Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : la mission du facilitateur Tshisekedi, "un deal des cohéritiers", estime l'opposition


Alwihda Info | Par Mbainaissem Gédéon - 25 Juillet 2023


Félix Tshisekedi a suscité des opinions divergentes avec sa mission de facilitation au Tchad. Certains leaders considèrent qu'il a manqué de neutralité et de transparence, tandis que d'autres estiment qu'il est venu soutenir le processus de transition. La visite du Président Tshisekedi au Tchad reste un sujet de débat parmi les acteurs politiques et de la société civile tchadienne.


Au cours d'une émission sur Fm Liberté dimanche 24 juillet 2023, les leaders politiques et de la société civile tchadienne ont donné leur avis sur la mission du facilitateur Félix Antoine Tshisekedi au Tchad. Les réponses des différents leaders ont varié selon leurs perspectives.

Pour Bandiara du Bloc Fédéral, la visite du facilitateur porte le nom de facilitation, mais ses déclarations ne correspondent pas à ce qu'il a entendu ou peut-être qu'il n'a rien entendu. Il s'étonne que le facilitateur ait affirmé que tout le monde est d'accord et que le processus se déroule bien. Selon lui, Félix Tshisekedi a entendu parler de la fédération au Tchad, mais il n'a pas osé poser la question de la présence des membres du Bloc Fédéral. Il déplore que le facilitateur ait donné une appréciation sans avoir toutes les informations. Pour Bandiara, Félix Tshisekedi n'est pas venu pour faciliter, mais plutôt pour rendre visite et soutenir son frère héritier Mahamat Idriss Deby.

Yaya Dillo Djerou Betchi, coordinateur de la Fédération d'Opposition Crédible (FOC), estime que le Président Tshisekedi s'est positionné en faveur du soutien actif de la junte. Yaya Dillo affirme que Félix Antoine s'est lui-même proposé comme facilitateur du Tchad, alors qu'il avait mandaté son ministre de l'intégration régionale et de la francophonie pour discuter avec les opposants au processus de transition au Tchad. Selon Yaya Dillo, la CEEAC n'a pas condamné les événements du 20 octobre 2023 et a plutôt souligné un cas d'inondation sans dégâts humains. Pour lui, Félix Tshisekedi a manqué de dire la vérité et a joué un rôle partial. Il mentionne également que le Président de la Commission de la CEEAC a promis de mettre en place une plateforme regroupant les leaders politiques, de la société civile, religieux et les non signataires de Doha, ainsi que de faire une restitution sur les événements du 20 octobre. Selon Yaya Dillo, la CEEAC a occulté tous ces points, contrecarrant ainsi la dynamique de l'Union Africaine. Pour lui, Félix Tshisekedi est venu blanchir le président de transition pour permettre à l'Union Européenne de financer les élections. Il critique le fait qu'un chef d'État mente en disant qu'il n'a pas rencontré des opposants au processus de transition au Tchad.

Adoum Soumaïne, du Coalition de la Société Civile et des Actions Citoyennes Wakit Tamma, estime que le protocole présidentiel de la visite de Tshisekedi est associé à une mascarade. Il souligne que Félix Antoine a clairement dit que le fédéralisme n'est pas indiqué pour toute l'Afrique en raison du grand nombre d'ethnies au Tchad qui tireraient chacune dans son propre intérêt. Pour lui, Félix Tshisekedi n'est pas un facilitateur car s'il l'était, il devrait jouer un rôle neutre, ce qu'il n'a pas fait selon le porte-parole de Wakit Tamma.

Max Kemkoye, membre du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) et président du parti Union des Démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP), souligne une confusion entre le mot "médiateur" et "facilitateur". Il explique que le facilitateur n'est pas un médiateur intérimaire, un juge ou un procureur. Pour lui, Félix est venu jouer un rôle mystérieux et obscur à N'Djamena. Max Kemkoye affirme qu'un facilitateur, désigné par la CEEAC, devrait normalement écouter toutes les parties, trier les points de désaccord et rendre compte à l'entité mandatante, la CEEAC. Il ne devrait pas prendre d'opinion ni de conclusion, ce qu'a fait Félix Tshisekedi.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)