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Tchad : les vols et violences sur les sites pétroliers de Doba suscitent des inquiétudes


Alwihda Info | Par Alwihda - 16 Août 2023


Le Centre d'Études et de Recherches sur la Gouvernance, les Industries Extractives et le Développement Durable (CERGIED) a publié un communiqué de presse appelant à mettre fin aux actes de violence meurtrière qui sévissent sur le site pétrolier de Doba au Tchad.


Dans le cadre de ses efforts continus pour promouvoir les droits de l'homme et encourager une exploitation responsable des ressources, le CERGIED a dénoncé les récents incidents tragiques qui ont coûté la vie à plusieurs jeunes et ont suscité une vive inquiétude au sein de la population locale.

Mardi 8 août 2023, à Minndoum, un événement tragique s'est produit, laissant la communauté sous le choc. Un jeune homme du nom de MEKAIN a été abattu par balle en pleine lumière, devant la cour du chef de canton. L'auteur de ce tragique incident était un militaire faisant partie des éléments de sécurité en poste sur les sites pétroliers de Komé, chargés de protéger les installations. Ce meurtre a été justifié par le prétexte que la victime faisait partie d'un groupe de jeunes accusés d'avoir volé des câbles et pris la fuite. Cette mort s'ajoute à une liste croissante de jeunes tués, neuf autres blessés et plusieurs portés disparus depuis mars 2023 sur le site pétrolier de Komé,  détaille le CERGIED.

Selon l'organisation, avant cet acte brutal, les forces de sécurité avaient déjà arrêté et séquestré plusieurs individus, dont Monsieur BERNARD, chef de village de Maïnkeri 3, Monsieur NGONDAMDJE, chef de village de Manboi 2, et Monsieur BEKOUTOU, chef de village de Manboi 1, dans leur base à Ngalaba.

Une réalité troublante se manifeste depuis quelque temps dans les champs pétroliers de Komé, situés dans la province du Logone Oriental. Ce phénomène implique le vol de câbles appartenant à une compagnie pétrolière et semble être orchestré par des jeunes locaux et venus d'autres régions. Cette activité illégale, devenue une source lucrative, serait planifiée par quelques individus complices, parmi lesquels des responsables de sécurité. Ces jeunes sont poussés à agir en échange de récompenses insignifiantes. Les câbles volés, une fois transformés en matières premières telles que le lithium, seraient ensuite revendus comme de l'or. Les opérations de vol de câbles se déroulent au mépris de la sécurité des jeunes, aboutissant à des confrontations tragiques avec les forces de défense et de sécurité présentes sur le site.

Malgré le déploiement majeur des forces de sécurité en juillet dernier pour contrer ce phénomène, la situation semble échapper à tout contrôle.

La présence des militaires, couplée aux actes de vol, crée une atmosphère de panique totale au sein de la population, en particulier pendant les périodes de travaux agricoles. Face à cette situation alarmante, le CERGIED, une organisation de la société civile engagée dans la promotion de la gouvernance et des droits de l'homme dans le secteur des industries extractives depuis plus de deux décennies, condamne fermement ces actes de violence, considérés comme de graves violations des droits de l'homme. L'organisation exhorte le gouvernement ainsi que tous les acteurs impliqués dans la gestion des champs pétroliers de Komé à assumer leurs responsabilités. Les recommandations suivantes sont formulées :

Au Gouvernement :
- Garantir une exploitation responsable et respectueuse des droits de l'homme.
- Prendre des mesures nécessaires pour permettre aux populations de mener leurs activités agricoles en toute sérénité.
- Assurer la sécurité et la protection des populations riveraines ainsi que de leurs biens.

Aux autorités traditionnelles :
- Intensifier la sensibilisation auprès des jeunes sur les conséquences néfastes de cette pratique.

Aux jeunes :
- Mettre fin immédiatement à leurs activités criminelles.
- Prendre conscience des dangers et refuser de se laisser entraîner dans ces pratiques répréhensibles.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)