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Tchad : les avocats de Hélène Doumro dénoncent les traitements infligés à leur cliente


Alwihda Info | Par Hibé Ouadjouli Evarist - 12 Mai 2023


Lors d'un point de presse tenu le 11 mai 2023 au CEFOD, les conseils de Dame Hélène Doumro, représentés par les avocats Me Rassemadje Moguena et Me Allatan Ndordji, ont fait une communication relative à la situation de leur cliente dans l'affaire qui l'oppose à l'actuel Premier Ministre Saleh Kebzabo, qui avait déposé une plainte contre elle pour délit de diffamation.


Selon les avocats de Dame Hélène Doumro, cette dernière est une opératrice économique franco-tchadienne, était membre du rotary-club N'Djamena doyen auquel appartient M. Saleh Kebzabo. Elle a été radiée de ce club à la suite de mésententes, puis a créé son propre club dénommé rotary-club N'Djamena élite, qui a été autorisé à fonctionner en janvier 2020. Au sein de ce club, la lutte contre elle se poursuit, avec des personnes acquises à la cause de Kebzabo qui continuent de la combattre.

Elle souffrait silencieusement et s'est confiée à ses avocats par rapport aux harcèlements sexuels qu'elle subissait depuis des années, voulant déposer plainte mais comme à l'intérieur de leur organisation, il y a une procédure de règlement de différends en interne, elle a donc saisi à plusieurs reprises les instances indiquées pour régler ce dossier, mais en vain. Dame Hélène Doumro a donc décidé de publier cette plainte dans les cercles des conférenciers pour que tout le monde sache qu'elle subit des harcèlements sexuels. En dehors de ce cercle, elle n'a fait aucune autre publication. Elle a été accusée de détournements de fonds alloués à l'installation de forages dans le Chari-Baguirmi, alors qu'elle n'était pas en contact avec cet argent, expliquent successivement les avocats.

Selon ses avocats, le fait que leur cliente se défende est maintenant considéré comme une infraction. Ils déplorent également la manière dont le parquet a géré l'affaire, car pour eux, la justice tchadienne ne devrait pas tenir compte des fonctions ou du rang des personnes pour traiter leurs dossiers.

"Pour une plainte pour délit de diffamation, des individus sont entrés chez elle en défonçant sa porte. Dans le cadre de cette procédure, Dame Hélène Doumro subit des traitements qu'elle ne devrait pas subir. Lorsqu'il y a un délit de diffamation, la loi ne prévoit pas de peine d'emprisonnement. Elle a été placée en garde à vue, alors qu'elle est malade, et on ne veut pas la laisser aller se soigner. On doit simplement l'interroger et la laisser tranquille. Même si elle ne se présente pas, on peut la condamner par défaut. S'ils arrivent à prouver la diffamation, elle peut être condamnée à réparer les préjudices que M. Saleh Kebzabo aurait subis", expliquent-ils.

Les avocats poursuivent en ces termes : "Vous utilisez votre statut et vos fonctions pour faire expulser une dame d'une conférence qui ne réunit que des intérêts privés sur un terrain étranger par des militaires venant de la présidence de ce pays, mettant ainsi sa vie en danger. Elle rentre chez elle, le lendemain, une convocation est envoyée, mais elle n'était pas chez elle, et ensuite, des militaires défilent devant sa maison."

Les avocats de Dame Hélène Doumro se demandent comment il est possible de déposer une plainte le 3, d'envoyer une convocation le 4 en l'absence de la destinataire, puis d'envoyer un mandat d'amener et de défoncer la porte de sa maison. Selon eux, il est rare de voir un Premier ministre déposer une plainte pour ces types d'infractions contre les personnes, sinon le maréchal Déby aurait déposé 1000 plaintes, ont-ils affirmé. Ils concluent que le dépôt de plainte pour le délit de diffamation signé par lui-même est incompréhensible.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)