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TCHAD

Tchad : le ministère de la Santé enquête sur une maladie "assez sérieuse" qui sévirait au Nord


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 8 Septembre 2020



Depuis près d'un an, une maladie jugée assez sérieuse sévirait à l'extrême Nord du Tchad, dans les zones d'orpaillages, près de la frontière avec la Libye. Le secrétaire d'État à la Santé publique et à la Solidarité nationale, Dr. Djiddi Ali Sougoudi, a donné mardi des détails à Alwihda Info.

"Depuis presqu'une année, nous avons ouï-dire qu'il y a une maladie qui est assez sérieuse qui sévirait au niveau de la zone d'orpaillage dans l'extrême nord du Tchad, à la frontière entre la Libye et le Tchad. Les cas ont été annoncés également au niveau du Tibesti puis au Borkou, même dans l'Ennedi et le Wadi Fira", explique Dr. Djiddi Ali Sougoudi.

Selon lui, "ce sont des orpailleurs qui sont partis dans ces zones et ils sont revenus avec une maladie qui n'a pas été totalement identifiée. Au jour d'aujourd'hui, nous n'avons aucune preuve d'une maladie infectieuse ou s'il s'agit d'un produit toxique utilisé par les orpailleurs."

Tchad : le ministère de la Santé enquête sur une maladie "assez sérieuse" qui sévirait au Nord
Tchad : le ministère de la Santé enquête sur une maladie "assez sérieuse" qui sévirait au Nord
Une équipe dépêchée au Nord pour faire des prélèvements

Le secrétaire d'État précise que tous les éléments concourent, au vu des malades et de leur entourage, à des soupçons d'une leishmaniose viscérale, appelée encore "Kala-Azar". "C'est une maladie infectieuse tropicale qui sévit beaucoup plus au pourtour de la Méditerranée, mais également dans l'Amérique latine et dans la plupart des pays tropicaux", indique-t-il.

"Si c'est leishmaniose viscérale ou Kala-Azar, nous devons avoir les preuves. Si c'est une toxine qui est en train de faire ces dégâts, également nous devons rechercher la cause. C'est ainsi que nous avons envoyé une équipe il y a une semaine. Elle était en séjour au niveau de Borkou puis elle est entrée il y a deux jours au Tibesti. Elle va aller faire des prélèvements sanguins et également saisir des insectes qui sont là-bas", détaille Dr. Djiddi Ali Sougoudi.

"Ça a trainé, les malades viennent"

Le secrétaire d'État ajoute que "si c'est la leishmaniose comme le soupçonne la population du Tibesti ou du Borkou, ou des orpailleurs en général, c'est fort possible puisque la leishmaniose sévit également dans des pays voisins, et nous avons également des cas de leishmaniose sporadique qu'on avait vu dans nos hôpitaux ici. Si c'est la leishmaniose, elle est due à un parasite et est transmise à l'homme par un vecteur qui est une mouche appelée phlébotome". Le phlébotome prélève le parasite chez un malade et le retransmet.

D'après le secrétaire d'État à la Santé publique et à la Solidarité nationale, "cette maladie a des signes caractéristiques qui ressemblent beaucoup à la leishmaniose, tel que rapporté et tel qu'on a vu. Il y a des patients qui ont été hospitalisés. Le dernier patient est décédé à l'hôpital de Goz Attor. Il y a d'autres patients qui sont à la Renaissance, d'autres patients ont été reçus à l'hôpital central. Ça a trainé, les malades viennent et l'épidémie semble être très loin et les gens ne s'y sont pas intéressés. Mais depuis notre arrivée, nous avons demandé qu'une équipe parte."

Plusieurs symptômes qui entraînent la mort

S'il s'agit de la leishmaniose, le secrétaire d'État énumère plusieurs symptômes qui entrainent la mort de la victime dès lors qu'elle ne reçoit pas de traitement adéquat.

En cas de confirmation de la leishmaniose viscérale, il y a une urgence à mettre en place un système pour pouvoir soigner les malades mais également pour mettre une riposte, affirme Dr. Djiddi Ali Sougoudi. L'équipe du ministère de la Santé va revenir d'ici la semaine prochaine, ce qui va permettre d'apporter des éléments de réponse pour poser le diagnostic et envoyer également un plan de riposte.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)