Tchad : les braconniers libyens appréhendés au Nord seront confiés à la justice

Au total, quatre braconniers ont été arrêtés la semaine dernière, notamment avec deux véhicules à vitres teintées et cinq armes à feu.

Selon le ministre de l’Environnement Mahamat Ahmat Lazina, son département a enregistré avec regret et un grand pincement au cœur plusieurs incursions de braconniers d’autres nationalités sur le territoire tchadien, précisément dans la partie Nord. Ces incursions débouchent sur des abattages massifs d'espèces fauniques.

D’après lui, cette situation déplorable a amené son département à doubler de vigilance en multipliant les contacts au niveau local, permettant de mettre la main sur ces destructeurs de la biodiversité. Le ministre indique qu’ils ont échangé plusieurs fois avec les filles et fils de cette zone dans l'objectif de mettre en place un mécanisme permettant d’éradiquer définitivement ce phénomène qui a un impact négatif sur l’environnement.

Pour Mahamat Ahmat Lazina, il est nécessaire pour les États frontaliers du Tchad de multiplier les efforts pouvant permettre de mener une lutte commune et porteuse. « Si dans la partie Sud-Ouest, la situation est relativement calme depuis 2008 avec le massacre à grande échelle d'éléphants dans la réserve de faune de Bindé-Léré, dans la province du Mayo-Kebbi Ouest, la partie Nord se trouve toujours confrontée à ce phénomène qui nécessite constamment des actions conséquentes », a déclaré le ministre.

La situation sécuritaire qui prévaut en Libye ces dernières années complique davantage les choses sur le terrain. Le ministre souhaite la mise en place d’un cadre de concertation permanent avec la Libye pour contrecarrer les activités illicites des ennemis de la nature.

« Nous sommes instruits par le président du Conseil militaire de transition de recruter, former, équiper en armes et munitions à titre exceptionnel, les jeunes qui ont contribué à l’arrestation de ces braconniers », a révélé Mahamat Ahmat Lazina. Pour lui, la maîtrise de ce phénomène s'appuie sur la coopération avec la population locale par la dénonciation de tout acte tendant à la destruction de la biodiversité tchadienne.

Les braconniers appréhendés ainsi que leurs véhicules et armes seront mis à la disposition de la justice. “Leurs droits seront jalousement respectés”, assure-t-il.

Mahamat Ahmat Lazina souligne que le gouvernement compte désormais travailler en étroite collaboration avec les autorités libyennes tout au long de la frontière, afin d’éradiquer ce phénomène et faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent plus.