Tchad : l'apprentissage de la conduite en auto-école, un préalable obligatoire mais négligé

C'est à l'espace public communément appelé "Fest Africa" dans le 6ème arrondissement de la capitale que se déroule l'apprentissage de la conduite automobile. À première vue, des voitures font la rotation. On peut distinguer différentes auto-écoles.

Des apprenants sont debout et d'autres assis sur un banc. Chacun attend son tour pour passer l'exercice pratique du jour. Ils sont munis d'un carnet de prise de note. Un encadreur accompagne chaque apprenant pour l'apprentissage du maniement du volant. C'est sur une distance de 160 mètres délimitée avec des marges de 20 mètres que se déroule l'exercice. Des planches peintes en bleu et jaune servent de piquets pour l'exercice.

"Nous recevons 40 à 60 apprenants par jour pour au moins une heure de temps dont 30 minutes pour la pratique", explique l'un des encadreurs.

Une apprenante affiche sa motivation à apprendre la conduite. La question de l'achat du véhicule se posera après. "Je ne peux pas être dépendante du chauffeur à tout moment. Par exemple s'il tombe malade lors d'un voyage, je peux lui sauver la vie, ou s'il a une obligation quelconque je peux prendre le volant moi-même", dit-elle.

Djiraïbe Merci explique comment il est devenu encadreur de conduite : "Après l'obtention de mon baccalauréat, je me suis inscrit en mécanique. J'ai fais deux ans de formation et comme souvent dans les avis de recrutement on demande des chauffeurs mécaniciens, je suis venu m'inscrire pour être chauffeur. Apres 45 jours d'apprentissage, nous sommes soumis à un examen pour le permis".

Le directeur de l'auto-école Relaxe, Nadjo Ahmat Djarma, détaille les procédures de formation. "Nous accueillons toutes les catégories socio-professionnelles qui viennent apprendre à conduire", explique-t-il.

La durée de formation est de 45 jours. Les apprenants sont présentés au ministère des Transports pour l'examen du permis de conduire. Une fois réussi, une attestation provisoire de permis leur sera délivrée pour une période de six mois. "Pendant ce délai, celui-ci ne doit pas commettre un accident de circulation pour garantir la remise officielle de son permis de conduire", précise Nadjo Ahmat Djarma. Il ajoute que le permis de conduite est un atout car il peut ouvrir la porte à un emploi surtout pour les étudiants, que ça soit au niveau national ou international.

Avant que le permis de conduire ne soit délivré, l'apprenant doit verser une somme de 24.000 Fcfa à l'Agence nationale des titres sécurisés (ANATS). C'est une structure qui délivre des documents officiels. Il est nécessaire qu'un citoyen passe par une auto-école avant de se mettre à conduire afin de réduire les cas accidents de circulation. "L'emploi aujourd'hui ne concerne pas seulement la fonction publique. Ce ne sont ni les gros diplômes qui font uniquement vivre. Il y a également la dépendance financière dans les petits métiers", conclut le directeur de l'auto-école Relaxe.