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Tchad : des vivres à prix subventionnés pour les ménages vulnérables


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 4 Octobre 2021


Reportée pour des raisons organisationnelles, l'Office national pour la sécurité alimentaire (ONASA) a lancé le 30 septembre la vente subventionnée des denrées alimentaires aux familles modestes.


L'opération de distribution et de subvention des denrées alimentaires aux modestes familles a repris le 30 septembre à N'Djamena. C'est au début de la matinée vers 8 heures qu'ont été ouverts les bureaux et les différents guichets de L'ONASA à Chagoua, dans le 7ème arrondissement.

Des tentes ont été dressées par le personnel pour faire de l'ombre à la population mais par débordement des citoyens, un grand nombre d'entre eux s'est retrouvé exposé au soleil. L'on compte six guichets dont l'un pour s'occuper du maintien de l'ordre.

De l'innovation cette fois-ci car les responsables de l'ONASA ont dressé une tente spéciale pour les femmes et personnes handicapées. Et ce, afin d'éviter les drames qui se sont produits lors de la première phase avec les couches vulnérables.

C'est autour de 9 heures qu'un des membres de l'Office ayant requis l'anonymat a donné des orientations aux gendarmes et expliqué le processus d'achat : "Il y a trois étapes à suivre : le paiement contre reçu dans l'un des guichets, un autre bureau donne les bordereau et ensuite on passe au magasin pour être servi en céréales".

Deux qualités de céréales sont vendues : le béré-béré de 100 kg à 10.000 Fcfa et le riz de 50 kg à 12.500 Fcfa. C'est après une attente de plusieurs heures que deux magasins s'ouvrent aux acheteurs sous le soleil ardent.

Gagnée par l'impatience et la fatigue, une foule immense vient s'engouffrer, créant un désordre total. Le magasinier donne l'ordre aux dockers d'arrêter et de fermer les guichets momentanément. Les portes rouvrent 20 minutes après la cacophonie de la foule car chacun veut être servi en premier.

Cette distribution de vivres est une bonne affaire pour les dockers et moto-taxis. Ils sont plus d'une vingtaine sur les lieux et se frottent les mains, avec des vêtements mouillés de sueur. Ils s'organisent par équipes pour ne pas perdre les jetons, en suivant l'orientation de leur chef. Chaque sortie de sac équivaut à un gain de 250 francs Fcfa.

Deux à quatre sacs sont acceptés au maximum par personne. Curieusement, des commerçants parviennent à en obtenir plus. "Certains ramènent ces denrées alimentaires directement dans les marchés", informe un moto-taxi à son collègue de retour d'une course.

Mahadi, un commerçant, a demandé un service à un docker et fait les frais de son exaspération : "Je ne rends pas un service gratuit ici. Tu veux que nous te ramenons sur ton engin, c'est impossible. Il n'y a pas de temps à perdre car tu amènes ces sacs dans ton magasin. L'intérêt te reviens".

"Ce n'est pas la première fois que nous assistons à cette pratique", lance une dame dans le rang. "Les personnes bien assises viennent nous arracher ce que l'État subventionne pour les couches faibles de la population. Certaines personnes ne font pas la queue mais sont servies. Par contre, d'autres sont sous le soleil ardent", déplore-t-elle.

Difficile à dire si tout le monde sera servi car les magasins ouvrent tardivement et le processus est long. Beaucoup de personnes passent encore la nuit à l'ONASA dans l'attente du prochain round de distribution.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)