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Tchad : enfant de 12 ans égorgé, le père demande justice et réparation


Alwihda Info | Par Mahamat Abderaman Ali Kitire - 20 Novembre 2020



C'est un corps ligoté des mains aux pieds avec une corde, mutilé au visage, avec la gorge tranchée, et dissimulé dans un sac que les forces de police ont découvert il y a quelques jours au quartier Diguel Dinguessou à N'Djamena. Le jeune Hamdan Ali avait 12 ans et fréquentait l'école coranique.

Des équipes spécialisées ont dû intervenir pour désinfecter la chambre où le cadavre de l'enfant a été retrouvé en pleine putréfaction.

L'homicide volontaire a été commis le 9 novembre dernier. Alertée d'un fait inhabituel, la police s'est immédiatement saisie de l'enquête qui a conduit à l'arrestation de trois présumés auteurs : Ahmat Hissein Aguid, Achta Igregua Mahamat et Mahamat Saleh Mardo.

Le porte-parole de la Police nationale, le commissaire Paul Manga, décrit les faits comme suit : "Ahmat Hissein Aguid qui prétend être marabout, sur instruction de Achta, a égorgé le petit Hamdan Ali âgé de 12 ans. Un enfant muhadjirine comme on le dit, quelqu'un qui fréquente l'école coranique". La femme a "enlevé les yeux de l'enfant". Les individus ont ensuite "mis le corps dans un sac" qui a été "gardé chez Achta jusqu'à la découverte suite à l'odeur". 

Le père de l'enfant, Issa Tidjani, s'est confié jeudi à Alwihda Info. La mine serrée et le visage meurtri, il remercie avant tout les forces de sécurité et les services de renseignement pour la rapidité de l'enquête. "Si ce n'était pas la police et l'ANS, je n'aurais pas pu faire le deuil de mon fils".

"Je souhaite que le chef de l'État crée une prison spéciale pour ce genre de personnes. Même si on ne les tue pas, on leur crée une prison spéciale où on les redresse, afin qu'ils ne répètent plus jamais ce genre de pratiques", dit-il.

"La Diya (prix du sang) de mon fils, je ne laisserai pas passer. Que la justice fasse son travail. Qu'elle trouve les chefs de race. Je veux la Diya de mon fils. Normalement, ils doivent être tués mais la police et la justice font leur travail", ajoute Issa Tidjani.

Le 9ème substitut du procureur, Wambel Assoucia Ngueli, a aussitôt instruit les unités chargées des procédures judiciaires de procéder immédiatement aux auditions pour que les auteurs présumés soient rapidement déférés au parquet et "recevoir le sort qu'ils méritent suivant les actes qu'ils ont posé".

Les auditions devront également déterminer les motivations exactes de Mme. Achta, présentée par la police comme la "chef d'orchestre" de l'homicide.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)