La circulation à N'Djamena. Illustration © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
Petits commerces du soir aux abords du bitume, stationnement des mototaxis, la bruyante avenue s’est considérablement rétrécie, lorsque le soleil, paresseusement, se couchait. Un peu loin au sud du marché de poissons Tarodona, une remarquable concentration de bistrots perturbe énormément la circulation. Un motocycliste bien endimanché, freiné par moments dans sa course par les embouteillages, avance prudemment. Le pneu avant d’un autre motard plus jeune, crisse au freinage, effleure deux fois le sien. Tentant le dédoublement, le jeune motocycliste l'envoie violemment dans une de nombreuses crevasses de l‘asphalte. Le choc est rude que les passants accourent. Le premier motard a essuyé à peine sa face sanglante que le deuxième, sain et sauf, vocifère. "Tu roules doucement comme ça pourquoi ? tu te crois dans ton salon ?", lance-t-il en relevant sa moto, titubant. Le sermon laisse sans mot le premier accidenté. Celui-ci n’a pas eu le temps d'administrer un coup à son bourreau que la foule le retient.
Les "tramolien", "saoulard" de la foule pleuvent sur le jeune motard imperturbable jusqu’à ce qu’arrive la police.
Les "tramolien", "saoulard" de la foule pleuvent sur le jeune motard imperturbable jusqu’à ce qu’arrive la police.