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Tchad : la poterie, une activité en voie de disparition


Alwihda Info | Par Yana Abdoulaye - 26 Août 2021


Les objets faits à base d'argile sont menacés de disparition. Et malgré son caractère culturel, la poterie n'intéresse plus les jeunes.


Tchad : la poterie, une activité en voie de disparition
Les jarres réalisées à base d'argile sont visibles par endroit. Au marché d'Abena, des cruches, canaris, bols et tasses, réalisés à base d’argile, dans une beauté culturelle à l'africaine, sont exposés pour la vente. A Diguel, dans le 8ème arrondissement de Ndjamena, un marché de jarres y est implanté. A Dembé, l'espace clôturé sert également de marché de jarres. Et à travers cette disponibilité d'objets réalisés à base d'argile, leur fabrication reste un procédé difficile et échappe en grande partie aux femmes commerçantes. C'est ainsi que l’une d’elles, Hasatou, se contente de la vente. « Je ne suis qu'une vendeuse. J'achète chez les fabricants pour venir revendre.

Les objets faits à base d'argile sont vraiment rares », explique la vendeuse. La conception de ces objets relève souvent de l'artisanat et se fait de façon traditionnelle. La fabrication des jarres, et autres objets d'art, suit un long processus. « En premier lieu, la femme qui fabrique prend le soin de choisir l'argile. Ensuite, elle ajoute un peu d'eau et le fait pétrir, avant la mise en forme de boules de terre dans les différents types de moules », explique Memadji Victorine. L'étape suivante consiste à le décorer et faire sécher, et puis, le faire cuire dans un four traditionnel. Avant cette étape, certaines jarres sont décorées, selon le modèle de l'artisane. Ainsi s'achève l'étape de la fabrication d'une jarre. Les anciennes y arrivent assez vite, et les femmes qui sont à leurs débuts ratent le plus souvent ce procédé.

Cette activité est menacée de disparition, surtout que très peu de personnes, surtout les femmes ne connaissent pas l'utilité de l'argile. La mévente en est l'une des causes. « Les gens préfèrent les articles en plastique. Les marmites ou autres ustensiles en aluminium constituent la principale cause de disparition de la poterie », explique une vendeuse du marché d'Abena. En plus de cette situation, le chiffre d'affaires chute au quotidien chez les femmes vendeuses. « Je pense qu’à la longue, le Tchad comptera au bout des doigts, l’activité de poterie », s'inquiète Amaboua Cherif, potière qui ajoute qu'il est important de valoriser
cette activité qui constitue un patrimoine culturel tchadien. Dès lors, une compagne de vulgarisation de ce métier doit se faire, pour que la poterie reprenne place dans les habitudes des Tchadiens.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)