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Tchad : appel à l'aide d'agents du ministère de la Santé enlevés au Lac


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 27 Février 2020



Tchad : appel à l'aide d'agents du ministère de la Santé enlevés au Lac. © Capture d'écran
Tchad : appel à l'aide d'agents du ministère de la Santé enlevés au Lac. © Capture d'écran
Quatre mois après leur enlèvement entre Ngouboua et Tchoukoutalia par des hommes armés se revendiquant de Boko Haram -branche d'Aboubakar Shekau-, Besso Ernest Mahamat, médecin-chef de district de Baga Sola, Adoum, infirmier diplômé d'État, et leur chauffeur, demandent au président de la République Idriss Déby d'intervenir en faveur de leur libération, dans une vidéo diffusée mercredi.

Les trois tchadiens ont été enlevés le 30 octobre 2019 dans la province du Lac lors d'une mission de supervision dans le cadre de recherches actives renforcées de paralysie flasques aiguës. Ils affirment vivre dans des "conditions difficiles avec la fraicheur", la présence d'hommes armés, mais "trouvent de façon régulière de la nourriture."

Le médecin-chef de district de Baga Sola dans la province du Lac Tchad, Besso Erness Mahamat est né le 7 novembre 1969 à Oum Hadjer dans le Batha. Il est marié à une femme et père de sept enfants.

Avère Adoum, infirmier diplômé d'État, marié, est âgé de 32 ans. Il travaille au sein l'hôpital de district de Baga Sola.

Interrogé jeudi matin, le Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEDPE) analyse "qu'il est difficile de croire que c'est bien Boko Haram qui a enlevé les agents, mais peut-être d'anciens dissidents qui ont commis cet acte pour obtenir de l'argent".

Des imposteurs qui se revendiquent de Boko Haram ?

Selon le président du CEDPE, Ahmat Yacoub Dobio, "en analysant cette vidéo, nous faisons les constatations suivantes : il faut bien visualiser le drapeau, ce n'est pas la même chose que celui de Boko haram ; les otages demandent au président de la République Idriss Déby d'intervenir mais il est impossible pour Boko Haram de tolérer un tel langage ; les otages supplient le couple présidentiel de répondre positivement aux exigences des ravisseurs afin d'être libérés et aller poursuivre le programme du Gouvernement dans le domaine de la santé. Depuis quand les terroristes soutiennent le programme d'États qu'ils combattent ?".

"J'ai l'impression que la vidéo a été enregistrée le matin tôt parce qu'il y a des bruits d'oiseaux et les ravisseurs ont tout fait pour cacher l'environnement, ce qui est contraire aux vidéos de Boko Haram et de Daech", estime Ahmat Yacoub Dobio.

"Les otages disent qu'ils souffrent beaucoup depuis leur enlèvement et c'est aussi un langage contraire aux stratégies des terroristes qui se vantent du bon traitement de leurs otages. Les otages disent qu'ils entendent tous les jours autour d'eux des bruits d'armes. Ont-ils besoin d'affirmer cela ? Derrière cette affirmation pourrait se cacher un objectif, celui de crédibiliser la thèse selon laquelle c'est bien dans le maquis de Boko Haram qu'ils se trouvent", explique le président du CEDPE.

"Maintenant, la question qu'on se pose, est-ce que les ravisseurs ont déjà, avant cette vidéo, transmis leur réclamation pécuniaire aux autorités tchadiennes ? Seraient-ils déçus par une éventuelle réponse négative ?", ajoute Ahmat Yacoub Dobio.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)