Lors de son intervention sur les lieux, le ministre de l'Aménagement du territoire a rappelé avec fermeté : « Nous avons été alertés par le comité de quartier. Nous sommes aujourd’hui sur le terrain d’Abou Zenaba. Ceux qui prétendent que ce terrain leur appartient ne figurent dans aucune de nos bases de données. Ce site est d’utilité publique. Nous avons clairement indiqué que cet espace ne doit être occupé par personne. Une plaque interdisant toute activité sur ce domaine de l’État y a même été érigée. Mais certaines personnes se croient au-dessus de l’État, intimidant la population de diverses manières. Nous, membres du gouvernement, sommes au service du peuple, pas à notre propre service. Le Chef de l’État a été clair : tout ce qui entrave le bien-être de la population ne doit pas être toléré. Ce site est une réserve de l’État et doit être préservé. »
De son côté, la ministre de la Justice, Madame Youssouf Tom, a lancé un appel solennel à l’ensemble des citoyens tchadiens : « Ceux qui n’ont pas encore pris conscience doivent suivre l’exemple des habitants de ce quartier, qui ont compris que le bien public leur appartient. Cette population a pris conscience qu’elle doit défendre cette réserve de l’État. Selon les anciens plans cartographiques, datant de l’époque où N’Djamena s’appelait encore Fort-Lamy, cette zone était déjà identifiée comme une réserve de l’État. Aujourd’hui, des individus mal intentionnés, poussés par la soif de richesse, tentent de s’en emparer en utilisant la justice à leur avantage. Lorsque les habitants se mobilisent pour défendre leur espace, ces individus cherchent à obtenir des décisions de justice pour les dissuader, avec des ordonnances de cessation de troubles. Cela n’est plus acceptable. Il faut comprendre que ce qui appartient à l’État n’appartient à aucun individu. Cela appartient à tous les Tchadiens. Ce patrimoine commun doit être défendu collectivement. »
Elle a conclu son intervention en affirmant avec détermination : « Ce qui est bien public doit rester bien public. Contentez-vous de vos biens personnels. Il est inadmissible de chercher à s’approprier tous les espaces libres de la capitale, en complicité avec certaines autorités, en établissant de faux plans ou en obtenant des titres fonciers de manière frauduleuse. Même si vous avez un titre, si le terrain appartient à l’État, nous le récupérerons. Vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. »
Ce déplacement et ces déclarations fermes du gouvernement tchadien signalent une volonté claire de lutter contre l'occupation illégale des réserves publiques et de défendre le patrimoine de l'État au profit de l'ensemble de la population.