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Tchad : la coordination de la police judiciaire manque de tout


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 20 Décembre 2022



Tchad : la coordination de la police judiciaire manque de tout
La coordination de la police judiciaire, située dans le 6ème arrondissement de N'Djamena, derrière le lycée Sacré-Cœur, est un maillon essentiel dans le processus judiciaire.

Rattachée directement au ministère de la Justice, elle éprouve beaucoup de peine à accomplir efficacement sa mission. Le manque d'équipements administratifs, des moyens roulants, d'hygiène et d'assainissement en sont la cause. Le personnel de cette institution étatique est parfois amené à utiliser ses propres moyens pour faire son travail.

Djimadoum Adoum Marcel, officier de police judiciaire, rompt le silence et égraine plusieurs difficultés : « Nous avons d'énormes difficultés à mener à bien les tâches quotidiennes. Nous achetons les rames de papier, les consommables bureautiques ». Il relève qu'en cas d'intervention sur le terrain, les officiers de police sont amenés à utiliser leurs propres moyens de transport, ou ceux de leurs collègues, tels que les motos et véhicules.

« En principe, c'est l'État qui doit équiper la police judiciaire avec des véhicules. Malheureusement, ce n'est pas le cas », déplore Djimadoum Adoum Marcel. Les officiers de police judiciaire ne disposent pas d'armes de poing, à l'instar des magistrats. L'officier Djimadoum Adoum Marcel estime que ce manque d'équipements les rend vulnérables. À défaut du droit de grève, le personnel de la coordination de la police judiciaire intériorise son désarroi, dans l'espoir d'un changement.

« Nous sommes en insécurité. Comment pouvons-nous assurer la sécurité des personnes et des biens ? », lance l'officier de police judiciaire. « Le 20 octobre, nous avons perdu des collègues, ils ont été tués à leur domicile. J'insiste sur cet aspect. Si le gouvernement a équipé les magistrats, l'État doit nous équiper aussi parce que sans les officiers de police judiciaire, il n'y a pas la justice. La justice commence par nous. », insiste l'officier Djimadoum Adoum Marcel.

Pour le commissaire Mahamat Mahadjir, « attendre le gouvernement c'est perdre son temps. Car, il n'y a que deux latrines que le personnel et les visiteurs partagent pour se mettre à l’aise ». « L’État, à travers le ministère de la Sécurité publique et de l'Immigration, doit réagir pour garantir la sécurité des agents. Il ne sert à rien d'ouvrir un commissariat, une coordination de police judiciaire et de ne pas l’équiper », s'indigne un visiteur.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)