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ANALYSE

Tchad : la religion est-t-elle au-dessus de l'autorité de l'État ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 21 Septembre 2022


Le projet de Code de famille ne doit pas être mal interprété par les chefs religieux, mais plutôt mieux orienté pour le bien-être des croyants.


Tchad : la religion est-t-elle au-dessus de l'autorité de l'État ?
À Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à César, dit le livre Saint. Malheureusement, le projet de Code de la famille risque d'être étouffé par la religion. Il est question ici de dire que les religions musulmane et chrétienne ne sont pas au-dessus des lois de la République.

Mais il y a lieu de considérer ces dernières comme un « miroir » du bien-être familial. Si le texte du Code de famille tarde encore, cela veut dire que la religion s'impose. C'est pourquoi la question sur le droit de la femme et de l'enfant n'a pas fait l’unanimité.

Pourtant, la femme est créée, selon la Bible, comme une aide : « il n'est pas bon que l'homme soit seul », dit l'Éternel. Genèse 2 :18. Dans le Coran, la femme et l'homme jouissent de la même dignité. Malheureusement, aujourd'hui dans certaines dénominations religieuses, la femme n'a pas droit de prendre la parole devant des hommes.

Évoquant la question de l'héritage d'un enfant né hors mariage, l'islam est très clair : l’enfant n'a pas droit à l'héritage. L'on se pose la question entre le père et fils, qui a péché ? Qui doit être puni ? Il est bien clair que dans le Coran et la Bible, ou la culture juive et islamique, il en est fait mention. Ce qui cause une mauvaise interprétation de la parole divine. Déjà, la question du mariage inter-religieux pose problème.

Comment peut-on faire de la religion un instrument de paix ? Existe-t-il un Dieu pour les musulmans et un autre pour les chrétiens ? Pourtant, c'est l'unique Dieu qui a envoyé les prophètes pour annoncer à l'humanité sa parole, afin que ceux qui ont cru changent leur comportement.

La situation actuelle nous renvoie donc au choix d'être religieux ou pas. Le projet de Code de famille ne doit pas être mal interprété par les chefs religieux, mais plutôt mieux orienté pour le bien-être des croyants. Par exemple, sur la question du mariage, le Livre Saint n'a pas fait mention de la somme de la dot à verser. Le combat actuel est d'utiliser la religion comme une boussole du vivre-ensemble.

Quand bien même, dans la religion, il n’y a pas de vie privée, Dieu est miséricorde. Alors, comment peut-on soumettre un projet de bien-être familial aux chefs religieux en ignorant le contenant du Livre Saint ? Dans les autres pays plus musulmans et chrétiens du monde, la religion n'est pas une barrière, mais plutôt un moyen pour le salut de tous.

De ce fait, l'État doit prendre sa responsabilité en invitant les chefs religieux à participer à l'élaboration du projet du Code de la famille, sans mettre la loi divine comme prétexte sur la question du droit de la femme, du droit de l'enfant, du partage de l'héritage, de la somme de la dot, et du choix de la religion.

Car il faut reconnaître, en dehors de la religion, qu’il y a aussi la culture de chaque localité.



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