « mouhadjirines » soient rétablis et deviennent une réalité dans ces écoles coraniques. Protégeons ces enfants « mouhadjirines », adoptons une bonne méthode pour une éducation coranique efficace et appréciable. « Mouhadiri » d’aujourd’hui, maître coranique de demain.
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



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