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TCHAD

Tchad : "le manque d’une politique foncière crée l’incertitude"


Alwihda Info | Par Ali Moussa - 4 Octobre 2022


Le Comité multi-acteurs chargé du suivi et de l’élaboration de la politique foncière, ainsi que de la relecture du projet de Code domanial et foncier du ministère des Affaires foncières, est en formation sur le « projet d’appui à l’élaboration de la politique foncière nationale du Tchad ».


N'Djamena - Le ministère des Affaires foncières, du Développement de l’habitat et de l’Urbanisme a organisé ce 3 octobre, un atelier de cadrage et de formation des membres du Comité multi-acteurs chargé du suivi de l’élaboration de la politique foncière au Tchad, au Radisson Blu.

Ce processus est financé par la FAO et mis en œuvre en étroite collaboration avec le ministère des Affaires foncières, du Développent de l’habitat et de l’Urbanisme. L'objectif dudit atelier est de discuter et adopter la méthodologie et les étapes clés du processus d’élaboration de la politique foncière ; renforcer les capacités des membres du comité multi-acteurs sur les différents outils et thématiques pertinentes pour le processus d’élaboration de la politique foncière ; et valider la feuille de route du processus d'élaboration de la politique foncière au Tchad.

Il s’agit d’un cadre de concertation réunissant les experts recrutés pour accompagner le processus d’élaboration de la politique foncière du Tchad et les membres du comité multi-acteurs dans le but de convenir d’une vision commune de la mission assignée aux deux parties.

L’atelier permettra aux membres du comité et l’équipe des experts de discuter et d’adopter l’approche mais aussi les étapes clés du processus d’élaboration de la politique foncière nationale au Tchad. L’atelier sera également l’occasion d’échanger avec les participants sur les directives volontaires dans l’analyse des problématiques, ainsi que sur les dispositions pertinentes et les avancées dans la mise en œuvre de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et halieutique (LOAH).

Pour la ministre des Affaires foncières, du Développement de l’habitat et de l’Urbanisme, Ndolenodji Alixe Naïmbaye, les enjeux démographiques, l’urbanisation galopante, les contraintes naturelles découlant des impacts du changement climatique et des actions anthropiques ont profondément bouleversé le fonctionnement du secteur foncier. C’est pourquoi, son statut au fil du temps est passé d’un bien patrimonial à un bien marchand. Il se trouve être aujourd’hui au cœur des enjeux socio-économiques et environnementaux. Par conséquent, ajoute t-elle, au lieu d’être un cadre de cohésion sociale, il est au centre de compétitions et un facteur de rupture sociale qui met à mal le vivre ensemble. 

Pour elle, les conflits fonciers sont de plus en plus récurrents et entrainent souvent malheureusement, des morts d’hommes. Les enjeux de ces évolutions sociales rapides, exigent des réformes foncières pour mieux les adapter à la dynamique du développement socio-économique contemporain. Ndolenodji Alixe Naïmbaye certifie que la politique foncière qui est une première au Tchad définira, de manière claire, les orientations stratégiques du gouvernement. 

« Il ne fait pas de doute que les réformes foncières envisagées n’occulteront pas la redéfinition des rôles des autorités traditionnelles, la prise en compte de la politique de décentralisation, sans perdre de vue l’explosion démographique, l’exode rural, le changement climatique, l’accès de la femme, des jeunes et des personnes en situation d’handicap à la terre, bref la sécurité foncière », a-t-elle rassuré.

Le représentant de la FAO au Tchad, Marc Mankoussou, a confirmé la disponibilité de son organisation à accompagner le Tchad. Le manque d’une politique foncière crée l’incertitude concernant les droits de propriété et d’occupation des terres, complique non seulement les efforts du gouvernement pour l’aménagement du territoire mais accroît aussi la vulnérabilité, notamment chez les groupes de population pauvre et marginalisé.

Le projet, d’un montant de 300 000 dollars, a une durée de deux ans. Il est financé par le Programme de coopération technique (PCT) de la FAO.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)