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Tchad : les chefs traditionnels exigent une immunité face aux humiliations récurrentes


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 20 Septembre 2022


Le représentant des chefs traditionnels Fadoul Mackaye a justifié ce 20 septembre leur départ de la plénière, après l'adoption du rapport de synthèse sur les questions sociétales.


"Notre sortie de la salle est le seul moyen qui a bloqué le Présidium pour ne pas continuer. On parle, on lève la main, on nous dit que c'est déjà adopté. Donc on a quitté", déclare Fadoul Mackaye, tout en exprimant le respect qu'il a pour la plénière.

"Des choses ont été prises en compte par la plénière mais survolées par le Présidium. Tout le monde est témoin. Nous voulons que le dialogue fasse rentrer les chefs traditionnels dans leurs droits. Dire aux chefs traditionnels qu'on ne donne pas la parole, que c'est déjà adopté, ça ne passe pas", détaille Fadoul Mackaye.

À son tour,  M. Maxime affirme que les chefs traditionnels ne sont pas des va-t-en-guerre. Il estime que le rapport de synthèse sur les questions sociétales qui a été lu ne reflète pas intégralement ce qui s'est dit en plénière.

Le président du Présidium, Galli Ngothé Gatta reconnait une précipitation dans l'adoption de la synthèse et s'en excuse. Pour sa part, le rapporteur général Limane Mahamat indique qu'il s'agit d'une synthèse et qu'elle ne peut pas être exhaustive. Il assure que la question du rôle des chefferies dans l'ordonnancement juridique reviendra au moment venu, dans la thématique sur la réforme de l'État et des réformes institutionnelles.

"Nous n'avons pas méprisé les chefs traditionnels. Nous avons bien mentionné : valoriser les chefs traditionnels en leur octroyant les moyens de travail et de prestige", souligne Limane Mahamat. Cependant, la question de l'immunité est sensible et sera abordée dans la thématique des droits et libertés : "On peut être chef mais on ne peut pas exercer comme on le veut".

M. Maxime répond au rapporteur général en clarifiant que l'immunité demandée par les chefs traditionnels ne vise pas à commettre des abus dans l'impunité. Cette demande intervient à la suite d'humiliations répétées subies par des chefs traditionnels en province, notamment lors des conflits. Par exemple : le cas des chefs traditionnels qui. ont été arrêtés et agenouillés par des commandants de brigade. Des pratiques qui dilue l'autorité des chefs traditionnels.

"L'immunité que nous demandons ne veut pas dire aller en guerre contre quelqu'un. Humilier ces chefs de canton en face, quand même, soyons sérieux. À ce niveau, on demande qu'on nous accorde cette immunité. Les députés ont des immunités. Est-ce qu'ils ont tué ?", dit-il.



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