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TCHAD

Tchad : le drame des Sudistes et des Nordistes…


Alwihda Info | Par [email protected] - 25 Juillet 2008


A propos du Tchad, les termes Nord/Sud sont utilisés souvent de manière péjorative. Dénaturés de leur sens réel par certains stratèges occidentaux et leurs Médias de propagande destructive, ces termes ne correspondent pas aux réalités géographiques et humaines du pays. Souvent, ils sont utilisés pour diviser et opposer les Tchadiens et faire obstruction à leur volonté de vouloir vivre ensemble


Tchad : le drame des Sudistes et des Nordistes… A propos du Tchad, les termes Nord/Sud sont utilisés souvent de manière péjorative. Dénaturés de leur sens réel par certains stratèges occidentaux et leurs Médias de propagande destructive, ces termes ne correspondent pas aux réalités géographiques et humaines du pays. Souvent, ils sont utilisés pour diviser et opposer les Tchadiens et faire obstruction à leur volonté de vouloir vivre ensemble. Les conséquences sont multiples et diverses. En cas d’impasse dans leurs conflits, des Tchadiens eux-mêmes les utilisent malheureusement comme refuge. A cet effet, certains la brandissent pour tenter de rassembler et d’autres pour combattre leurs propres frères et sœurs. Quant aux désespérés et victimes de l’Intox néocoloniale ou de la propagande des aventuristes politicards Tchadiens, ils nous proposent deux Républiques. Mais la réalité est que le Tchad reste malade et saigne, non seulement à partir de l’Indépendance, mais depuis un siècle. Sa première blessure pandémique provient du système colonial qui a détruit ses premières structures traditionnelles de gouvernance. Ses entorses sont causées par ses novices gouvernants nationaux, installés à dessein pour perpétrer le système destructif de domination néocoloniale et de maintenir ses populations dans la misère économique et sociale. En cas de contestation politique ou de révolte populaire dans le pays, des Forces de la Légion extérieure interviennent pour réprimer les populations et sa rébellion afin de maintenir le statu quo de la Conférence de Berlin sur le partage de l’Afrique. C’est dans cette logique de défense de ses intérêts stratégiques, que la France impose et soutient au Tchad, des dictatures qui ont fait disparaitre hier, le Dr. Outel Bono et aujourd’hui, le Dr. Ibni Oumar Mahamat Saleh. Entre la disparition de ces deux grands hommes d’Etat, des milliers des Tchadiens ont perdu leur vie sous le regard complice des Autorités françaises. Ces derniers prônent la Francophonie pour rapprocher les peuples de différentes cultures, mais restent indifférents à leur souffrance et continuent à soutenir en Afrique des dictatures atroces. L’agonie du Tchad est causée à la fois par des Tchadiens du «Nord» et du «Sud». Ces politicards des régions extrêmes du pays, en complicité avec leurs alliés circonstanciels d’autres régions, sont à la base et prolongent le mal du Tchad actuel. Il n’est certes pas indiqué d’indexer un groupe donné ou de généraliser sur tous, car dans chaque ethnie il y a des gens honnêtes, intègres, compétents et nationalistes. Mais soyons sincère, conséquent et appelons aussi les choses par leurs noms. Les «Sudistes» ou Sara, Madjingaye, Mbaye, Ngambaye, etc.… (Cette liste n’est pas exhaustive) et certains de leurs alliés «nordistes» dans leur première gouvernance maladroite, ont crée les conditions de frustration et d’injustice ayant entrainé des révoltes populaires et la rébellion armée. Le désordre politique qui s’en est suivi, a été occasionné par des Officiers militaires en majorité «sudistes» et quelques «nordistes», tous formés et sortis des séquelles du système légué par l’ancienne Administration coloniale. La pagaille politique actuelle est entretenue par des incapables dirigeants «nordistes» issus des multiples groupuscules claniques de la rébellion armée. Ces politiciens arrivistes n’ont rien retenu des principes clairs, énoncés dans le Programme politique du FROLINAT en 1966. Ainsi, ces prédateurs politiciens «nordistes» ont perpétré les affrontements armés sur l’ensemble du pays. S’inspirant maladroitement des erreurs politiques grossières des anciens gouvernants «Sudistes», ces «Nordistes», Toubous, Goranes, Anakazas, Zaghawas et autres,(cette liste n’est pas aussi exhaustive) se sont accrochés et cantonnés à la rébellion armée pour rançonner les populations civiles innocentes et piller les ressources nationales dans leur gouvernance tribale et destructive. Ayant pris conscience de leur incapacité de gouverner et voulant absolument se venger sur les premiers gouvernants amateurs «Sudistes», ils se sont accaparés de l’Etat tchadien tout en monopolisant ses Institutions et ignoré les autres populations du Centre, de l’Est et de l’Ouest du pays, même si les «Sudistes» les assimilent maladroitement et cyniquement à des «Nordistes». Quant aux «Sudistes» eux-mêmes, bien qu’ils aient des grands cadres formés, ils ont échoué dans leur gouvernance politique et militaire. Alors ils se refugient dans l’Administration pour avoir une porte de sortie. C’est pourquoi presque tous les hommes politiques «sudistes» en général et la plupart de leurs Intellectuels, se sont résignés à servir les