Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : la revue de presse du 23 au 29 mai 2022


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - Yana Abdoulaye - 30 Mai 2022


L’arrestation des leaders de Wakit Tamma, le mouvement de grève de l’Union des syndicats du Tchad (UST) et des avocats, ainsi que le retrait du Mali de G5 Sahel sont les sujets ayant dominé les colonnes des journaux de la semaine.


« La stratégie du pourrissement », trouve N’Djamena Hebdo. En représailles aux manifestations contre l’ingérence française organisées par Wakit Tamma , le 14 mai dernier à N’Djamena, et ayant débouché sur des actes de vandalisme contre des stations de Total, certains leaders de la contestation ont été interpellés. « Il s’agissait du début d’une invitation au bureau du ministre de la Sécurité publique Idriss Dokony Adiker ; mais le piège s’est vite refermé sur l’avocat Me Koudé Mbainaisem, l’ancien ministre Hissein Massar Hissein, chantre de la cause arabe, le secrétaire général de l’UST, Gounong Vaima Ganfaré, le secrétaire général de Syndicat des commerçants fournisseurs de l’État, Youssouf Korom, Allamine Adoudou Khatir, l’ancien ambassadeur du Tchad en Egypte. Et les cinq ont été inculpés et écroués à la maison d’arrêt de klessoum le 16 mai. Le lendemain, c’est autour du Coordonnateur de Wakit Tamma, Me Max Loalngar, d’être cueilli et conduit manu militari à klessoum. Et passant l’arbitraire au bout, les six hommes ont été déportés vendredi à la maison d’arrêt de Mossoro », rapporte N’Djamena Hebdo.

Pour le journal, cet acte fait du Tchad « Un pays, avec deux camps ». Six leaders de Wakit Tamma ont été arrêtés dans les conditions illégales et conduits en prison pour troubles à l’ordre publique et destruction de biens à a la suite d’une marche pacifique qu’ils ont organisé le 14 mai contre la politique française au Tchad. Deux camps se dégagent : la majorité des organisations de la société civile et les partis politiques condamnent les arrestations qui ont suivi la marche tandis que le CMT, son gouvernement et leurs acolytes estiment que ces leaders doivent répondre de leurs actes ».

« Le CMT pris entre deux feu », ajoute l’Observateur. « Le 14 mai dernier, la France a été la cible d’une marche pacifique organisée par Wakit Tamma. Ses symboles les plus visibles ont été vandalisés, son drapeau brûlé, et le départ de ses bases revendiqué. Le CMT qui a vu son pouvoir légitimé par la Elysée, se voit d’un côté. Dans le devoir et l’obligation de réparer cette humiliation en matant toutes formes de contestation et sévir de manière exemplaire contre les leaders de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma de peur de subir les courroux de la métropole. Et d’un autre côté, il doit faire face à une levée des boucliers de toutes les couches sociales, syndicats, partis politiques, société civile, politico-militaires, avocats, magistrats et religieux qui sont vent debout pour réclamer la libération des leaders de Wakit Tamma », constate l’Observateur. Pour l’Observateur, l’arrestation des leaders de Wakit Tamma est une patate chaude dans les mains de PCMT.

Arrestation des leaders de Wakit Tamma, « le barreau et l’UST exigent leur libération ». La poursuite judiciaire lancée contre les leaders de Wakit Tamma prend une autre allure. Des manifestations spontanées tantôt contre la France, tantôt pour la libération des leaders, le tout avec comme conséquences une forte militarisation de la ville. Cette attitude fait planer le doute sur la conduite de la transition.

A propos, l’Observateur estime que la justice est mise à l’exécutif. « Le comble dans ces arrestations qui ressemble à un geut-apens est que le procureur de la République s’est plié aux ordres du président du Conseil militaire de transition. Mahamat Idriss Déby Itno a donné le ton en enjoignant la justice d’agir à l’endroit de ces manifestants qui ont demandé le départ de la France. Aussitôt demandé, aussitôt fait. Le procureur a placé sous mandat de dépôt les leaders de Wakit Tamma jusqu’à leur comparution fixée le 6 juin prochain »,rapporte le journal. Selon l’Observateur, le procureur a manqué de courage face à un pouvoir issu d’un putsch que la France par la voix de son président Emmanuel Macron a rendu légitime.

Un autre sujet est le retrait du Mali du G5 Sahel. Selon La Voix, l’annonce a été faite dimanche 15 mai. Les autorités de Bamako protestent contre le refus qui leur est opposé d’assurer la présidence de cette organisation régionale constitué du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Tchad.

« Nous entamons une phase nouvelle, plus risqué avec cette décision unilatérale. Le Mali est le justificatif de la création même du G5 Sahel », analyse La Voix.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)