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REACTION

Tchad : l'ancien ministre Antoine Bangui réagit aux évènements du 20 octobre 2022


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 24 Octobre 2022


L'ancien ministre Antoine Bangui, président de l'association Justice, éthique et moralisation de la vie politique au Tchad (JEM TCHAD), réagit aux violences meurtrières du 20 octobre au Tchad.


Tchad : l'ancien ministre Antoine Bangui réagit aux évènements du 20 octobre 2022
Antoine Bangui dénonce les tueries et appelle à arrêter le massacre :
"Alerte ! Le 20 octobre les forces de l'ordre ont tiré sur une foule de manifestants pacifiques. Une telle tuerie est inacceptable, intolérable ! Selon nos dernières informations, plus d'une centaine de morts, trois cents blessés, peut-être davantage, pour la plupart de jeunes Tchadiens qui ne réclamaient que le départ de Mahamat Idriss Déby. 

Arrêtons le massacre ! Demandons justice ! 

Mais quelle justice pouvons nous attendre lorsque tous les appareils de l’État sont sous la coupe du successeur dynastique d'Idriss Déby Itno, son fils Mahamat, autoproclamé président ! Les résolutions d'une assemblée qui n'avait rien de national ni d'inclusif puisqu'en avaient été exclues les forces vives d'opposition, ont eu pour résultats de révéler que toutes les promesses faites par le CMT à la prise de son pouvoir, ne sont que pure démagogie. Ainsi, grâce à on ne sait quelles tractations secrètes, la transition a été prolongée de deux ans et Mahamat Idriss Déby a acquis le droit de briguer un mandat qui donnera à son pouvoir une coloration de légalité pour perdurer dans une présidence à vie ! Conforté, il n'a plus de limites et s'octroie le droit supplémentaire de faire massacrer ceux qui pacifiquement manifestent leurs désaccords à ce déni de démocratie".

Antoine Bangui déplore le silence des anciens opposants, aujourd'hui à des postes de responsabilité :
"Ah ! mes amis maintenant au pouvoir, qui hier encore s'insurgeaient contre la dictature du maréchal Déby et de son fils, que sont devenus votre honneur, votre conscience de citoyens, votre empathie pour le peuple dont nous sortons tous et auquel vous n’appartenez plus ? 

Néanmoins, on retient avec une satisfaction modérée que le gouvernement français condamne avec fermeté cette tuerie tout en invitant les Tchadiens à régler pacifiquement leurs différends. Rendons à nos morts et à nos blessés justice ! Ce terme de différends est d'une faiblesse inacceptable ! ! Révoltes, colères, désespoir de tout un peuple spolié de droits et de libertés, massacré comme on vient de le voir, ne convient pas dans cette expression de bon ton ! Ce peuple qui se sent méprisé mérite, à l'exemple de tout autre peuple, une reconnaissance et un soutien qui ne lui sont pas accordés par les puissances démocratiques, qui pourtant défendent les droits humains inscrits dans leurs constitutions, mais pas au Tchad. 

Le déni de démocratie, de liberté et des valeurs humaines aurait-il pu se manifester avec une telle violence répressive si, dès la disparition du président Idriss Déby Itno, dont la mort reste suspecte, le pouvoir aussitôt usurpé par le CMT constitué de militaires de son clan avait été condamné, avec une fermeté sans faille au lieu d'être admis, conforté par le président Macron comme une solution de moindre mal, pour assurer la « stabilité du Tchad » ? "

L'ancien chef de la diplomatie tchadienne demande à la communauté internationale de réagir :
"Quelle stabilité ? La réponse est dans ce massacre ! Compte tenu de ces réserves, la dernière déclaration du gouvernement français nous amène à penser, peut-être à tort, qu'il met en garde l'actuel pouvoir tchadien s'il avait la velléité de croire qu’il pourrait bénéficier du parapluie militaire de la France pour réprimer impunément son peuple.

 Mais, face à cet engrenage de la répression et d'une dictature qui s'annonce féroce, nous appelons les Communautés africaine et internationale à réagir pour qu'enfin soient rendus aux Tchadiens leurs droits à manifester pour un changement ardemment souhaité, une espérance de vie non soumise aux armes"



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)