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TCHAD

Tchad : Moussa Faki sera-t-il présent à l'investiture du président de la transition ?


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 8 Octobre 2022


Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, sera-t-il présent à la cérémonie de clôture du dialogue national et/ou à l'investiture du président de la transition ? Au programme de la cérémonie de clôture du dialogue national, sa présence n’est pas mentionnée. Concernant l’investiture, "sa présence n'est pas garantie", laisse entendre Jeune Afrique. Dans son entourage, sa présence n'est ni confirmée ni infirmée. Au moins trois chefs d'État sont attendus à N'Djamena pour l'investiture du 10 octobre.


Poignée de main entre Mahamat Idriss Deby et Moussa Faki Mahamat le 20 août 2022 dans la cour du Palais des arts et de la culture. © DGCOM/PR
Poignée de main entre Mahamat Idriss Deby et Moussa Faki Mahamat le 20 août 2022 dans la cour du Palais des arts et de la culture. © DGCOM/PR
Depuis son discours prononcé le 20 août à l'ouverture du dialogue national, Moussa Faki Mahamat est la cible de critiques des partisans du CMT. Les propos hostiles à son égard se sont intensifiés depuis la diffusion du dernier communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l'UA. Toutefois, l'opinion publique a accueilli avec satisfaction son discours, voyant même Moussa Faki comme le profil idéal pour candidater à la Présidentielle et diriger le Tchad d'après-transition.

Le 29 septembre, l'UA a rendu public une déclaration du Conseil de paix et de sécurité appelant les membres du Conseil militaire de transition à respecter leur engagement de ne pas participer à des élections et de transmettre le pouvoir à des civils à l'issue des 18 mois de transition.

"Nous savons qui dirige l'UA. C'est ce Jean Ping tchadien qui se croit plus Roi que tous les Rois parce qu'il a un petit carnet d'adresse, et il pense user de sa position pour sanctionner arbitrairement le Tchad. Mais nous allons tirer toutes les conséquences de cette décision", affirme le contrôleur d'État Ngarmbatina Lamane.

"Je pense que tout tchadien est éligible. Ce n'est pas à l'Union Africaine ou à une main extérieure de décider à notre place. Je dis non, non et non pour l'ingérence extérieure", souligne Fatimé Boukar Kosseï, conseillère à la Présidence et participante au dialogue national.

Le 2 octobre, un document mentionnant un ordre de transfert de 300 millions de Francs CFA de la Présidence du Tchad à Moussa Faki Mahamat a été largement relayé sur les réseaux sociaux. Le document n'est pas daté. "La supercherie cherche à faire croire que c'est aujourd'hui qu'il reçoit de l'argent de la part du Tchad. Pour la campagne de deux mandats à la tête de la commission, M. Faki a eu le soutien de son pays. Pour le second mandat, le président Idriss Deby Itno a mis à sa disposition un soutien financier", a clarifié Réseau des citoyens, avec un document à l'appui.

Les partisans de la transition brandissent la "souveraineté"

Amsadene Maide Hangatta, conseillère nationale, juge inacceptable ce qu'elle qualifie "d'entorse" à la souveraineté : "que les donneurs de leçons sachent que la plénière est la seule qui décidera du sort des tchadiens. Comment est-ce qu'une institution continentale comme l'UA peut faire preuve d'une si grande incohérence en 18 mois ? (...) Elle se permet de se contredire aujourd'hui. Je trouve que cela est paradoxale. Nous n'accepterons jamais une entorse à notre souveraineté d'où qu'elle vienne".

"Hier ils ont apprécié la transition tchadienne et aujourd'hui, ils cherchent à mettre les bâtons dans les roues. Je ne suis pas d'avis car le Tchad est souverain. L'organisation continentale c'est pour la cohésion entre les différents chefs d'État", relève le sultan Mbang Hadji Woli.

Pour le conseiller national Ahmat Bedeï Toullomi, "le dialogue national est inclusif. Ses décisions sont exécutoires. Il est le seul à décider de qui sera éligible ou pas, et pas une institutions régionale".

Même position pour Idriss Abdoulaye Kala Kala : "le dialogue national est souverain et ses résolutions sont exécutoires. Il est le seul à décider qui sera éligible ou pas. Ce n'est pas à une institution régionale. Au début de la transition, l'UA a jugé que le cas du Tchad est exceptionnel et ne constitue pas un coup d'État ou un changement anticonstitutionnel. Chacun est libre de se présenter comme il veut".

"Que l'UA laisse le Tchad. Le Tchad est indépendant. Nous sommes là pour le Tchad de demain. On ne peut pas être là et eux sortent un communiqué. Qu'ils nous laissent. Que le Présidium adresse une réponse en notre nom", a réagi Chaïbo Idriss.

"Le pouvoir brandit cette souveraineté quand ça l'arrange. Le pays est tenu sous perfusion par des dons et aides. L'on n'évoque pas la souveraineté quand il s'agit de quémander", souffle le leader d'une association dans la salle 400 du dialogue national.

La communauté internationale appelle le pouvoir à la raison

Les chancelleries occidentales ont réagi tour à tour en s'alignant derrière la position de l'UA. L'Union européenne, les ambassades d’Allemagne, d’Espagne, de France, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et le département d'État américain ont exprimé leurs inquiétudes quant à certaines résolutions du dialogue national. Les autorités de transition n'ont pas formellement réagi.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)