guérilleros et combattant-rebelles, devenus malheureusement pour la circonstance les nouveaux gouvernants, ayant pris le pays en otage. Chacun est libre de faire son choix politique et à c’est l’Histoire d’en juger. Mais, cherchant à se faire remarquer dans leur servitude pour être copter dans le cercle des vautours « nordistes» qui pillent le pays depuis 1979, certains politiciens «Sudistes» se sont lancés dans la trahison de leurs propres parents de la région méridionale. Ainsi, ils ont donné la possibilité aux «Nordistes» du désert d’écarter certains de leurs leaders politiques et d’éliminer ceux la rébellion armée au Sud. Et toute la région méridionale est envahie par des guérillero-combattants «nordistes», dont certains ne savent qu’humilier, piller et terroriser les pauvres populations civiles innocentes. Or si ces guérilleros «Nordistes» dont certains se sont reconvertis en Hommes d’affaires, cohabitaient en paix avec les populations autochtones de ces régions, cela ne poserait aucun problème, car en tant que Tchadiens, ils sont aussi chez eux. Le drame des «Sudistes» est que ceux qui prônent aujourd’hui la division du Tchad en deux Républiques, oublient que leurs parents avec leur «Comité permanent du Sud» ont déjà échoué en 1979 dans leur tentative de sécession, soutenue par certaines Autorités françaises. En voulant écarter les populations du Mayo Kébi, considérées abusivement de «Sudistes», ils ont crée une fausse discrimination entre les populations des régions méridionales et capoter leur initiative machiavélique de création de la fameuse république du «Tchad utile» à l’éloigner de celle du «Tchad inutile» ou des «rebelles barbares.» Les conséquences sont néfastes et multiples au niveau national. Beaucoup des «Nordistes» et «Sudistes» se livrent à des tiraillements ridicules au sein du parti au pouvoir, qui leur sert de couverture officielle pour se plonger dans la «Mangeoire». Obstinés de vouloir dominer, commander et exploiter les populations tchadiennes, ils ont conduit au morcellement inutile du territoire national en circonscriptions administratives inopérationnelles provoquant encore d’autres frustrations au niveau local. Les Institutions étatiques existent mais ne fonctionnent pas. L’Etat est absent, le service public n’est pas accompli comme il se doit et les populations en souffrent. Ainsi, certains «Sudistes» se lancent dans des actes nuisibles ayant entrainé la paralysie et l’élimination politique ou physique de leurs frères et sœurs. Quant aux «Nordistes», ils sont pris au piège de leur propre filet de destruction massive qui les extermine continuellement. Ne pouvant pas gouverner le pays dans la paix et la sécurité et incapables de faire le consensus, au niveau des régions Nord et moins encore sur l’ensemble du pays, ils se rabattent sur le parapluie de protection aléatoire de la puissance impériale pour confisquer le pouvoir. Mais jusqu'à quand cela pourrait-il continuer ainsi, car les Tchadiens ont besoin d’un réel changement, pouvant permettre aux hommes et femmes compétents et intègres du Nord comme du Sud, d’assurer la gestion du pays dans le respect des droits et libertés de tous et sans discrimination régionale, tribale ou clanique. Le problème actuel du Tchad n’est pas celui d’avoir une ou deux Républiques, mais plutôt de réconcilier d’abord les Tchadiens, de mettre en place des Institutions crédibles fondant un régime démocratique issu des élections libres et transparentes, auxquelles tous les Tchadiens doivent y participer sans restriction, ni exclusion. Or de telles élections exigent de réelles conditions de paix et de sécurité sur l’ensemble du territoire. Mais au Tchad actuel, avec les incursions des Forces gouvernementales et des Groupes armés de l’Opposition politico-militaire, il n’y a pas de sécurité pour organiser des élections libres et transparentes. Ces élections ne peuvent se réaliser et être crédibles que si elles sont supervisées par les Nations Unies et leurs Forces de maintien de la paix. Les Forces européennes actuelles de l’Eu for dans laquelle s’est déguisée la France et ses Forces répressives d’Intervention extérieure pour continuer à soutenir le président Idriss Deby ou certains de leurs préférés de l’Opposition armée, ne semblent pas rassurer sur cette perspective de paix définitive au Tchad. Aujourd’hui beaucoup des «Nordistes» et «Sudistes» se sont mouillés dans ces régimes de fiasco qui avaient plongé et maintiennent le Tchad dans les conflits politiques avec des conséquences dramatiques. Néanmoins, il existe encore au Nord comme au Sud et dans d’autres régions du pays, des Tchadiens compétents et intègres, et au dessus des considérations tribales et régionales, qui pourront sauver cette nation en péril. Mais les défenseurs de certains intérêts stratégiques vont-ils les laisser sauver le Tchad et bâtir l’avenir de ses générations futures ? Cela ne semble pas évident, alors il revient d’abord aux Tchadiens, d’évaluer l’importance des défis et des enjeux de cette situation, de se fixer des objectifs clairs et enfin de poser des actions unificatrices et salvatrices pour épargner aux populations des souffrances inutiles. Hassane Mayo Abakaka



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